La Jamiat Ulema-e-Islam (F) ou sous l'acronyme JUI-F (en ourdou : جمیعت علمائے اسلام ; littéralement l'« Assemblée du clergé islamique ») est un parti politiqueislamistepakistanais. Établi sous le nom de Jamiat Ulema-e-Islam en 1945, il est le résultat d'une scission de factions en 1988, « F » représentant le nom de son chef, Fazal-ur-Rehman. Il est l'un des plus importants partis religieux du pays et a été membre de l'alliance islamiste Muttahida Majlis-e-Amal.
La Jamiat Ulema-e-Islam est en fait divisée en trois branches, dont la JUI-F est la plus importante. Les deux autres partis portant ce nom sont la JUI-S, dirigée par Sami-ul-Haq et la JUI-N dirigée par Asmatullah Khan, toutes deux marginales.
Idéologie
La Jamiat Ulema-e-Islam (F) est un mouvement d’obédience deobandi. Il se pose en défenseur de la loi islamique et en faveur d'un « État islamique pur »[3].
À la suite des élections législatives de 2002, la JUI-F remporte, au sein de l'alliance Muttahida Majlis-e-Amal, un grand nombre de sièges alors que cette dernière devient la troisième force du pays. Le parti dirige en coalition la province du nord-ouest, de Khyber Pakhtunkhwa, et forme une coalition avec le président Pervez Musharraf, mais rompt cette alliance quelques années plus tard pour dénoncer l'alliance avec les États-Unis.
Lors des élections législatives de 2008, la Jamiat Ulema-e-Islam (F) est l’unique composante de l’alliance Muttahida Majlis-e-Amal à ne pas boycotter le scrutin, ce qui rompt l'alliance. Le parti a remporté sept sièges et est entré dans la coalition gouvernementale dominée par le Parti du peuple pakistanais (PPP). Elle a quitté la coalition en décembre 2010 après un conflit avec le PPP.
Lors des élections législatives de 2018, la JUI-F participe à l'alliance Muttahida Majlis-e-Amal reformée pour la première fois depuis son succès de 2002, mais ne réussit pas à réitérer l'exploit avec seulement 4,8 % des voix alors que Fazal-ur-Rehman perd son siège de député. Rehman se fait alors remarquer comme un opposant virulent au Premier ministre Imran Khan et devient en 2020 président du Mouvement démocratique pakistanais, visant à réunir l'opposition avec la Jamiat comme membre[6].