Jean-Étienne naît vers 1534 dans une famille de parlementaires, probablement dans la maison que louait son père (démolie, emplacement de l'actuelle place du Pont-Neuf). Il est le fils d'Antoine Durand, conseiller au parlement de Toulouse en 1521, et de Jeanne de Cazallis ou de Cézelli, fille d'Étienne de Cézelli, seigneur de Saint-Aunès, consul et bayle de Montpellier. Jean-Étienne a six frères et sœurs, dont Martin, avocat au parlement, Tristan, syndic de la province de Languedoc, et Marguerite, épouse du conseiller Étienne de Bonald[3],[4].
Carrière de magistrat
Jean-Étienne exerce d'abord la profession d'avocat au parlement[5]. En 1563, il est élu capitoul. Il devient avocat général vers 1568. Le , il est nommé premier président du parlement de Toulouse par Henri III. Il épouse en 1562 Jeanne de Daffis, puis en 1572 Rose de Caulet.
À la fin de 1588, l'assassinat du duc de Guise déclenche la fureur des partisans de la Ligue contre l'autorité royale. Au début de l'année 1589, Duranti est assailli par une foule alors qu'il sort du palais du Parlement (emplacement de l'actuel palais de justice)[5]. Il réussit à s'échapper et à se réfugier dans la Maison commune de la ville (actuel Capitole), puis au couvent des dominicains. Son beau-frère, l'avocat général Jacques Daffis, écrit à son frère Guillaume Daffis, premier président au parlement de Bordeaux, et au maréchalJacques Goyon de Matignon, pour leur demander de l'aide. Mais les ligueurs toulousains, ayant retrouvé la trace de Duranti, le poussent à sortir. Le , Duranti apparaît face à ses opposants dans ses habits de fonction. Il prononce un discours pour expliquer son point de vue, mais il est victime d'un coup d'arquebuse mortel. Son corps est traîné dans les rues de la ville et pendu à un gibet de la place Saint-Georges. Les ligueurs s'attaquent ensuite à Jacques Daffis, égorgé devant la porte de la prison de Toulouse[5].
Jean-Étienne Duranti est enterré secrètement dans l'église des Cordeliers. Par la suite, sa famille lui fait élever un tombeau.
Armoiries
Les armes de la famille Duranti sont d'azur à une tour d'argent surmontée d'un soleil d'or, avec, pour devise, Toujours fidèle[6].
Duranti est le mainteneur des Jeux floraux. Baragnon fait son éloge aux Jeux floraux, et son texte est imprimé en 1770.
A Toulouse, la rue des Pénitents-Bleus est rebaptisée « Duranti » en 1855. Elle s'appelle aujourd'hui rue du Lieutenant-Colonel-Pélissier (résistant). Dans cette rue, entre les deux chapelles successives des Pénitents bleus, se trouve une bibliothèque Duranti, à la place de l'ancien Cercle Duranti, mess des officiers à la fin du XXe siècle.
De solutione canonis emphyteuticarii tractatus et in legem Paulus I. ff. de solut. & liberat. differendi exercitatio: qua ejusdem legis genuina interpretatio demonstratur & de numi vel pecuniae institutione, proprietate, visive natura atque energia, totaque ipsus ratione, usu fine &c. Adjunctis ac consequentibus non minus luculenter, quàm copiosè disputatur : tum etiam exemploru[m] varietas, & maxima controversiaru[m] restibilitas discutitur : ac tandem nostrae tempestatis in quacumque solutione, & praesertim census tributíve jus summum, atque ex hisce omnibus monetarum abusus (Regiae Majestati absistentes) cum eos emendandi modo patefacti proponuntur. B. Symphreno Bressollo jurium doctore, ac in Lorigenensi praefectura regio consiliario auctore. Ex secunda editione, 1580[10].
P. Beloii J. C. et in senesarchia Tholosana Regii consilarii Variorum juris civilis libri quatuor. Item Disputationes aliquot quarum numerus hic sequitur, De success. ab intestat. De jur. pignor. vel marq. De compensat, 1583[11].
Jo. Stephani Duranti, IC. celeberrimi. Secretioris regii consistorii consiliarii, & amplissimi senatus Tholosani quondam primi praesidi. Quaestiones notatissimae ex utroque jure decisae et in suprema Tholosani senatus curia collectae ; quarum non nulla jam antea quidem in lucem editae. Nunc autem ex cod. ms. ab omni emaculatae & LXXIX quaestionibus quae prius decrant auctae. His adduntur notae, sive dissertationes Jacobe Ferrerii, in eadem curia patroni olim dignissimi. Cum summariis & duplici indice uno quaestionum, alteto rerum singularium locupletissimo. Studio & opera Jo. Fehii, IC. Franci, 1664 (date d'édition)[12].
De ritibus ecclesiæ catholicæ libri tres, Rome, 1591.
Notes et références
↑Bernard Stéphane, Dictionnaire des noms de rues, Menges, 1977, rééd. 1981, 1984, 1986, page 204.
↑Selon le Dictionnaire de Michaud, il était parent de l'évêque de Mende, Guillaume Durand.
↑Étienne de Bonald, seigneur de Concourès et de Tournefeuille, juge d'appeaux du comté de Rodez, juge bailli de Millau et de Roquefort en 1543, puis conseiller au parlement de Toulouse de 1544 à 1585.
Carole Delprat, « Les magistrats du parlement de Toulouse durant la Ligue », Annales du Midi, Tome 108, N°213, 1996, p. 39-62(lire en ligne).
Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse », Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse, 11e série, tome VIII, Toulouse, 1922, p. 122-131.