Josef Winkler a grandi en Carinthie dans une famille de paysans. Son village natal constitue le décor principal de ses premiers livres. Il vit aujourd'hui à Klagenfurt. Il fait de nombreux séjours en Italie, notamment à Rome, qui lui inspirent le roman Cimetière des oranges amères et la « nouvelle romaine » Natura morta, ainsi qu'en Inde (Varanasi), qui lui inspire Shmashana et Sur les rives du Gange. Ses voyages l'ont également mené sur les traces de Jean Genet (Paris, Touraine, Maroc) et au Mexique.
De 1973 à 1982, il travailla dans l'administration de l'université des sciences de l'éducation de Klagenfurt.
Josef Winkler organisa alors un Cercle de travail littéraire en collaboration avec Alois Brandstetter et publia une revue littéraire Schreibarbeiten (Travaux écrits).
En 1979 il remporte avec le roman Menschenkind le second prix du prix Ingeborg-Bachmann, le premier étant décerné à Gert Hofmann. Ce livre forme avec les deux suivants Der Ackermann aus Kärnten et Muttersprache la trilogie Das wilde Kärnten.
Le milieu rural de la province autrichienne, le catholicisme et ses rites, la mort, ainsi que l'homosexualité - Winkler décrit le suicide de deux adolescents de son village comme l'élément déclencheur de son écriture -, jouent un rôle important dans ses textes. Winkler décrit, à partir d'expériences personnelles, mais aussi en recourant à des récits de rêves, à des jeux sur les identités et des citations littéraires, la difficulté du marginal dans un milieu patriarcal et marqué par la religion catholique.
Shmashana, bilingue, traduction de l'allemand par Éric Dortu, éditions M.E.E.T., 1999[1]
Natura morta ("nouvelle romaine", Suhrkamp, 2001), traduit de l'allemand par Bernard Banoun, éditions Verdier, 2003, critique par Claude-Michel Cluny,
Leichnam, seine Familie belauernd, Suhrkamp, 2003
Requiem pour un père (Roppongi. Requiem für einen Vater, Suhrkamp, 2007), traduit de l'allemand par Bernard Banoun, éditions Verdier, 2013, prix de traduction Amphi, université Lille 3, 2014, critique par Camille Luscher, critique par Martin Hervé.
Mère et le crayon (Mutter und der Bleistift, Suhrkamp, 2013), traduit de l'allemand par Olivier Le Lay, éditions Verdier, 2015, critique par Georges-Arthur Goldschmidt.
Le Champ (Lass dich heimgeigen, Vater, oder den Tod ins Herz mir schreibe, Suhrkamp, 2018), traduction de l'allemand et postface de Bernard Banoun, Lagrasse, Verdier, 2024. Entretien avec Frédérique Fanchette pour Libération.
Réédition en volume
Das wilde Kärnten (Menschenkind, Der Ackermann aus Kärnten, Muttersprache), Suhrkamp, 1995
Distinctions
Josef Winkler est lauréat de plusieurs prix littéraires et bourses dont :
Prix des éditeurs du concours Ingeborg-Bachmann 1979