À partir de 1956, il enseigne la théologie à la Faculté jésuite de Fourvière, à Lyon, puis à partir de 1968, à l'Institut catholique de Paris. En 1970, il suit des cours à l'École pratique des hautes études (EPHE) et a la charge des cours de christologie dans le cadre d'une formation pour les laïcs en cours du soir initiée alors à l'Institut catholique. La même année, il prend la direction de la revue Recherches de science religieuse, fonction qu'il occupe jusqu'en 1997. Il enseigne également au scolasticat jésuite de Chantilly puis, à partir de 1974, au Centre Sèvres[1], créé à la suite de la fusion de la Faculté de théologie de Fourvière et de la Faculté de philosophie de Chantilly.
En 1980, à l'âge de 65 ans, il prend sa retraite de l'Institut catholique mais poursuit son enseignement au Centre Sèvres, tout en continuant ses recherches théologiques et multipliant les publications[1], parmi lesquelles La Plus Belle Histoire de Dieu, un ouvrage de vulgarisation qui l'associe à l'historien Jean Bottéro et au rabbin Marc-Alain Ouaknin, qui se vend à plus de 120 000 exemplaires[2].
Joseph Moingt meurt le à Paris, à l’âge de 104 ans[4]
Pensée
« La nouveauté de la théologie selon Joseph Moingt vient de l’acte de Dieu de venir à l’homme. »[5].
« La prétention du christianisme à être “religion de salut” est souvent comprise comme si la religion mettait le salut dans la pratique du culte et la croyance aux dogmes... »[6] Le dernier livre de Joseph Moingt, L'Esprit du christianisme, s'adresse à « des lecteurs, croyants ou non, susceptibles de retrouver du « sens » au christianisme dès lors qu’ils le découvriront préoccupé des mêmes problèmes angoissants qu’eux, à savoir des menaces qui pèsent sur la planète, sur la qualité de la vie, sur le respect de la dignité humaine et de la fraternité des hommes entre eux, dès lors surtout qu’ils se verront convoqués sur ce terrain par les chrétiens...
Voilà ce qui a paru être l’enjeu de la révélation de Dieu dans la mise à mort d’un blasphémateur et de l’annonce du salut en lui et par lui, ... invitation à chacun à se juger lui-même par rapport au mal qu’un homme peut infliger à un autre au nom de sa religion, de ses idées, de sa philosophie, ou de ses intérêts. Ainsi l’esprit du christianisme, compris comme faculté du jugement, sera-t-il rendu à l’esprit de l’homme, indépendamment de sa religion, ... non revendication de propriété, mais partage d’un bien commun et appel à l’entraide. »
Quel pouvoir, quel service ?, avec Claude Dagens, Pierre Michel Anglarès, Archimandrite Job Getcha, ... éd. Parole et silence, 2007
L'Évangile de la résurrection, éd. Bayard, 2008
Croire quand même : libres entretiens sur le présent et le futur du catholicisme, entretiens avec Karim Mahmoud-Vintam et Lucienne Gouguenheim, éd. Temps Présent, coll. « Semeurs d’avenir », 2010 recension en ligne, La Croix, 12/01/2011
Faire bouger l'Église catholique : pour un humanisme évangélique, Desclée de Brouwer, Paris, 2012
L'Évangile sauvera l’Église, Paris, Salvator, coll. « Forum », 2013
Figures de théologiens : M. Blondel, E. Troeltsch, D. Bonhoeffer, A. Dumas, M. de Certeau, H. de Lavalette, G. Kowalski, H. de Lubac, M. Légaut, J. Loew, Paris, Cerf, coll. « Théologies », 2013
Croire quand même : libres entretiens sur le présent et le futur du catholicisme, Paris, Flammarion, coll. « Champs », 2013
L'Évangile de la résurrection : méditations spirituelles, Montrouge, Bayard, 2014
Croire au Dieu qui vient. Tome I, De la croyance à la foi critique, Gallimard, 2014 (ISBN978-2070146529)
Croire au Dieu qui vient. Tome II, Esprit, Église et monde : de la foi critique à la foi qui agit, Gallimard, 2016 (ISBN978-2070178667)
L'Esprit du christianisme: religion, révélation et salut, Temps Présent Editions, 2018 (ISBN978-2916842608)
Notes et références
↑ abcd et eClaire Lesegretain, « Joseph Moingt, l’appel pressant d’un théologien », in La Croix, 14-15/01/2012
↑Anne Ducrocq, « Le Seuil : une maison vénérable », in Le Monde des Religions, n°16, mars 2006