Kamakura(鎌倉市, Kamakura-shi?) est une ville de la préfecture de Kanagawa, au Japon. Elle est située au bord de l’océan Pacifique, à 50 km au sud-ouest de Tokyo (environ une heure de train) et un peu moins de Yokohama, sur la péninsule de Miura. Kamakura s'étend sur 39,60 km2 et compte 176,466 habitants en 2017.
En 2018, Kamakura a rejoint le mouvement Fab City, suivant l'appel lancé par le maire de Barcelone, Xavier Trias, à ce que toutes les villes du monde deviennent autosuffisantes pour 2054[1].
Histoire
Kamakura revêt une importance historique pour le Japon. En 1192, le shogunMinamoto no Yoritomo décida d’installer sa nouvelle capitale à Kamakura[2], qui n'est alors qu'un simple bourg[3], y déplaçant du même coup le centre politique du Japon. C'était l'époque où les shoguns prenaient le dessus sur l'empereur (Mikado). Le gouvernement de Kamakura domina le Japon pendant plus d'un siècle, jusqu’en 1333 (voir Période Kamakura). À cette date la ville compte environ cinquante mille habitants[3].
Aujourd’hui, Kamakura est une ville balnéaire, touristique et bien tranquille pour le touriste arrivant en train depuis Tokyo. Elle présente de nombreux points d'intérêt pour les visiteurs.
L’été, sa longue plage est fréquentée. Apprécié des densha-otaku, un train ancien traverse la ville sur une voie unique.
Parmi les nombreux temples, mausolées et monuments historiques de la ville, le monument le plus célèbre aujourd'hui est très certainement le grand bouddha Amida, souvent appelé « Bouddha de Kamakura » ou Daibutsu de Kamakura. Il se trouve dans le temple du Kōtoku-in, et c'est l'une des représentations de Bouddha les plus connues au Japon, qui attire plus d'un million de visiteurs par an[4]. On doit son érection au premier shogun de Kamakura, Minamoto no Yoritomo (1147-1199) qui voulut donner à la ville une statue colossale de Bouddha, à l'image du Daibutsu qu'il avait vu au temple du Tōdai-ji à Nara, qui avait été restauré en 1185[4]. Il décéda prématurément et son projet fut repris par une dame de la cour et un moine du nom de Jôkô.
Il s'agit d'une sculpture en bronze dont la fonte débuta en 1252 et qui nécessita douze années supplémentaires de travail pour être achevée[4]. Elle mesure 13,35 m de haut et pèse 93 tonnes[4]. Les mains du Bouddha sont présentées dans une des formes du mudrā jo-in, le dhyanamudra ou mudra de la méditation, typique des représentations d'Amida[4],[5]. Sa tête est couverte de 656 boucles stylisées, et elle est plus large que les proportions ne l'exigeraient afin de ne pas paraître trop petite pour les gens qui la voient depuis en bas[4].
Le bâtiment qui abritait ce grand bouddha de Kamakura fut détruit en 1495 par un tsunami. Toutefois, la vague ne fut pas assez puissante pour renverser la statue[4]. Mais les fonds manquèrent pour la réparer et elle se dégrada de plus en plus, jusqu'à ce qu'un moine parvienne à réunir les fonds nécessaires pour sa restauration, qui fut réalisée en 1712[4]. Elle a nouveau été réparée après le grand séisme du Kantô de 1923, et encore une fois en 1960-1961[4].
Autres monuments
Au cœur de la ville, face à la mer et séparé d'elle par une longue allée plantée de cerisiers et bordée de lanternes de pierre, se trouve le sanctuaire shintô de Tsurugaoka Hachiman dédié à Hachiman, dieu de la guerre, divinité tutélaire du clan Minamoto.
À l'arrière de la ville, dans des collines protégées de la construction, on trouve de nombreux temples entourés de leurs larges domaines ; certains sont le siège d'écoles du bouddhisme zen japonais. On trouve aussi le Gokuraku-ji, temple de la secte Shingon et l'un des plus célèbres de la ville, fondé en 1259 par Shigetoki Hōjō(en) (1198-1261) et un prêtre appelé Ninshō (1217-1303). Il a été restauré et rebâti plusieurs fois depuis cette date.
↑ a et bPierre François Souyri, Histoire du Japon médiéval : le monde à l'envers, Paris, Perrin, coll. « Tempus », (1re éd. 1998), 522 p. (ISBN978-2-262-04189-2), chap. 6 (« Kamakura, une société en mutation »), p. 208.
↑E. Dale Saunders, Mûdra: A Study of Symbolic Gestures in Japanese Buddhist Sculpture, Princeton, Princeton University Press, coll. « Bollingen Series », (1re éd. 1960) (ISBN978-0-691-01866-9), p. 85-93.