Kot-à-projetUn kot-à-projet (KAP) est une association composée de 6 à 18 étudiants qui, tout en vivant ensemble au sein d'un logement communautaire (un kot), mènent à bien un projet bénévole qui leur tient à cœur. Le projet consiste habituellement à organiser des activités destinées aux autres étudiants ainsi qu’aux habitants des environs de tous les âges. Chaque kot-à-projet est spécialisé dans un domaine précis relatif par exemple à la culture, à l'aide humanitaire ou sociale, au sport, ou encore à la protection de l’environnement. Outre l’organisation d’activités, les kots-à-projet peuvent également fournir des services ou sensibiliser les autres étudiants à leur cause. Dans tous les cas, ils permettent le rassemblement, la discussion et le débat. Il existe aujourd'hui environ 130 kots-à-projet en Belgique qui rassemblent donc plus de 1000 étudiants, dont la majorité se situent à Louvain-la-Neuve[1]. HistoriqueLes kots-à-projet se sont organisés à la naissance, en 1972, de la ville de Louvain-la-Neuve, en Belgique. Cette jeune ville universitaire fut construite après que les francophones de l'Université catholique (bilingue) de Louvain-Leuven furent amenés à déménager hors du territoire de la Flandre à la suite de l'affaire de Louvain. Cette délocalisation provoqua la création « de nouvelles formes de rapports sociaux » et « d’une conception innovante de la culture ». L’utopie de cette construction urbaine intégra les kots-à-projet dans sa conception pour répondre ainsi aux objectifs de cette ville en devenir qui manquait alors d'animation. Les premiers kots-à-projet[2] étaient suscités pour la plupart par des organisations étudiantes déjà existantes. Ils s’inspirèrent directement des maisons communautaires, avec souvent une inspiration chrétienne, qui existaient à Louvain avant la séparation. L'université prend directement les initiatives pour favoriser le développement des kots-à-projet. Elle souhaite en effet que soit créé un tissu socio-culturel solide dans la jeune ville, et les kots-à-projet lui semblent un moyen de socialisation efficace. C'est pourquoi elle va les financer, les soutenir et les rendre attirants dès la première année. Le Conseil des Résidents (né le 22 novembre 1971 et devenu plus tard Association des Habitants) considère les kots-à-projet comme des lieux essentiels à l'autonomie et à la créativité des résidents. En cette période, la question de la mixité dans les logements occupait une place importante. Bien qu'elle restât officiellement interdite, l'université laissait à une personne du kot-à-projet, avec qui elle signait les contrats, la liberté de choisir librement ses cokoteurs. De facto et sans que toutes les autorités de l'université ne s'en rendent compte, les kots-à-projet seront parmi les premiers logements universitaires mixtes à Louvain-la-Neuve[3]. OrganisationLa plupart des kots-à-projet sont des associations de fait. Cependant, ceux qui le souhaitent peuvent s’organiser en ASBL, par exemple s’ils gèrent une quantité importante d’argent. Le kot-à-projet en tant qu’association s'organise de manière originale puisqu’elle doit s’adapter au mode de vie des étudiants. Ainsi, ceux-ci ne restent souvent que deux ou trois ans dans le même kot-à-projet, parfois même moins. Il faut donc trouver chaque année de nouvelles personnes intéressées par rentrer dans le kap. Pour cela, les membres actuels organisent des soupers de rencontre afin d’accueillir de nouveaux arrivants. En outre, les kots-à-projet doivent chaque année défendre leur existence auprès d’une commission de reconduction, dans laquelle l'Université vis ses représentants (mais aussi des représentants étudiants directement) jouent un rôle important[4]. Spécificités dans chaque villeLouvain-la-NeuveL’université catholique de Louvain (UCLouvain) à Louvain-la-Neuve a été la première à voir naitre des kots-à-projet. Soutenus tant logistiquement (du point de vue des logements) que financièrement par l'UCLouvain, les kap's sont aujourd'hui une source importante de l'animation estudiantine néo-louvaniste. Les kots-à-projet sont ainsi un des quatre types de collectif étudiant qui existent à Louvain-la-Neuve, avec les cercles[5], les régionales[6] et l’AGL. Alors que les cercles et les régionales sont surtout destinés à faire vivre le folklore estudiantin et la guindaille (ainsi que de favoriser les liens entre étudiants de la même faculté et entre étudiants de la faculté et les membres du personnel), les kots-à-projet tentent d'organiser des activités plus diverses. Ainsi, on retrouve des activités dans plusieurs thématiques: sport, culture, environnement, social, citoyenneté, sciences, handicap, arts de la scène, interculturalité... Certaines activités de grande ampleur telles que les 24 heures vélo de Louvain-la-Neuve ou le Welcome Spring ! Festival sont organisées par des kots-à-projet, respectivement le CSE Animations et le Welkot (ex-Kot-é-Rythmes). Afin de coordonner l'ensemble des kots-à-projet, l'Organe (Organisation Réunie Générale des Animations Néo-louvanistes Étudiantes, le collectif des kots-à-projets) a été créé en 1975. Aujourd'hui, il s'agit d'un kot-à-projet qui soutient et représente l'ensemble des kots-à-projet envers les différentes entités de l'UCLouvain. En outre, l'Organe à un rôle d'ouverture vers les habitants et les autres étudiants, ainsi qu'un rôle de cohésion entre tous les KAPs. Les activités phares de l'Organe sont le Souper des KAPs (SDK), le Barbecue des KAPs (BBK) ou encore la Foire des KAPs (FDK)[7]. Le site de Louvain-la-Neuve abrite aujourd’hui les 79 kots-à-projet suivants[8]:
Région de Bruxelles-CapitaleSur le site médical de Woluwe-Saint-Lambert, l'UCLouvain abrite également 22 kots-à-projet. Ceux-ci sont coordonnés par l'Organe de Louvain-en-Woluwe[12]. L'Université Saint-Louis - Bruxelles, à Bruxelles-Ville, abrite 9 kots-à-projets, dans ses trois résidences universitaires ainsi qu'un réalisé sur le site de l'Université libre de Bruxelles (ULB)[13]. Une allocation de 60 € par mois est octroyée aux étudiants participants. NamurLe site de l’UNamur compte au total 13 KàPs, proposant des activités aux étudiants, habitants, enfants, dans de multiples domaines allant de la musique au sport en passant par l’humanitaire, le social, la photographie et vidéo, la danse, l’improvisation, l’environnement et diverses sensibilisations… Afin d’être reconduits ou créés, ceux-ci passent chaque année devant une commission qui acceptent leur projet. Ce dernier, à caractère social ou culturel, est destiné à tous les étudiants de l’UNamur. D’ailleurs, tout étudiant peut introduire une demande d’obtention du statut de KàP. Pour faciliter la réalisation des projets, l’UNamur met à disposition des kapistes, un logement à proximité des facultés. Des subsides de l’AGE sont également octroyés aux projets. LiègeÀ Liège, sous l'impulsion de la FEDE en collaboration avec l'ULg, le premier Kot-à-Projet a vu le jour lors de l'année académique 2011-2012[14]. MonsÀ l'UCLouvain FUCaM Mons, les premiers kot associatifs sont apparus durant l'année académique 2011-2012. A côté d'un kot à vocation éducative nommé Etukot, on a pu voir apparaitre le Nutrikot en 2018 dont le thème rassemble des problématiques de notre époque comme le développement durable et la cuisine saine à bas prix[15]. Notes et références
Bibliographie sur les kots-à-projet
Voir aussiLiens externes |