Le premier album est récompensé du Prix Témoignage chrétien au festival d'Angoulême 1985. Le réalisateur coréen Bong Joon-ho l'adapte au cinéma sous le nom de « Snowpiercer, le Transperceneige », en 2013. Après le succès de ce film, Casterman publie Terminus, suite directe des deux albums précédents, puis Extinctions, début d'un nouveau cycle dans le même univers.
Histoire de la série
Le récit avait initialement été écrit pour Alexis, qui en avait dessiné seize planches avant de mourir en 1977[3]. Dans cette première version, les premières pages montraient la vie dans le wagon de queue et c'était un groupe qui décidait de remonter le convoi et non un homme renfermé, presque fou[4]. Le trait d'Alexis était également « plus léger, plus fantaisiste, plus chaleureux » que celui de Jean-Marc Rochette[4]. Annoncé dès le milieu des années 1970, Le Transperceneige avait fini par devenir, selon les mots de Jacques Lob, « presque mythique »[3], avant que Jean-Marc Rochette ne s'y attelle et que l'histoire soit bel et bien publiée dans (À suivre) en 1982.
Description
Synopsis
Après un cataclysme climatique, les survivants de l'espèce humaine sont enfermés dans un train gigantesque qui roule éternellement[5]. Ce train est très hiérarchisé, avec des wagons dorés en tête où vit l'aristocratie, jusqu'aux wagons des pauvres en fin de convoi. Des wagons militaires assurent la sécurité et des wagons potagers l'alimentation. Le héros, Proloff, issu des wagons de queue, remonte le train afin de comprendre la situation, à la suite d'évènements horribles qu'il refuse d'exposer à ses interlocuteurs.
Les trois albums suivants se déroulent juste après ces événements, mais dans un autre train : le Transperceneige Deux. Ils présentent un autre point de vue sur ce monde post-apocalyptique. Il est désormais possible de sortir du train, qui peut lui-même s'arrêter voire quitter les rails pour devenir un véhicule d'exploration. Les intrigues intègrent des thèmes contemporains comme la réalité virtuelle et l'épuisement des ressources énergétiques.
Personnages
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Proloff
personnage du premier album. Rebelle.
Adeline Belleau
personnage du premier album. Rebelle.
Puig Vallès
personnage principal des albums deux à quatre. Arpenteur.
Val
personnage des albums deux à quatre. Créatrice de mondes virtuels.
Le Conseiller Kennel
personnage des albums deux et trois. Président du Conseil.
Le Révérend Dickson
personnage des deux albums deux et trois. Membre du Conseil et chef du culte de la Sainte Loco.
Le Métronome
personnage des deux albums deux et trois. Terroriste cosmosien, pensant que le Transperceneige est un vaisseau spatial.
Analyse
Partant d'une « idée simple et puissante », Jacques Lob reprend la plupart des grands thèmes de la science-fiction post-apocalyptique (l'arche, la société condamnée en vertu des lois de l'entropie, la progression d'un héros avant tout attaché à sa survie)[4]. Il les met au service d'un récit « dur, amer, étouffant », servi par le trait froid de Jean-Marc Rochette[4].
Le monde du Transperceneige répond aux codes des univers science-fictionnels post-apocalyptiques : cataclysme, communauté de survivants, restructuration sociale de cette communauté et description des modes de survie, etc.
L'univers du Transperceneige rappelle celui de la série de romans La Compagnie des glaces de Georges-Jean Arnaud, dont la publication a débuté en 1980, deux ans avant la publication du Transperceneige dans À suivre, mais trois ans après qu'Alexis en eut dessiné les premières planches. La principale différence entre ces deux œuvres est l'exploitation de la trame de fond, puisque La Compagnie des glaces est axé sur un eugénisme dictatorial alors que Le Transperceneige est quant à lui axé sur une lutte des classes.
Dans Les Échos[6], le rédacteur en chef David Barroux analyse l'œuvre comme un « huis-clos stressant », un « récit social et politique en noir et blanc » reflétant « les angoisses de la génération de l'après-guerre qui s'inquiète à la fois de la menace nucléaire et se désole de voir croître les inégalités dans un monde encore stratifié en classes sociales ».
Postérité
Accueil critique
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Le , la chaîne américaine TNT annonce l'adaptation en série télévisée créée par Josh Friedman. La première saison de Snowpiercer, qui comporte dix épisodes, est diffusée à partir de . Le tournage de la deuxième saison est interrompu en et retardé à cause de la pandémie de Covid-19[7]. La diffusion de la saison 2 commence le 25 janvier 2021. La saison 3 sort en janvier 2022 et la quatrième et dernière saison est diffusée dès le 21 juillet 2024.
Thierry Smolderen, « Le Transperceneige », dans Les Cahiers de la bande dessinée no 57, avril-, pp. 62-63.
Livres
Nicolas Finet, Histoires du Transperceneige, Casterman, 2013, (ISBN978-2-203-05021-1), 93 pages.
Vincent Bernière, « Le Transperceneige, par Jacques Lob et Jean-Marc Rochette », dans Les 100 plus belles planches de la bande dessinée, Beaux-Arts éditions, (ISBN979-1-0204-0310-0), p. 194-195.
Paul Gravett (dir.), « De 1970 à 1989 : Le Transperceneige », dans Les 1001 BD qu'il faut avoir lues dans sa vie, Flammarion, (ISBN2081277735), p. 427.
Matz (int.) et Frédéric Bosser, « Bien dans ses baskets et la plume à l'aise », dBD, no 138, , p. 30-35.