Leo Castelli, né Leo Krauss le à Trieste (alors partie de l'Empire austro-hongrois) et mort le à New York (États-Unis), est un marchand d'art, un galeriste américain et l'un des plus importants promoteurs de l'expressionnisme abstrait américain[1].
Castelli fuit une nouvelle fois le nazisme après la défaite française de 1940 et s'installe au début de la Seconde Guerre mondiale à New York. Polyglotte, il gagne la citoyenneté américaine en travaillant, pendant la guerre, pour l'Office of Strategic Services (OSS), précurseur de la CIA[3]. Il joue un rôle essentiel, par la suite, dans les plans des dirigeants de la CIA de présenter les artistes américains comme la réelle avant-garde artistique et la nouvelle référence culturelle de l'après-guerre. Les liens qu'il entretient, d'une part, avec la direction du Museum of Modern Art (MoMA) et, de l'autre, les réseaux que sont fondations, musées, universités, mécènes et associations animés par l'argent de la CIA permettent de créer « un système inédit de consécration de l'art » et une nouvelle fabrication de la valeur financière des œuvres[4].
Leo Castelli ouvre une galerie d'art moderne en 1957 sur Lexington Avenue à New York. Il expose alors les artistes européens fondateurs de l'abstraction comme Vassily Kandinsky, puis rapidement des artistes américains de l'expressionnisme abstrait tels que Jackson Pollock, Willem de Kooning, Robert Rauschenberg, Jasper Johns et Cy Twombly[1]. Il expose aussi, en , le Français Yves Klein. En 1964, Rauschenberg, soutenu essentiellement par Leo Castelli, qui obtient du MoMA l'achat d'une de ses œuvres avant sa première exposition[5],[6], est récompensé à la Biennale de Venise par le grand prix de peinture devenant le premier Américain à obtenir une telle récompense internationale[1], une victoire pour Castelli.
Marié de 1931 à 1959 à Ileana Sonnabend, galeriste qui a découvert avec lui certains des plus grands artistes du XXe siècle, Leo Castelli demeure l'un des plus grands promoteurs privés américains d'art moderne et de pop art et l'un des plus grands marchands d'art du XXe siècle.
Anne Cauquelin le présente comme une des figures importantes des débuts de l'art contemporain, utilisant quatre principes pour atteindre le succès : la récupération et la transmission d'une information abondante, l'émergence d'un consensus critique par entente entre acteurs du marché de l'art, l'accroissement de son prestige par de nouvelles présentations d'artistes et enfin l'internationalisation de ses réseaux[5].
En 2023, La Gallery 297 , lui rend un hommage lors de la Castelli art Memories[réf. nécessaire]. La Gallery297 est basée à Miami, en Floride.[réf. nécessaire]
↑François Chaubet et Laurent Martin, Histoire des relations culturelles dans le monde contemporain, Armand Colin, (ISBN978-2-200-25455-1, lire en ligne), chap. 1 (« Les échanges artistiques »), p. 15-38