Giovanni, ouvrier qualifié à Milan, quitte sa ville et sa fiancée Liliana pour aller travailler comme soudeur en Sicile et gagner plus d'argent. Ses sentiments sont mêlés de tristesse et de soulagement, car, avec Liliana, ses rapports semblent s'enliser dans la monotonie et les habitudes. Mais, une fois installé en Sicile, il doit affronter la solitude et le contexte culturel environnant, qu'il ne comprend guère... Liliana lui envoie une première lettre, à laquelle il répond pourtant, lui qui n'a pas l'habitude d'écrire. Désormais, ils correspondent régulièrement et cet échange de missives contribue à les rapprocher...
Avec I fidanzati, Ermanno Olmi traite du retard économique (mais aussi d'un décalage culturel) de la Sicile, autour des années cinquante, à travers le regard d'un ouvrier issu de l'Italie du Nord. Ce travailleur milanais venu doubler son salaire sur un des chantiers patronnés par les grandes firmes industrielles du Nord, demeure, tout au long du film, un étranger incapable de comprendre une mentalité et des coutumes différentes des siennes. Malgré la simplicité de l'anecdote, Olmi nous livre une « généreuse réflexion » sur deux êtres, sur l'Italie et sur le monde, « à partir de nuances, de notations furtives, d'atmosphères délicatement captées » (Freddy Buache).
Michel Duvigneau, « Les Fiancés », Téléciné, no 116, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , fiche no 434, (ISSN0049-3287)