Situé en bord de mer, avec 8 km de côtes, Les Issambres forment le quartier le plus au sud de la commune, le long de la Route nationale 98 (devenue la Route Départementale 559) à 13,3 km de Fréjus[1].
Le hameau de San Peïre[2] en contrebas du col du Bougnon concentre la majorité de l'offre commerciale des Issambres.
Origines du nom
Le nom en provençal est lei Sambro, toponyme usuel qui signifie « creux de rocher »[3].
D'autres origines sont par ailleurs évoquées. Le nom Issambres, es-sambres, pourrait venir de l'ancien français samart/somart, aussi présent en provençal, signifiant « jachère d'été ». Ce mot est habituellement donné comme descendant du gaulois samaro, « estival ».
Pour d'autres, mais moins sûrement, ce nom proviendrait des Cimbres, peuple venu de l'Europe du Nord qui fut écrasé par Marius dans la plaine de Pourrières en 102 av. J.-C. Les Romains auraient à partir de là nommé l'actuel golfe de Saint-Tropez sinus sambracitanus. De nos jours, ce golfe est d'ailleurs parfois appelé « golfe Sambracitain ». Pour certains toponymistes, Henri d’Arbois de Jubainville, comme Alexander Falileyev, il s'agit d'un nom ligure ; Xavier Delamarre perçoit le domaine (caractérisé par -ãno-) d'un homme nommé Sambrãgetos[4].
Le Chemin des Douaniers, sentier maritime, le long de la côte.
Histoire
Dans les années 1920, le village accueille les rendez-vos de vacances de jeunes parisiens du Sporting Club Universitaire de France (SCUF), notamment l'équipe russe de water-polo à Paris : les Ours Blancs[6], qui veulent passer des vacances de sport et de grand air et dont certains vont créer plus tard un nouveau club de vacances, le Club Med[7].
Jean-Alexandre Rey, dit Jean Rey, était propriétaire de la Société des Terrains des Issambres. C'est en partie lui qui incite son ami Albert Bedouce à rejoindre Les Issambres.
Né le à Lausanne (Suisse), Jean Rey était l'oncle d'un autre Jean Rey (1902-1983), belge et protestant qui fut membre de la Commission de la CEE de 1958 à 1967, puis président de la Commission européenne de 1967 à 1970.
Ancien élève de l'École des mines de Paris (promotion 1883), ingénieur civil des mines, il avait été admis aux cours préparatoires le , puis à l'École des mines le comme élève étranger de nationalité suisse. Il entre en 3e année le et c'est peu après qu'il obtient la nationalité française en application de l'article 22 du décret du 9-, en qualité de descendant de parents français réfugiés en Suisse pour cause de religion. Il est donc autorisé à poursuivre ses études comme élève externe français, et il reçoit le diplôme le classé 1er sur 24 élèves.
Industriel, il dirigea les usines Sautter-Harlé, et a donné son nom à une rue du 15e arrondissement de Paris et une rue des Issambres. Il reçoit le prix Henri de Parville de l'Académie des Sciences. Chargé depuis une trentaine d'années de diriger les travaux techniques de la maison Sautter-Harlé, a apporté, en cette qualité, une importante contribution à la réalisation et à la mise au point de turbo-machines. En 1904, il a étudié les turbines à vapeur et les pompes centrifuges multicellulaires. En 1906, il s'est occupé des turbines à gaz. Il travaille vers 1900 à l'étude des feux de signalisation à lumière pulsée, travaux qui aboutissent à la loi Blondel-Rey. Il devient aussi président de la Société des Ingénieurs civils de France (1933) et président de l'Académie de Marine.
Le , il est élu Membre de l'Institut (division des applications de la science à l'industrie, Académie des sciences).
Adrien Beaumont (1894-1986)
Adrien Beaumont était un promoteur et créateur immobilier qui s'est installé aux Issambres en 1950. Dans la continuité de M. Bedouce, « le Village Provençal de San-Peïre » deviendra « le Nouveau Village Provençal des Calanques des Issambres » et sera inauguré le 19 juillet 1952 en présence du maire d'alors, M. Germain Ollier. Adrien Beaumont poursuit l'œuvre de Bedouce en créant « le Nouveau Parc des Issambres » au nord du « Parc des Issambres ». Urbaniste visionnaire, Beaumont a toujours eu la volonté de construire des lotissements en harmonie avec la nature[9].
↑Petit dictionnaire des lieux-dits de Provence, Librairie contemporaine 2003, page 23.
↑Xavier Delamarre, « Falileyev, Alexander. 2010, Dictionary of Continental Celtic Place-Names. A Celtic Companion to the Barrington Atlas of the Greek and Roman World. In collaboration with Ashwin E. Gohil & Naomi Ward », Nouvelle revue d'onomastique, vol. 52, no 1, , p. 371–373 (lire en ligne, consulté le )
↑Bertrand Réau, « S'inventer un autre monde », in Actes de la recherche en sciences sociales, 5/2007 (no 170), p. 66-87, article en ligne
↑Des copains, une envie, une affiche, et voilà le Club Med3" par Jean-Pierre Bécret, dans Le journal de l'école de Paris du management, en juin 2004 [1]