Les Proies (The Beguiled, litt. « Le Séduit » ou « Les Séduites »[1]) est un film américain réalisé par Don Siegel, sorti en 1971.
Synopsis
Alors que la guerre de Sécession touche à sa fin, John MacBurney (Clint Eastwood), un soldat nordiste blessé et sur le point de mourir, est secouru par une adolescente de douze ans d'un pensionnat sudiste pour jeunes filles. Au départ, les employées du pensionnat et leurs élèves sont effrayées. Lorsqu'il reprend des forces, il devient l'objet du désir de la directrice Martha Farnsworth (Geraldine Page), de son assistante Edwina Dabney et de quelques-unes des pensionnaires. Cette situation sert la stratégie de survie du soldat. Les jalousies, dans ce microcosme féminin à la sexualité réprimée, risquent de prendre un tour dramatique.
Lorsqu'elle découvre sa liaison avec Carol, Edwina pousse McBurney dans les escaliers. De nouveau blessé à la jambe, la directrice lui ampute celle-ci pour éviter la gangrène, ce qui le rend définitivement dépendant. Après avoir tenté de reprendre le contrôle du collège en utilisant une arme, terrorisant les jeunes femmes en annonçant vouloir posséder celles qu'il choisirait, il renonce et affirme vouloir s'amender et épouser Edwina, consentante. Il est trop tard : en tuant la tortue de la jeune fille qui l'a découvert, il se l'est aliénée. Cette leçon qui lui est donnée incite cette jeune fille à ramasser des champignons mortels, que la directrice et les élèves utilisent pour l'empoisonner, à l'insu d'Edwina. Celle-ci renonce à son départ.
Fiche technique
Titre original : The Beguiled
Titres provisoires : Johnny McB, Nest of Sparrows (litt. « Nid de moineaux »)[2]
Dove She Is a Pretty Bird, chanson populaire américaine, est interprétée dans les génériques de début et de fin par Clint Eastwood[3].
Analyse
Après de nombreux rôles de héros, Clint Eastwood endosse un personnage antipathique qui connaît une fin tragique.
Le décor historique (guerre de Sécession) n'est qu'une trame de fond à un huis clos psychologique au suspense bien mené, jouant sur des éléments sexuels et raciaux relativement osés (relation avec une mineure, inceste entre la directrice et son frère, tentative de viol de la servante noire par ce même frère, homosexualité féminine).
Il s'agit de la troisième collaboration de Siegel et Eastwood[2].
Notes et références
↑Le titre est volontairement ambigu (« Les Proies de Sofia Coppola : Relecture féministe et magnétique du roman de Thomas Cullinan », sur Le Mag du Ciné, : « Mais au fond, qui est la proie dans ce film ? Le sexe féminin face à la tentation masculine ? Ou ce soldat mal intentionné face à ces femmes castratrices ? Un peu des deux semble-t-on comprendre à l'issue du film, d'où le titre français écrit au pluriel (le titre original The Beguiled vient de l'expression « to be beguile » qui signifie « être séduit/envoûté »). »)