Libyan Investment Authority
Le Libyan Investment Authority (LIA) est un fonds souverain de la Jamahiriya arabe libyenne fondé en 2006 et gérant pour au moins 40 milliards de dollars d'actifs provenant des surplus liés principalement à l'exportation d'hydrocarbures. En , le bureau conseil Precinq évaluait les actifs de la LIA à 70 milliards de dollars (50 milliards d'actifs financiers et 20 milliards d'avoirs immobiliers et d'infrastructures), plaçant cet investisseur dormant au 12e rang mondial[1]. HistoireL’autorité libyenne d’investissement (« LIA ») a été créée en 2006 et elle est régie par la loi no 13 de 2010 (loi no 13), qui reste en vigueur et de plein effet juridiquement dans le cadre du droit libyen. Principaux investissementsEn , lors d'une visite de Kadhafi à Londres, la LIA est partie prenante à l'accord d'exploration et de production pétrolière, signé entre la National Oil Corporation libyenne et British Petroleum (BP), pour un montant de 900 millions de dollars. La LIA entre à hauteur de 15 % dans les accords de royalties sur l'extraction (production sharing agreement, PSA)[2]. En , la LIA signa un accord avec la Qatar Investment Corporation pour fonder un fonds d'investissement partagé doté de 2 milliards de dollars. D'autres accords sont signés avec des fonds ou entreprises du Qatar. En , alors que la banque du Benelux Fortis était menacée par la faillite, la LIA a investi dedans. Entre 2007 et 2009, selon Le Monde et l'ONG Global Witness, la LIA place 1,8 milliard de dollars (1,27 milliard d'euros) dans des produits dérivés de la Société générale, placés dans trois fonds d'investissement : Soc Gen Europe Medium, Soc Gen Strategic Equity Funds Codeis et Soc Gen - Cross Roads 5Y Link Notes. Le premier, Soc Gen Europe Medium, aurait perdu 42,96 % de sa valeur entre le premier et le deuxième trimestre 2010, selon KPMG, tombant à environ 1 milliard de dollars. Ces fonds représentent la moitié des placements alternatifs, ou risqués, de la LIA, le reste étant placé dans des fonds moins risqués (bons du Trésor américain, actions européennes bien notées, cash...)[1]. Entre janvier et , la LIA investit 1,3 milliard de dollars dans des placements structurés chez Goldman Sachs, une opération catastrophique qui mène à la perte de la quasi-totalité des fonds investis en 2 ans[3]. JP Morgan et le fonds de pension OCH-ZIFF accueillent également des placements risqués. La Société générale a opéré en toute légalité, y compris en ne révélant pas l'existence de ces fonds après les sanctions décidées par la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, et imposées à partir du par l'Union européenne[1]. Les avoirs ont été depuis gelés[4]. En , après qu'une plainte ait été déposée par la LIA contre la Société générale pour corruption, la banque française accepte de verser 963 millions d'euros à la LIA pour compenser les pertes (estimées à 1,5 milliard de dollars) liées aux mauvais produits financiers vendus[5]. La Libyan Investment Authority a placé 10 millions de dollars (7 millions d'euros) chez BNP Paribas[1]. En 2010, la LIA a également l'ambition d'investir en masse dans le tourisme pour développer le secteur dans le pays[6]. En 2011, l'Italie est le premier pays bénéficiaire des investissements de la LIA avec 3,6 milliards d'euros d'investissements. La LIA possède 2,59 % d'Unicredit, une montée au capital qui a provoqué une crise interne dans la banque italienne et le renvoi de son PDG[7]. La LIA possède également 2,01 % de Finmeccanica (devenu Leonardo)[8]. La LIA possède également 3,27 % de l'éditeur britannique Pearson, 10 % du fabricant de briques autrichien Wienerberger, 1,43 % du Russe Rusal[8]. Révolte libyenne de 2011En , l'éditeur Pearson gèle la participation de 3,27 % de la LIA à la suite d'un ordre émis par le gouvernement britannique[9]. Le , la Direction générale du Trésor français gèle les fonds et ressources de la LIA, un gel levé le pour encourager la relance de l'économie libyenne[10]. DétournementsFin 2011, quatorze milliards de fonds souverains de la Jamahiriya libyenne et d'avoirs personnels de la famille Kadhafi gérés par des banques belges (BNP Paribas Fortis, ING, KBC et surtout Euroclear Bank) sont gelés par décision des autorités belges à la suite d'un rapport de l'ONU. Sur ces quatorze milliards, treize sont gérés par la seule Euroclear Bank. Cependant, il apparaît que les revenus de ces fonds (dividendes et intérêts), dont les montants se chiffrent en centaines de millions, ont été versés par des banques belges malgré l'ordre de gel. Selon un rapport de l'ONU, ces fonds seraient utilisés pour financer des trafics d'armes et des réseaux de prostitution. Des parlementaires ont tenté d'en savoir plus auprès du gouvernement belge mais il apparaît que celui-ci soit ne maîtrise pas le dossier soit fait de la rétention d'informations [11]. Le Conseil de sécurité de l'ONU sur la Libye a publié en le rapport final du groupe d’experts sur la Libye fondé par la résolution 1973 (2011) du Conseil de sécurité. Le rapport souligne notamment « des pratiques et des interprétations diverses des sanctions imposées par l’Organisation des Nations Unies, ce qui pourrait compromettre la gestion et la bonne garde des avoirs bloqués » [12]. GouvernanceOrganisationLa loi no 13 de 2010 énonce le mandat continu de la LIA. Conformément à la loi no 13, la LIA est composée de :
Conseil d’administration
Depuis la création de la LIA, six présidents différents du Comité de direction ont déjà été nommés. Comité de direction
Notes et références
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