Son premier album, 向前走(zh) (Marching Forward), sort le sous le label Rock Records(en). Lim Giong y chante, dans sa langue maternelletaïwanaise, le quotidien de ses compatriotes sur une musique rock. Le musicien se démarque ainsi des "vieilles chansons taïwanaises tristes", et participe au regain d'intérêt des Taïwanais pour les identités culturelles historiques de leur pays : cet album est a posteriori un exemple de l'hybridation culturelle élaborée par la culture populaire taïwanaise en réaction à la réification de la culture taïwanaise par le KMT[1]. L'album connait un succès immédiat, et marque le début de ce que l'on appelle la "Nouvelle Chanson taïwanaise(en)", qui se caractérise par un mélange de rock, de rap et de ballade[2].
Quant à son amitié avec le cinéaste Hou Hsiao-hsien, elle lui permet de décrocher à nouveau un rôle sous sa direction, dans Goodbye South, Goodbye, en 1996, mais également d'en composer la bande originale. Il signera également la musique de Millennium Mambo, du même réalisateur, en 2001. Lim Giong en acquiert une notoriété dans le milieu du cinéma d'auteur, puisqu'il composera ensuite régulièrement pour le cinéaste Jia Zhangke, de The World en 2004 à A Touch of Sin, en 2013.
En 2005, il produit la musique de vidéos de 90 secondes pour le Musée national du Palais, qui fête ses 80 ans en octobre de cette année-là. Il est également engagé dans les activités des Creative Commons à Taïwan.
↑"[...] [Liao Chaoyang], using the singer Lim Giong's Taiwanese CD "Marching Forward" as an example, analyzes the cultural hybridity developed in popular culture as a result of the objectification of Taiwanese culture under KMT rule. Released in 1990, "Marching Forward" presents new Taiwanese songs in rock music as distinguished from old sad Taiwanese songs, marking a new wave of interest in native cultural identities starting in the last 1980s. Liao argues that what seems like playful postmodern pastiche and celebration of Taipei in the CD is in fact a profound reflection on the relationship between city and country." Liang-ya Liou, "Taiwan's post-colonial and queer discourses in the 1990s", in Ping-hui Liao et Shu-mei Shih (dir.), Comparatizing Taiwan, Abingdon (Oxfordshire), éd. Routledge, coll. "Routledge Contemporary China Series", 2014, p.261.
↑"In 1990, Rock issued a Taiwanese album by Lin Qiang, who combines rock with Taiwanese lyrics to sing about ordinary Taiwanese life. This album was an instant hit and marked the real beginning of so-called New Taiwanese Song, a blend of rock, rap and ballad styles, which quickly became part of the mainstream market. Wang Ying-fen, "Taiwan: from innocence to funny rap", in Simon Broughton et Mark Elingham (dir.), World Music - Volume 2: Latin and North America, Caribbean, India, Asia and Pacific, Londres, éd. Rough Guides, coll. "Rough Guide Music Guides", 2000, p.238.