La liste Bernhard est la première liste établie, dès 1940, par les autorités d'occupation allemande en France pour éliminer des librairies et bibliothèques françaises les livres jugés indésirables par les nazis.
Mise en œuvre
Sur la base de cette liste, préparée par la Propaganda Abteilung et répertoriant 143 ouvrages, un peu plus de 20 000 livres furent confisqués lors d'un raid effectué dans les librairies de Paris à partir du [1]. D'après le journaliste américain Edgar Ansel Mowrer(en)[2], les agents allemands, agissant par deux accompagnés d'un policier français, donnaient une demi-heure à chaque libraire pour leur produire les livres désignés sur une liste reproduite au stencil et soigneusement récupérée après.
Il aurait existé une deuxième version de la liste, comportant vingt titres supplémentaires[2].
Devenir
La liste Bernhard fut, fin , englobée dans la liste Otto, qui porta à plus de mille le nombre de livres prohibés.
Fiction
Une des variations oulipiennes sur la nouvelle Le Voyage d'hiver de Georges Perec est construite sur la supposition que le mystérieux Voyage d'hiver d'Hugo Vernier aurait figuré sur la liste Bernhard, qui aurait ainsi, dans une première version, comporté 144 titres et non 143[14].
↑Reproduite dans « La Liste Bernhard », Les Revues littéraires en France sous l'occupation allemande, sur rlfsoa, (consulté le ) d'après Pascal Fouché, L'Édition française sous l'Occupation 1940-1944, t. 3, Bibliothèque de Littérature française contemporaine de l'Université Paris 7, coll. « L'Édition contemporaine » (no 3-4), (BNF36630944), p. 287-290.
↑Jean Ferrette, « La sociologie sous Vichy : rupture ou continuité ? Retour sur un impensé historique », dans Jean Ferrette (dir.), Les sociologues sous Vichy (actes des journées d'études à l'IMEC, abbaye d'Ardenne, Caen, -), Paris, L'Harmattan, coll. « Anamnèse » (no 7), , 181 p. (ISBN978-2-336-00642-0), p. 21 [lire en ligne].
↑M. Beck, « L'indépendance de la culture à l’égard de la race », Races et racisme, no 5, , p. 14 (lire en ligne).
↑Mis en cause sous l'intitulé approximatif « Bloch, le général, Tilho, Pierre: La politique raciale et les colonies. Coll. "Races et racismes". Paris: Ed·Fernand Sorlot », alors que le titre véritable « La politique raciste et les Colonies » n'est que celui de l'éditorial du numéro de Races et racisme qui présente leurs deux articles : Général Tilho, « Les revendications coloniales allemandes et la sécurité française », Races et racisme, no 6, , p. 3 (lire en ligne) et Pierre Bloch, « Les exigences coloniales de l'Allemagne raciste au Parlement : discours prononcé à la Chambre le », Races et racisme, no 6, , p. 7 (lire en ligne).
↑J. Brutzkus, « Les groupes sanguins parmi les populations juives », Races et racisme, no 5, , p. 10 (lire en ligne).
↑Le nom de Sorlot n'apparaît pourtant pas dans la revue Races et racisme, si ce n'est, dans le premier numéro, dans un regret, par citation du Cri de Paris, que « l'excellente traduction » faite par Sorlot de Mein Kampf ait été interdite par les tribunaux, à la suite du procès intenté à l'éditeur français (« Toujours "Mein Kampf" : une bonne affaire », Races et racisme, no 1, , p. 16 (lire en ligne).