Livre de prières de RothschildLivre de prières de Rothschild
Le Livre de prières de Rothschild est un livre d'heures manuscrit enluminé datant des années 1510-1520 aujourd'hui dans une collection particulière. Il a été exécuté par les plus célèbres enlumineurs de l'école ganto-brugeoise : Gerard Horenbout, Gérard David, Alexander Bening, Simon Bening. Un temps conservé dans la famille Rothschild, il est saisi à l'occasion de l'Anschluss en Autriche et se retrouve conservé au sein de la Bibliothèque nationale autrichienne. Il est restitué à la famille en 1999. HistoriqueAucun indice ne permet d'identifier le commanditaire du manuscrit : aucun portrait, aucun blason. Au XVIe siècle, le manuscrit appartient à la famille de Wittelsbach : la reliure comporte le lion rampant du Comte palatin et les armes de la Bavière. Selon Ernst Trenkler, le manuscrit aurait appartenu à Ernest de Bavière (1554-1612) puis se serait trouvé inclus dans la Bibliothèque palatine de Heidelberg, mais rien ne permet de le prouver[1]. Le manuscrit ne réapparait qu'au XIXe siècle : il est acquis sans doute à la fin des années 1860 par Anselm von Rothschild de Vienne qui s'intéresse alors à la peinture flamande et aux manuscrits de la même origine. Il a acquis par ailleurs le livre de prières d'Albert de Brandebourg ou les Heures de Jeanne Ire de Castille. L'ouvrage est inventorié au numéro 597 du catalogue du collectionneur établi en 1871. Son fils Nathaniel Anselm von Rothschild (en) hérite du manuscrit en 1874. Il est conservé au Palais Nathaniel Rothschild (en) à Vienne et se trouve évalué à 150 000 couronnes en 1906. Son fis Alphonse (1878-1942) en hérite à son tour avec sa propriété viennoise[1]. À l'occasion de l'Anschluss en 1938, son palais est saisi par les Nazis avec l'ensemble des collections qui s'y trouvent. Les collections Rothschild sont envoyées grossir les collections personnelles du Führer. Les troupes alliées les retrouvent à la fin de la guerre dans les mines de sel d'Altaussee. La famille ne parvient cependant pas à récupérer la totalité de sa collection : l'État autrichien la force à lui céder un tiers de ses œuvres, dont le manuscrit, en échange de l'autorisation d'emporter le reste à l'étranger. Le livre d'heures est alors incorporé dans les collections de la Bibliothèque nationale autrichienne (Cod.Vindob. Series Nova 2844). À la suite de pressions diplomatiques internationales, l'Autriche finit par faire voter une loi en 1998 sur la restitution des œuvres d'art saisies par les Nazis. Le manuscrit est finalement restitué en 1999 à Bettina Looram, la fille d'Alphonse de Rothschild. L'ensemble des collections récupérées est revendu aux enchères chez Christie's à Londres en et le livre d'heures est vendu 8,5 millions de livres, prix record à l'époque pour un livre enluminé[2]. Il est acquis par un collectionneur européen début 2013 pour la somme record de 13,3 millions de dollars US[3]. Une nouvelle vente aux enchères est organisée au profit du nouveau propriétaire le à New York et l'ouvrage est alors évalué entre 12 et 18 millions de dollars[4]. Il est acquis par le milliardaire australien Kerry Stokes pour la somme de 13,6 millions de dollars[5], ce qui en fait le manuscrit enluminé le plus cher du monde à cette date[6]. Il fait l'objet d'une exposition en 2015 à la National Library of Australia[7]. DescriptionBien qu'appelé livre de prières, le manuscrit est un livre d'heures à l'usage de Rome. Il contient[1] :
Attribution des miniaturesSur la base de comparaison stylistiques, plusieurs mains ont été identifiées dans les illustrations du livre[1] :
AnnexesBibliographie
Articles connexesLiens externes
Références
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