Losar (tibétain : ལོ་གསར, Wylie : lo gsar) est le nom de la fête du Nouvel An tibétain (tibétain : བོད་ཀྱི་ལོ་གསར།, Wylie : bod kyi lo gsar, THL : bökyi losar). Losar signifie littéralement nouvelle année (lo = année, gsar = nouveau). Avec le festival de la Grande Prière (Monlam) fondé par Tsongkhapa en 1409, c'est l'une des deux fêtes bouddhistes les plus importantes au Tibet.
Origines
Les fêtes du Nouvel An ont une origine prébouddhique remontant au premier roi tibétain Nyatri Tsenpo, dont le règne débuta en l’an -127 (av. J.-C.). L'année de son intronisation marque la première année du calendrier tibétain, c'est donc en son honneur qu'est célébré le Losar.
Calcul
Le Losar tombe souvent sur le même jour que le Nouvel An chinois (quelquefois avec un jour ou de temps en temps avec une différence d'un mois lunaire). Il est calculé, à peu de chose près, de la même manière que le Tsagaan Sar, le Nouvel An de la Mongolie, lequel repose sur le même concept que le Nouvel An chinois mais se calcule différemment[1].
Le Losar coïncide avec le premier jour de la nouvelle année lunaire. La date est choisie conformément à l’astrologie tibétaine, matière étudiée dans le cadre des études de médecine tibétaine traditionnelle.
Déroulement des célébrations
Le Losar est célébré pendant 15 jours, les célébrations principales se déroulant les trois premiers jours. Le premier jour de Losar, une boisson appelée changkol est faite de chhaang (un cousin tibétain de la bière). Le deuxième jour de Losar est appelé le Losar du Roi (gyalpo losar). Le Losar est traditionnellement précédé par cinq jours de pratique de Vajrakilaya.
Le premier jour de la pleine lune, chonga chopa, 15e jour du calendrier tibétain est marqué par l'exposition de sculptures de beurre, traditionnellement réalisées par les moines de Gyuto et Gyurmé, maintenant en Inde. Les célébrations ont lieu à Dharamsala[2].
Au Sikkim, au milieu des années 1960, le 16e Karmapa encouragea les villageois de Tingchim(en) à célébrer la nouvelle année lors du Losar, le Nouvel An tibétain, et non plus lors du Losung en décembre après les récoltes. Après son intervention, Losung est marqué par des rituels bouddhiques, tandis que la nouvelle année est célébrée lors de Losar[3].
Appels au renoncement des célébrations de 2009 à 2013
En 2009, le gouvernement tibétain en exil en Inde a annoncé qu'il n'y aurait pas de célébrations pour marquer le Nouvel An tibétain. Des Tibétains du Tibet ont signalé qu'ils feraient de même, en souvenir des Tibétains morts durant les troubles au Tibet en 2008[4],[5],[6].
En 2010, depuis Dharamsala, le dalaï-lama a invité les Tibétains à renoncer aux célébrations de Losar, des voix s'étant élevées au Tibet, selon lui, pour demander que Losar ne soit pas célébré. Selon le comité de coordination du monastère de Kirti en exil, des moines des monastères de Kirti et de Sey dans le comté de Ngaba et des laïcs ont organisé une manifestation assise en commémoration des personnes tuées lors des troubles de 2008[7],[8].
2013 marque la 5e année de renoncement aux célébrations, en relation avec les immolations de Tibétains (au moins 83 en 2012)[9].
Selon China Tibet News, le 11 février 2013, les Tibétains ont commencé les festivités du Losar du serpent d'eau. Lhassa est couverte de drapeaux de prières, depuis le toit des temples jusqu'à celui des maisons. Un internaute rapporte que la foule des pèlerins et visiteurs au Jokhang était si dense qu'il avait mis cinq heures pour faire le tour de l'édifice[10].
* Note : La date de début de Losar dépend du fuseau horaire où l’on se trouve. Par exemple, en 2005, Losar a commencé le 8 février dans les fuseaux horaires des États-Unis et le 9 février dans les fuseaux horaires de l'Asie.
Notes et références
↑(en) Luigi Kapaj, Tsagaan Sar: When is Mongolian Lunar New Year?, 26 February 2009 : « First, one must dispel the notion that Mongolians use the same calendar as the Chinese. This is false. They are very similar, especially in concept, but not calculated identically. Mongolians follow a lunar calendar on a 12 animal cycle with the new year starting on a new moon to mark the beginning of spring. It is when the new year begins where the differences are most apparent. The Mongolian calendar is calculated based on "Togs Buyant" astrology typically under the guidance of the large Buddhist monasteries. Tsagaan Sar falls mostly on the same lunar cycle as Losar, the Tibetan new year, as they are calculated nearly the same. About 50% of the time, Tsagaan Sar and Losar fall on a different month than Chinese New Year. »
↑(en) Phurbu Thinley, No celebrations on Tibetan New Year, announces Exile Govt, 7 février 2009 : « Dharamsala, February 7: Tibet’s Government in exile Saturday announced that there would be only “customary religious” ceremonies and no celebrations to mark this year's Losar (traditional Tibetan New Year), which will fall in the last week of this month. [...] Tibetans in Tibet have also signaled that they would refrain from celebrating as a quiet protest gesture, and have urged others to do the same in heated exchanges on the Internet. »