Ancien lecteur du Roi, ce qui lui avait permis d'avoir ses entrées au petit lever, il fut envoyé en 1682 par Louis XIV auprès du duc de Mantoue en tant qu'envoyé extraordinaire. Sa mission était de veiller à l'application du traité secret passé avec Charles III de Gonzague, de surveiller celui-ci et d'évaluer les chances de la France dans le Mantouan et le Montferrat.
Lors de son ambassade, Breteuil eut l'occasion de se frotter aux subtilités du protocole : il eut même une querelle de préséance avec le marquis de Canossa, représentant de l'Empereur. Rappelé à Paris en 1684, il vendit sa charge de lecteur du Roi tout en conservant le privilège de la première entrée ainsi que son appartement dans le château de Versailles et obtint, en 1698, la place d'introducteur des ambassadeurs devenue vacante par la mort de Étienne Chabenat de Bonneuil. Breteuil resta introducteur jusqu'en 1715 date à laquelle il vendit sa charge pour 250 000 livres à Joseph Magny, marquis de Foucault.
Il était devenu introducteur alors qu'il n'était pas encore noble. En 1699, il acheta la terre de Preuilly, première baronnie de Touraine, dont il prit le titre. En 1706, il obtint l'autorisation de porter le nom de Breteuil seul, ou avec celui de Preuilly.
Saint-Simon en dresse un portrait peu flatteur, en deux anecdotes qui le peignent, en 1698, comme un pompeux et "si profond ignorant"[1]
Notes et références
↑duc de Saint-Simon Louis de Rouvroy, « Mémoires du duc de Saint-Simon, tome 2 », dans Mémoires (Saint-Simon), Hachette, (lire en ligne), p. 211–229