Second fils né du mariage à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or d'André Touchagues (1860-1942), peintre-plâtrier, et de Marguerite Géry (1866-?), couturière. Élève de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon où il emporte plusieurs récompenses[3], Louis Touchagues arrive à Paris en 1923 pour exercer son métier de dessinateur-illustrateur dans plusieurs journaux illustrés (L'Art vivant, Paris-Journal, Les Nouvelles littéraires) et satiriques (Le Crapouillot, Le Charivari). Il sera également dessinateur parlementaire, délégué par les Beaux-Arts comme dessinateur à la première Conférence de la Paix ainsi qu'à l'arrivée du général de Gaulle à Paris.
Claude Robert, commissaire-priseur, trois ventes de l'atelier Louis Touchagues, Hôtel Drouot, Paris, 18 octobre 1976, 14 mars 1977 et 15 octobre 1979[27].
Hommage à Louis Touchagues, Théâtre des Célestins, Lyon, novembre 1994 - janvier 1995.
Réception critique
« Un humour aux déformations fantastiques exprimé avec la fraîche ingénuité d'en enlumineur du moyen âge, tel ma paraît être l'art de Touchagues. Touchagues imagier moderne est assez romantique de 1930 pour aimer à la fois la rue du faubourg et la parade de foire, le rococo du Musée Grévin et l'usine. Dans son exposition de gouaches à la Galerie Zak; il faut particulièrement aimer son Bassin de la Villette et son Palais de la Méditerranée, décors opposés auxquels il a su rendre - par quelle magie ? - leur véritable poésie : la première semble joyeusement attendre une fête nautique, la seconde n'est qu'une mélancolique et fausse pâtisserie baignée de bleu, et aussi cette sorte d'usine où les têtes pressées les unes contre les autres semblent une marée noire vomie par un monstre aux mille bouches. » - Revue Art & Décoration[25]
« Touchagues, qu'il m'est arrivé de comparer aux très gracieux modèles de Tanagra, est résolument un moderne et même un moderniste convaincu. Vous avez vu les paysages, les bouquets, les jeunes filles dont Touchagues fait le sujet de ses charmants ouvrages. C'est Saint-Tropez, l'œillet et l'anémone de nos jardins, la sœur de Brigitte Bardot et la consœur de Gina Lollobrigida. Vous ignorez pourtant combien de grâce, d'harmonie simple et puissante existent sous ces apparences que Touchagues, comme en se jouant avec autant de modestie que de distinction, dévoile pour nous réconcilier, en dépit de tout, avec la vie. » - Maximilien Gauthier[28]
« Un graphisme aérien en parfait accord avec la frivolité du sujet, des stars de l'écran et des monstres sacrés de la scène jusqu'aux petits modèles de Montparnasse : un gracieux festival de jeunes filles en fleur, de nus, de baigneuses, et surtout de portraits de toutes les célébrités parisiennes des années 1930 croquées d'un crayon alerte. » - Gérald Schurr[29]
« Robert Rey a écrit de Touchagues dessinateur : "Deux traits de rien du tout, un peu raides, de cette raideur qu'ont les bras et les jambes des toutes jeunes filles. Un petit lavage de lavis, et voilà que ces bras, ces jambes, ces bustes s'embrument de tulle et d'organdi, se gainent de velours et de faille". Les maîtres qu'interroge l'artiste sont Watteau, Fragonard, Constantin Guys et Toulouse-Lautrec.Peintre de la mode, il a été le portraitiste du Tout-Paris des années 1930. Vedettes du spectacle, de la ville ou de la politique ont posé pour lui. Mais, qu'il peigne Arletty ou Suzy Delair, il en fait avant tout un Touchagues. » - Dictionnaire Bénézit[3]
Œuvres
Œuvres d'illustration
Joseph Delteil, Jeanne d'Arc, frontispice, 18 lithographies, 19 lettrines et 19 culs-de-lampe par Louis Touchagues (presses de l'atelier Mourlot), 425 exemplaires numérotés, Éditions Marcel Seheur, Paris, 1926.
André Salmon, Donat vainqueur des Panathénées du IIe arrondissement, 50 illustrations par Louis Touchagues, 721 exemplaires numérotés, André Delpeuch, 1928.
Lord Byron, Le Pèlerinage de Childe-Harold, 8 eaux-fortes originales coloriées au pochoir par Louis Touchagues, 190 exemplaires numérotés, éditions M.-P. Trémois, Paris, 1930.
Harold J. Salemson(en), Communisme de l'œil, 10 dessins hors texte de Louis Touchagues, Éditions Tambour, Paris, 1930.
André Thérive, Supplément aux "Caractères ou mœurs de ce siècle de La Bruyère, gravures sur cuivre et dessins de Louis Touchagues, Éditions du Trianon, Paris, 1930.
Paris 1937, ouvrage collectif, dont : Léon-Paul Fargue, Montparnasse, avec gravures de Moïse Kisling et Louis Touchagues, 500 exemplaires numérotés, Imprimerie Daragnès pour la ville de Paris, 1937.
Marcel Aymé, Les Bœufs, lithographies par Louis Touchagues (presses de l'atelier Mourlot frères), Gallimard, 1941.
Marion Delba, Monsieur Durey, Denoël, 1943.
Marcel Aymé, Femmes et modèles, 30 compositions par Louis Touchagues, 1.000 exemplaires numérotés, Denoël, Paris, 1944.
Paul Verlaine, Chanson pour elle, 36 lithographies de Louis Touchagues, 238 exemplaires numérotés, Éditions du Bélier, 1944.
Léon-Paul Fargue, Charmes de Paris, 50 lithographies in et hors texte (presses de l'atelier Mourlot) par Louis Touchagues, 370 exemplaires numérotés ou justifiés, Denoël, 1945.
Longus, Daphnis et Chloé, 700 exemplaires numérotés, Paris, éditions du Bélier, 1945.
Georges Duhamel, Souvenirs de la vie du Paradis, Éditions de l'Équipe, 1946.
Louise Labé, Poésies de la belle cordière 15 eaux-fortes originales de Louis Touchagues, 1.370 exemplaires numérotés, Émile Chamontin, Paris, 1946.
Marcel Aymé, La bonne peinture, eaux-fortes originales de Louis Touchagues, G. Grégoire, Paris, 1947.
Michèle de Biran, Seuls à deux, 73 illustrations dont 11 hors texte, 32 culs de lampe et 11 lettrines par Louis Touchagues, 312 exemplaires numérotés, Les Éditions du Mouflon, 1947.
Georges Courteline, Les femmes d'amis, illustrations dans et hors texte par Louis Touchagues, Nouvelle Librairie de France / Librairie Gründ, 1947.
François de Bondy, Framboise Pépin et ses environs, 12 aquatintes hors texte et 24 dessins dans le texte par Louis Touchagues, 300 exemplaires numérotés, Les Éditions nationales, Paris, 1948.
Mariette ou comment on écrit l'histoire, illustrations de Louis Touchagues.
Désiré, illustrations de Louis Touchagues.
Je t'aime, illustrations de Louis Touchagues.
Colette, Paris de ma fenêtre, gravures sur cuivre (frontispice, 12 compositions hors texte en couleurs, 24 cuivres en noir dans le texte, 196 exemplaires numérotés, Éditions littéraires de France, Paris, 1951.
Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale, 3 bandeaux et 13 illustrations hors texte par Louis Touchagues, 2.500 exemplaires numérotés, Les Éditions nationales, Paris, 1951.
Jean-Pierre Dorian, Jours et nuits à Paris, 16 compositions en couleurs par Louis Touchagues, 986 exemplaires numérotés, Les Éditions mondiales, Paris, 1953.
Louis Touchagues, En dessinant l'époque, illustrations de l'auteur, Éditions Horay, Paris, 1954.
Louis-Charles Royer, L'alcôve des dames galantes, illustrations de Louis Touchagues, Les Éditions de Paris, Paris, 1954.
Louis Touchagues (préface de Maximilien Gauthier), Vagues à Saint-Tropez, texte, 58 dessins et aquarelles de Louis Touchagues, 150 exemplaires numérotés, Imprimerie de G. Soulas, Paris, 1962.
Maurice Maeterlinck, L'Oiseau bleu, Paris, Éditions du Compagnonnage, 1961, et Éditions Rombaldi-Éditions du Compagnonnage, collection des pris Nobel de littérature, 1968.
Jean Berthet, Poésiépures, 1955-1966, illustrations de Louis Touchagues, 1.000 exemplaires numérotés, Les Cahiers du mouton bleu, Paris, 1968.
Une association, créée en 1993, ayant pour but de « redonner à l'œuvre du peintre Louis Touchagues, (sa) place méritée dans le patrimoine artistique de la France », a mis en œuvre, au Mont Cindre, la restauration de la fresque du porche de la chapelle de l'Ermitage en 1998, puis de celle au-dessus de l'autel en 2002[10].
Références
↑Acte de naissance n° 17, vue 5/11 : son père André Touchagues platrier-peintre et sa mère Marguerite Gery couturière. En mention marginale, figure son mariage le 5 avril 1928 avec Margot Helva Palm à Paris 15e.
↑ Monique Surel Tupin, Charles Dullin, Presses universitaires de Bordeaux, 1984.
↑Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains.
↑Guénolée Milleret (préf. Alexis Mabille), Haute couture : Histoire de l'industrie de la création française des précurseurs à nos jours, Paris, Eyrolles, , 192 p. (ISBN978-2-212-14098-9, lire en ligne), « Le Théâtre de la Mode », p. 110 à 111
↑ Binoche et Giquello, commissaires-priseurs à Paris, Catalogue de tableaux et objets d'art, Hôtel Drouot, Paris, 3 juin 2015, n°60 du catalogue.
↑ Claude Robert, commissaire-priseur, 5 avenue d'Eylau, Paris, catalogue de l'atelier André Villeboeuf contenant un ensemble d'œuvres de sa collection, Hôtel Drouot, 17 mai 1982.
Annexes
Bibliographie
Pierre Mornand, Trente artistes du livre, éditions Marval, Paris, 1945.
Jean-Albert Cartier, Encyclopédie générale des beaux-arts aux XIXe et XXe siècles - Peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, décorateurs, vol.I, n°18, Éditions Pierre Cailler, Genève, 1955.
Raymond Nacenta, The School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris since 1910, Oldbourne Press, Londres, 1960.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
Sous la direction de Marcus Osterwalder, Dictionnaire des illustrateurs, 1905-1965, Éditions Ides et Calendes, 2001.
Philippe Paillard (préface de Claude-Régis Michel), Caricatures et autres dessins humoristiques du monde médical lyonnais (1890-1950), Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, 2003.
Thierry Coudert, Café Society - Mondains, mécènes et artistes, 1920-1960, Flammarion Livres d'art, 2010.