Louis de Bréhan de Plélo
Louis Robert Hippolyte de Bréhan, comte de Plélo, né le à Rennes et mort le à Dantzig, est un officier supérieur et diplomate du règne de Louis XV. Colonel, il passe dans la diplomatie et devient ambassadeur de France au Danemark. Durant la guerre de Succession de Pologne, il se met à la tête d'un détachement de troupes françaises pour briser le siège que les Russes ont mis devant Dantzig, où se trouve Stanislas Leszczynski, soutenu par la France. Il est tué au cours d'un assaut et les troupes françaises se replient. BiographieFamille et jeunesseIssu de la famille de Bréhan, il est le fils de Jean François René Amalric de Bréhan (1668-1738), comte de Mauron et de Plélo, conseiller au parlement de Bretagne, et de Catherine Françoise Lefebvre de la Faluère, fille du premier président du parlement de Bretagne[1],[2]. CarrièreIl entre jeune dans la carrière militaire : en 1717, il est sous-lieutenant des gendarmes flamands, devient colonel de cavalerie en 1722, et commande en 1724 le régiment auquel il donne son nom, le régiment de dragons de Plélo[1]. Il profite de la paix pour s'adonner aux lettres. Il traduit l'Essai sur le poème épique de Voltaire, fait partie de la société de l'Entresol[1], publie des poèmes, étudie les mathématiques, l'astronomie, la mécanique, l'histoire et les traités diplomatiques. Il démissionne de l'armée pour devenir diplomate. Louis de Plélo est nommé ambassadeur de France au Danemark en 1729[3]. La crise polonaise de 1733-1734En 1733, Stanislas Leszczynski, dont Louis XV a épousé la fille en 1725, est élu roi de Pologne grâce aux subsides fournis par l'ambassade de France à Varsovie. Mais l'Autriche et la Russie, qui soutiennent son rival, l'électeur de Saxe, font réunir une nouvelle diète qui donne la couronne à Auguste III ; l'armée russe prend Varsovie, puis met le siège devant Dantzig, où Stanislas s'est enfui avec l'ambassadeur de France et le primat de Pologne. C'est le début de la guerre de Succession de Pologne. En 1734, la France, qui entre en guerre, mais principalement contre l'Autriche, envoie au secours de Stanislas une escadre transportant les trois régiments d'infanterie de Périgord, de La Marche et de Blaisois à un bataillon chacun, soit au total 2 400 hommes placés sous le commandement du brigadier Gabriel Rochon de La Lamotte de Lapeyrouse. Cet officier, auquel le cardinal de Fleury avait peut-être recommandé la prudence, constate à son arrivée en vue de Dantzig, qu'il s'agit, pour pénétrer dans la place, de percer une armée de 30 000 Russes bien retranchés. Il décide de se replier et d'aller attendre de nouveaux ordres dans le port de Copenhague. L'expédition de Plélo à Dantzig (21-27 mai 1734)Le comte de Plélo prend alors à cœur la cause de Stanislas. Indigné de l'insuffisance du secours fourni par Fleury, et plus encore de la circonspection de Lamotte de Lapeyrouse, il prend sur lui d'agir, et s'empare du commandement de l'expédition, décidé à secourir Dantzig ou à mourir[4]. Parti de Copenhague le , les navires français entrent le 23 dans la rade de Dantzig, mais, en atteignant la Vistule, ils trouvent l'armée russe établie entre le rivage et la ville et doivent renoncer pour le moment à entrer dans la place. Ils débarquent sans opposition à Farhwasser, sous le canon du fort de Wechselmunde, à l'embouchure du fleuve, et établissent un camp. Le 27, bien que les Russes aient encore reçu des renforts, Plélo veut tenter de s'ouvrir un passage. Il se précipite avec ses trois bataillons, le régiment de Périgord en tête, sur les retranchements, force trois lignes, et tombe criblé de balles[3] et le visage affreusement sabré, au moment où il atteignait les glacis de Dantzig. Sa mort jette l'irrésolution dans le cœur de ses soldats qui se retirent sous Wechselmunde. Ils sont faits prisonniers et envoyés en Livonie, puis renvoyés en France au mois d'octobre suivant[5]. Jugements sur PléloCette conduite de Plélo est critiquée par les milieux gouvernementaux et diplomatiques français, qui considèrent qu'il est sorti de son rôle d'ambassadeur avec, de surcroît, une témérité inutile[6]. En revanche, la mort du comte de Plélo affecte beaucoup la reine Marie Leszczynska qui admire l'intervention de l'ambassadeur et qui rétorque au cardinal de Fleury ayant dit qu'il risquait sa vie et sa fortune : « Pour ce qui est de sa fortune, je m'en charge que ça soit une réussite ou un échec »[réf. nécessaire]. Dans ses Mémoires d'outre-tombe, Chateaubriand évoque l'assaut auquel son père avait part avec Plélo[7] :
Famille et descendanceLouis de Plélo avait épousé Louise-Françoise Phélypeaux de La Vrillière (1707-1737), une des filles de Louis II Phélypeaux de La Vrillière et Françoise de Mailly, dont six enfants, parmi lesquels seule une fille atteint la majorité[8] :
Hommages
Notes et références
AnnexesSources bibliographiques
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