Bien que née en Corée du Sud, son père est originaire de Corée du Nord et a été séparé de sa famille après la Guerre de Corée[1]. Elle fait ses études en Beaux-arts à l'université de Busan[2] avant de s'installer à Paris en 1995[3]. Là, elle découvre des films d'auteurs et fait une formation de montage sur pellicule dans les laboratoires des studios de la société GTC à Joinville[2]. Lyang Kim intègre ensuite l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) en 1999 et y valide un master en Arts & Langage en 2002[2]. Pendant celui-ci, elle s'intéresse à l'oeuvre de Robert Bresson dans son mémoire de Master intitulé L'analyse du film "Au hasard Balthazar" de Robert Bresson dans le double mouvement filmique' . En 2019, elle soutient sa thèse de doctorat intitulée Habiter à la frontière : une question géopolitique vue par le cinéma, dirigée à l'EHESS par l'anthropologue Jean-Paul Colleyn.
Avant de se tourner vers le documentaire, elle fait des séries photographiques dont la plus connue est Dans l'ombre de Noël, où elle a photographié des maisons décorées de guirlandes lumineuses en Côte d'Or. Ces travaux ont été publiés chez Aléas Editeur en 2009. Sa série de 2006, Fusions, est inspirée par les travaux de Man Ray[2], a été sélectionnée au Salon de Montrouge en 2007 et exposé à la FNAGP.
Son premier long métrage documentaire en 2015, Dream House by the Border, s'intéresse à la Zone coréenne démilitarisée[1]. Il raconte la vie des habitants du District de Cheorwon qui fut abandonné pendant près de vingt ans après la fin de la guerre[4]. Ce film a été invité en compétition au Festival International du Film de Busan en 2013 (BIFF), à DMZ Docs et d'autres festivals.
En 2016, elle sort Resident Forever, son deuxième documentaire, cette fois sur la vie des habitants des frontières de l'Arménie avec la Turquie et l'Azerbaïdjan[5]. Pour ce documentaire, elle remporte le Prix de l'écriture documentaire du CNRS Images et part faire des recherches en amont du tournage[5]. Elle y parle de la façon dont les gens peuvent vivre face à la tension militaire permanente, qui est différent de la vie dans une région « en paix »[5].
En 2017, elle obtient le grand prix pour la production du film dans un concours organisé par le ministère de l'Unification (통일부) sud-coréen. Avec ce prix, elle a réalisé son troisième documentaire de long métrage, Forbidden Fatherland (바다로 가자) sorti en juin à l'occasion du 70ème anniversaire de la guerre de Corée en 2020. Ce film interroge la première génération de la guerre venant du Nord, spécialement leur souffrance d'avoir été coupés de leur lieu natal et de leur famille depuis 1950. En outre ce film questionne le regard des générations suivantes devant cette histoire familiale et idéologique.
Récompenses et nominations
Nominations
2013 : en compétition au Festival International du Film de Busan (BIFF)
2014 : en compétition au Festival International du Film d'Environnement à Paris (FIFE)
2016 : Meilleur film documentaire au Annual Arpa International Film Festival[6].
2018 : en compétition au Festival du Film Indépendant de Busan
2019 : en compétition au Festival International du Film d'Environnement à Séoul