La Maison franco-japonaise(日仏会館, Nichi-Futsu kaikan?) est un établissement français à autonomie financière à l'étranger, sous la double tutelle du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et du CNRS. Elle a pour mission « le développement des échanges culturels et scientifiques entre la France et le Japon »[1]. Elle se situe dans le quartier d'Ebisu, à Tōkyō, au Japon.
Histoire
La Maison franco-japonaise a été créée en 1924 en réponse à une sollicitation longtemps réitérée par un groupe de Japonais (en particulier Shibusawa Eiichi) soucieux de faire connaître la pensée et la science françaises pour qu’en bénéficie la société japonaise. Cette demande a été entendue par Paul Claudelambassadeur de France qui l’a relayée auprès du gouvernement français en insistant sur le fait que ce pourrait être un outil pour contrebalancer l’influence allemande grandissante au Japon et une opportunité pour y faire séjourner de jeunes chercheurs français qui viendraient étudier sur place la langue et la civilisation japonaises.
Le gouvernement français en est venu, après guerre, à considérer la Maison franco-japonaise comme un institut français de recherche dont le savant qu’elle y déléguait aurait aussi pour mission de diriger des chercheurs envoyés pour conduire des travaux sur le Japon. Cela s’est fait sans que la partie japonaise s’y intéresse : le rôle de la partie japonaise était strictement logistique, et pour peu que la France continue de remplir celui qui avait été défini pour être le sien, à savoir animer la Maison franco-japonaise par des conférences et des colloques diffusant la pensée française, elle considérait n’avoir rien à dire sur les autres activités éventuelles. Le directeur d'alors, Frédéric Joüon des Longrais, s'oppose à cette réorganisation et obtient gain de cause[2].
La MFJ édite la revue Ebisu, études japonaises et héberge une bibliothèque spécialisée, de niveau universitaire et offrant un fonds pour l'étude de la France moderne en français et en japonais, ainsi qu'un fonds en français sur l'Asie.
Depuis 1953, il existe également l'Institut franco-japonais de Tokyo, qui donne des cours de français et organise des activités culturelles, telles que des conférences, débats d’idées, etc.
↑Bernard Frank et Jacques Boussard, « Frédéric Joüon des Longrais (24 avril 1892- 13 février 1975) », École pratique des hautes études. Annuaire 1975-1976, , p. 50-68 (lire en ligne).