La bienheureuse Hélène Marie Philippine de Chappotin de Neuville (en religion: Mère Marie de la Passion), née à Nantes le et décédée à Sanremo (Italie) le , est une religieuse française, fondatrice en 1877 de la congrégation des Franciscaines missionnaires de Marie. Elle a été béatifiée par le pape Jean-Paul II en 2002.
Elle se présente en 1860 à 21 ans chez les clarisses comme postulante, avec le consentement de l'évêque de NantesAntoine-Mathieu-Alexandre Jaquemet. « Je devins fille de saint François, dit-elle, et n'ai pas cessé de l'être ». Cependant, après une maladie, elle doit quitter le monastère et rentre dans sa famille. Quand son rétablissement est complet, elle préfère opter pour une congrégation orientée vers la vie active, et son confesseur la dirige vers la Société de Marie-Réparatrice récemment fondée par Émilie d'Oultremont. Le , elle prend le nom en religion de « Marie de la Passion » et commence son noviciat.
Deux ans plus tard, elle est élue supérieure de trois couvents, malgré son jeune âge. En 1874, elle fonde avec un groupe de sœurs une maison dans le vicariat apostolique de Coimbatore, assistée par les pères de la Société des Missions étrangères de Paris.
À la suite de dissensions internes dans la congrégation, les sœurs du vicariat de Coimbatore se constituent une communauté autonome à Ootacamund.
L'institution s'étant stabilisée, le Saint-Siège en approuve les constitutions le dans le decretum laudis, et prononce son affiliation à la famille franciscaine.
En mars 1883, à cause de fortes oppositions, Mère Marie de la Passion est destituée de sa fonction de supérieure de l'Institut. Une enquête est ordonnée par Léon XIII. Son innocence est pleinement reconnue et elle est réélue au chapitre général de l'année suivante. Elle donne son accord en 1898 à Mgr Francesco Fogolla pour lui envoyer sept religieuses pour son orphelinat de Taï-Yuan-Fou en Chine, placées sous la responsabilité de Mère Marie-Hermine de Jésus. Les religieuses et les deux missionnaires seront décapités pendant la révolte des Boxers de 1900 et canonisés en 2000.
Mère Marie de la Passion meurt à San Remo (Italie), où elle s'était retirée à la suite d'une maladie, en 1904, laissant 2 069 sœurs dans 86 communautés présentes dans 24 pays.
Canonisation
La cause de canonisation fut ouverte à Sanremo en 1918. Le , le pape Jean-Paul II promulgue le décret reconnaissant l'héroïcité de ses vertus et la déclarant vénérable. Elle fut béatifiée, à Rome, le par le pape Jean-Paul II.
Georges Goyau, Une fondatrice d'institut missionnaire. Mère Marie de la Passion et les franciscaines missionnaires de Marie., Paris, Éditions Spes, 1935, 396 pages.
Marie-Thérèse de Maleissye, fmm, Prier 15 jours avec Marie de la Passion, Nouvelle Cité, 1999
Marcel Launay, Hélène de Chappotin (1839-1904) et les franciscaines missionnaires de Marie: "Oser sa vie", éditions du Cerf, 2001.
Une petite fille qui voit grand, 1957. L'histoire de la petite Hélène qui devient Mère Marie de la Passion, sous forme d'un conte pour enfants. Edité par Franciscaine Missionnaire, Vanves.