Mir@bel désigne à la fois la base de connaissance participative conçue pour agréger et valoriser les informations disponibles en ligne sur les revues, ainsi que le réseau de professionnels (documentalistes, bibliothécaires, éditeurs) qui intervient pour l'enrichir. Ainsi on devient membre partenaire de Mir@bel (le réseau) et l'on s'investit dans l'alimentation de Mir@bel (la base de connaissances). Créée en 2009, la base de connaissances signalait au départ essentiellement des revues relevant des SHS puis s'est élargie aux autres disciplines de STM (Sciences, Technologie et Médecine), en relation avec les besoins et l'investissement des membres du réseau. Les interconnexions avec différents portails de revues, outils de bibliothèques et systèmes d'information comme Sherpa Romeo se sont multiplié depuis sa création.
Historique
Mir@bel - pour « Mutualisation d’Informations sur les Revues et leurs Accès dans les Bases En Ligne » - a été fondé en 2009 à l'initiative de trois établissements[1] : Sciences Po Lyon, Sciences Po Grenoble et l'École normale supérieure de Lyon, le projet ayant émergé au sein de leurs bibliothèques. En 2016 la Maison des Sciences de l'Homme de Dijon (MSH Dijon, CNRS / uB) et l'École nationale des travaux publics de l'État (ENTPE) rejoignent les établissements pilotes du réseau, remplaçant ainsi la Bibliothèque Diderot de l'ENS Lyon.
Le prototype de Mir@bel a été présenté lors d'une "Journée d'étude sur la mutualisation des systèmes de signalement des contenus de périodiques en sciences humaines et sociales", le à Lyon[1].
Une deuxième version (nouvelle interface et nouvelles fonctionnalités) a été mise en place en 2012[2]. En , le réseau annonce la diffusion de ses contenus sous licence ouverte puis en avril 2020, le code source de l'application est libéré sous licence Affero GPL et placé sur Gitlab.
En 2020, sous l’égide du Comité pour la science ouverte, Mir@bel a noué un partenariat avec l'équipe du Jisc(en) ayant développé la base Sherpa Romeo[3]. Un groupe de travail est lancé à cet effet[4] piloté par Bernard Teissier[5],[6]. Ainsi naît en février 2022 un service de déclaration des politiques de publication[7],[8] pour les revues scientifiques françaises, animé par un groupe de modération au sein du réseau Mir@bel.
En 2020[9], puis 2023[10], le réseau Mir@bel est deux fois lauréat de l'appel à projet du Fonds national pour la science ouverte (FNSO), sous la coordination de Sophie Fotiadi[11].
Contenu
La base de connaissance Mir@bel longtemps dédiée aux revues scientifiques de sciences humaines et sociales (SHS) s’est petit à petit enrichie de publications issues d’autres disciplines[12] de sciences, techniques et médecine (STM), ainsi que de revues professionnelles, de magazines, de journaux de presse.
La couverture thématique de cette base de connaissances est intrinsèquement liée aux besoins et à l’investissement des membres du réseau qui l’alimentent. Pour exemple, les bibliothèques des établissements de sciences politiques[13] l’ont investie pour signaler les accès en ligne sur les revues de cette discipline, de même pour les documentalistes du réseau des écoles d’architecture[14] ou les membres du réseau Frantiq au profit des revues en archéologie ou sciences de l'Antiquité[15].
Les revues recensées là sont majoritairement anglophones ou francophones, elles sont également hispanophones ou germaniques, les deux-tiers des revues sont bilingues. Et ce sont des publications “vivantes” ou ayant cessé de paraître.
La base de connaissances créée en 2009[16] a débuté en indiquant pour chaque revue où trouver en ligne le texte intégral des articles, les sommaires des numéros, les résumés des articles et les références bibliographiques[17]. Elle a évolué en signalant de nombreux rebonds complémentaires permettant d'accéder à tout l'environnement en ligne d'une revue[18].
Grâce à des mises à jour automatisées depuis plusieurs plateformes de diffusion[19] (désignées sous l'intitulé ressources dans Mir@bel) comme Cairn.info, Érudit, OpenEdition, Persée, et les plateformes d'éditeurs ou les pépinières de revues[20] fédérées au sein du réseau Repères, ainsi qu'un travail de veille individuel des membres du réseau et un partenariat renforcé[21],[22],[23] avec l'Agence Bibliographique de l'Enseignement Supérieur (ABES) ou le Centre ISSN France[24],[25], le réseau Mir@bel joue un rôle dans la qualité à la source des métadonnées[26],[23] sur les revues.
Depuis 2022, plus d'une centaine d'éditeurs (maisons d'édition, sociétés savantes[27], laboratoire ayant développé une activité éditoriale...) a bénéficié du service de déclaration des politiques de publication[4] dans Mir@bel.
En 2024, plus de 20 000 revues sont signalées dont 6000 quotidiennement mises à jour de manière automatisée[28].
Organisation et fonctionnement
Le réseau Mir@bel ne dispose pas d'une structure juridique propre[29]. En 2024, il est piloté par 4 établissementsSciences Po Lyon, Sciences Po Grenoble, la MSH Dijon et l'ENTPE, qui envisagent les orientations et une feuille de route annuelle, en relation avec un "comité de pilotage opérationnel" ouvert aux membres partenaires qui souhaitent s’y investir.
Deux types de partenariat peuvent être contractés pour participer au réseau :
Une convention de partenariat est signée entre les établissements membres veilleurs avec Sciences Po Lyon par délégation pour les autres établissements pilotes ;
Un partenariat plus souple pour les éditeurs[30] se traduit par une lettre d’engagement.
La base de connaissance est ainsi alimentée de 3 façons par :
des partenaires veilleurs au sein d'établissements ayant signé une convention, majoritairement représentés par des Bibliothèques universitaires[31] ou d'autres services documentaires[32] ;
des partenaires éditeurs représentant des maisons d'édition publiques et privées mais aussi quelques laboratoires ayant développé une activité éditoriale ;
des partenaires ressources représentant essentiellement des plateformes de diffusion avec lesquelles une automatisation des mises à jour a été mise en œuvre.
Le fonctionnement du réseau et l'alimentation de sa base de connaissance reposent sur le partage et la mutualisation des informations sur les revues[33],[34]. Plusieurs dizaines de bibliothèques et d'établissements francophones l'utilisent et vérifient son contenu[29].
L'interface est développée par SILECS[35], société de service en informatique spécialisée dans les solutions informatiques libres. La base de connaissance a été financée à ses débuts par la Région Rhône-Alpes, et reçoit depuis plusieurs années de nouveaux financements issus de dépôts de projets lauréats[36] ou de soutiens financiers institutionnels[37].
Mir@bel a déployé un service de déclaration des politiques de publication pour les revues scientifiques françaises qui a vocation à alimenter la base Sherpa Romeo et par ricochet l'archive ouverte HAL[42]également.
Le projet Mir@bel2022 lauréat du FNSO[9], regroupe 14 partenaires engagés à "coopérer pour faciliter le référencement des revues en accès ouvert dans le DOAJ et à contribuer à l'amélioration du partage des métadonnées sur les revues scientifiques et leurs structures éditoriales"[3].
Notes et références
↑ a et bChristine André, « Mutualisation du signalement des contenus de périodiques en sciences humaines et sociales », Bulletin des bibliothèques de France, no 2, , p. 116-117 (ISSN0006-2006, lire en ligne)
↑Carole Tilbian, « Valoriser les périodiques en SHS : le modèle collaboratif de sign@l », dans Christelle Di Pietro, Produire des contenus documentaires en ligne : Quelles stratégies pour les bibliothèques ?, Presses de l’enssib, coll. « La Boîte à outils », , 40–47 p. (ISBN978-2-37546-060-3, DOIhttps://doi.org/10.4000/books.pressesenssib.2814, lire en ligne), p. 39-40
↑« Bernard Teissier, responsable du Centre de ressources documentaires et numérique de l’ENTPE, copilote du réseau Mir@bel », Arabesques, no 108, , p. 28 (ISSN2108-7016 et 1269-0589, DOI10.35562/arabesques.3171)
↑Aurélie Fichot, « Mir@bel : tout l’univers des revues à portée de clic », Le français à l'université. Bulletin des départements de français dans le monde, nos 22-04, (lire en ligne, consulté le )
↑Aurélie Fichot, « Politique éditoriale des revues. Des outils pour mieux appréhender cet écosystème complexe », MAGAFSP, no 5, , p. 32-33 (lire en ligne)
↑Cyrielle Avisse et Yannick Bernardie, « ArchiRès/Mir@bel : un partenariat qui valorise la science ouverte en architecture », Culture et recherche, no 144, , p. 124-125 (HALhal-04141447, lire en ligne)
↑Aurélie Puybonnieux et Corinne Lespessailles, « Chapitre 3. La recherche documentaire : réunir les matériaux d’une revue de la littérature: », dans Enquêter dans les métiers de l’humain, Éditions Raison et Passions, , 60–78 p. (ISBN978-2-917645-68-0, DOI10.3917/rp.alber.2022.01.0060, lire en ligne)
↑Dépouillement : Le dépouillement des périodiques : sa valeur ajoutée et sa mutualisation. L'expérience en Fédération Wallonie-Bruxelles, , 17 p. (lire en ligne), p. 15.
↑Sophie Fotiadi, « Mir@bel : une porte d’entrée sur l’univers en ligne des revues ! » , sur Tribune Compétences Informationnelles. Initié par le groupe de travail pour la Promotion du développement des compétences informationnelles (PDCI) du réseau de l’Université du Québec, (consulté le )
↑ a et bDelphine Bleesz et Morgane Parra, « BACON, facilitateur du signalement des périodiques en libre accès dans les outils de découverte et dans le Sudoc », Arabesques, no 108, , p. 22 (ISSN2108-7016 et 1269-0589, DOI10.35562/arabesques.3160)
↑« Le saviez-vous ? Le signalement des revues françaises en ligne est désormais enrichi et valorisé par l’import d’un lien vers Mir@bel », Actualités du catalogue, BNF, no 53, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Dimity Stephen et Stephan Stahlschmidt, Landscape study of small journal publishers for the Knowledge Exchange Task & Finish Group for « Small Publishers and the Transition to Open Access », Berlin, German Centre for Higher Education Research and Science Studies (DZHW), (DOI10.5281/zenodo.7258049, lire en ligne), Overall Conclusion, p. 40 :
« "[...] As such, we recommend that future studies aiming to expand the coverage of small publishers examine alternate data sources [...] such as DataCite. Nationally-oriented data sources, e.g. Mir@bel for France ..." »
↑« Assemblée générale ordinaire 2021 du 24 mars 2022 et renouvellement du conseil d’administration », Journal de la Société des Océanistes, no 154, , p. 221-230 (lire en ligne, consulté le ) :
« Nous mettrons aussi nos données à jour dans Mir@bel (base de connaissance de revues scientifiques) qui offrira, d’ici peu, une chaîne de traitement permettant aux revues de déclarer leur politique en matière de science ouverte via un compte ; Mir@bel vérifiera ensuite le dossier et le transmettra à sherpa romeo ainsi qu’à d’autres bases de données bibliographiques. Il sera possible de mettre à jour les données dans Mir@bel en fonction de l’évolution de la politique d’accès de la revue. »
↑Fichot, Aurélie, « Mir@bel : tout l’univers des revues à portée de clic », Le français à l'université. Bulletin des départements de français dans le monde, nos 22-04, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et bAnabel Vazquez et Sophie Fotiadi, « Une veille collaborative au service des revues : l’exemple du réseau Mir@bel », Documentation et bibliothèques, vol. 65, no 4, , p. 34–45 (ISSN2291-8949 et 0315-2340, DOI10.7202/1068660ar)
↑L'association Kohala a présenté un poster réalisé par la Bibliothèque universitaire de Rennes 2 aux journées de l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur (Jabes 2021). Dédié aux plugins pour améliorer la qualité du catalogue, il met notamment en avant l'extension Koha ⇄ Mir@bel.
↑« L’INSP va plus loin dans la mutualisation des revues scientifiques grâce à Syracuse et Mir@bel », Archimag.com, (lire en ligne, consulté le )
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Anabel Vazquez et Sophie Fotiadi, « Une veille collaborative au service des revues : l’exemple du réseau Mir@bel », Documentation et bibliothèques, vol. 65, no 4, (DOI10.7202/1068660ar)