Après des études primaires à l'école franco-arabe de sa ville natale, ses résultats lui permettent d'obtenir une bourse au collège de Sousse où il est interne. Il entre au lycée Carnot de Tunis avant d'être reçu premier au baccalauréat. En devenant lauréat du prix du résident général, l'administration souhaite qu'il devienne instituteur mais c'est grâce à l'aide de Mahmoud Larabi qu'il peut partir en France afin d'étudier au Lycée Louis-le-Grand[1].
Il fonde par ailleurs, le [4], l'École nationale d'ingénieurs de Tunis dont il est le directeur jusqu'en 1975[3]. Il est également le père de la « filière A » réservée aux meilleurs bacheliers scientifiques du jeune État qui manquait à l'époque cruellement de cadres techniques, une filière mise en place en accord avec la France de manière à garantir aux Tunisiens un quota annuel d'une centaine de places dans les meilleures classes préparatoires aux grandes écoles françaises. Avec 179 reçus à Polytechnique entre 1965 et 2000 (parmi lesquelles, Azza, l'une de ces quatre filles), les résultats dépassent les espérances[5].
Maire de Hammam Sousse entre 1966 et 1975, il est démis de ses fonctions sur des accusations de complaisance envers l'islamisme en raison de la construction d'une mosquée, bien visible à cause de son minaret en torsade, dans l'enceinte du campus de l'ENIT. « On m'a reproché ma piété comme si c'était une maladie honteuse » explique Latiri, un fervent musulman. Il est réhabilité en 1989 et nommé conseiller du présidentZine el-Abidine Ben Ali[3]. À ce titre, il intervient dans la plupart des grands chantiers du nouveau règne, du complexe sportif de Radès à la station touristique de Yasmine Hammamet en passant par la mosquée Mâlik ibn Anas qui jouxte le palais présidentiel. C'est de ce dernier ouvrage qu'il serait le plus fier[5]. Il prend finalement sa retraite en 2004[5].
On lui doit par ailleurs la sauvegarde, de la démolition, de la forteresse (Carraca) de La Goulette à la suite de son intervention auprès du président Habib Bourguiba.
Vie privée
Il épouse Lella Saloua Chahed, décédée en 1995[1], et habite, durant 50 ans et jusqu'à sa mort, dans une résidence à La Goulette[6]. Il a quatre filles : Kawther, Dora, Azza (première Tunisienne à avoir intégré l'École polytechnique en 1977[7]), et Emna.
Il était également passionné d'équitation et avait contribué à la « tunisification » des haras nationaux et à l'essor du pur-sang arabe en courses.
Projets et réalisations
Mokhtar Latiri a grandement contribué à la construction de la Tunisie moderne. On compte parmi ses réalisations les plus importantes :