La ville est établie dans la haute plaine de Lombardie, à l'extrémité sud de la Brianza, à une altitude de 162 mètres. Elle est située à environ 19 km du centre de Milan et à environ 40 kilomètres de Lecco et Côme. C'est la troisième ville de Lombardie et le plus important centre administratif, économique et industriel de la Brianza.
Son territoire est traversé du nord au sud par le Lambro. Dans les premières décennies du XIVe siècle, au nord du centre historique, entre les rues F. Zanzi et Aliprandi, la famille Visconti créa une bifurcation dans la rivière à des fins défensives, donnant naissance au Lambretto. Cette nouvelle branche de la rivière longeait les anciens remparts (complètement démolis) de la ville, qui suivaient le parcours de l'actuelle rue Azzone Visconti, pour rejoindre à nouveau le fleuve principal après la rue Spalto Piodo. Un autre cours d’eau, lui aussi artificiel comme le Lambretto, est le canal Villoresi, construit au XIXe siècle, et qui traverse le territoire de Monza d'ouest en est, en croisant le Lambro à la limite nord du quartier San Rocco[3].
Histoire
Des origines de l'âge du bronze
L’histoire de Monza est très ancienne, déjà à l'époque romaine on parle du Vicus de Modicia, mais il y a des preuves de présence humaine bien antérieures.
Vers la fin du XIXe siècle, la découverte d'urnes funéraires montre que la présence humaine dans la région remonte au moins à l'âge du bronze, où les gens vivaient dans des maisons sur pilotis au-dessus des cours d'eau et des marais.
La période romaine
Au cours du troisième siècle avant notre ère, les Romains soumirent les Insubres, les Gaulois qui ont franchi les Alpes et se sont installés autour de Mediolanum (Milan aujourd'hui). Une tribu gallo-celtique a fondé un village sur le Lambro, dont les ruines d'un pont demeurent.
Au cours de l'Empire romain, la ville était connue sous le nom de Modicia.
La période lombarde
La ville a connu une période de grande importance politique et de développement artistique au cours du VIIe siècle, quand elle a été la capitale d’été du Royaume lombard. C’est grâce au roi Authari et à sa femme Théodelinde de Bavière qu’au début du VIIe siècle la capitale passe de Pavie à Milan et puis à Monza pendant les périodes d’été ; jusqu’au coup d’état de Arioald qui, après avoir vaincu son beau-frère Adaloald, fils de Théodelinde de Bavière, ramène la capitale à Pavie. La reine Théodelinde reste encore aujourd’hui un personnage très important pour la ville.
Paul Diacre, un historien du VIIIe siècle, nous écrit à ce sujet : « [...] Theudelinda costruxerat basilicam regina, Qui locus supra Abest Duodecim Mediolanum milibus, [...] » (« Théodelinde construit une basilique, dont la position est à douze miles de Milan »). Effectivement on apprend au petit « monzesi » qu’un jour la reine eut une vision près de la rivière Lambro, une colombe lui ordonna « Modo » (« Ici »), et la reine répondit « Etiam » (« Oui »). Donc, à partir des deux mots « etiam » et « modo », la légende aurait tiré Modoeti, le nom médiéval de Monza. À la suite de ce rêve, la reine édifia, aux alentours de 595, un palais et une chapelle (« oraculum ») en l’honneur de saint Jean-Baptiste, dans laquelle elle sera ensevelie en 627. La chapelle se transforme rapidement en basilique et elle subira plusieurs modifications pendant les siècles jusqu’aux grands travaux du XIVe siècle, qui lui donneront l’aspect actuel.
Du Xe au XIXe siècle
Plus tard, la ville dévient partie du Saint-Empire romain germanique, mais grâce à Bérenger Ier de Frioul elle obtient des grandes marges d'autonomie jusqu’au XIe siècle quand Aribert d'Intimiano, seigneur de la ville, devient archevêque de Milan et Monza perd son autonomie. Au XIVe siècle la ville devient propriété de la famille Visconti et, ensuite, de la famille Sforza. La perte du duché de Milan par Ludovic Sforza signe le début de l’influence espagnole sur le duché de Milan.
En 1529 Antonio de Leiva devient le gouverneur du duché de Milan et, en 1531, comte de Monza. La famille de Leyva aura son nom fortement lié à la ville grâce à Marianna de Leyva, mieux connue sous l’appellation « La monaca di Monza », un des personnages les plus célèbres du roman de Alessandro Manzoni, Les Fiancés. En 1648 la famille Durini prend la place des de Leyva et la ville restera sous la domination espagnole jusqu’au début du XVIIIe siècle.
Le déferlement des troupes de la France révolutionnaire lors de la campagne d'Italie (1796-1797), met la ville en danger et Monza voit son statut diminué car, avec sa Villa Archiducale, elle représente l’ancien régime. Cependant avec l'établissement de l'empire, Monza connaît un autre renouveau. En 1805, Napoléon Ier nomme vice-roi d'Italie son fils adoptif Eugène de Beauharnais qui après avoir épousé la fille aînée du roi de Bavière, séjourne volontiers à la villa royale. L'empire Français vaincu, la Lombardie redevient une possession Autrichienne. L'époque est riche en innovations. En 1841, la deuxième ligne ferroviaire d’Italie relie Milan à Monza[4].
L'architecte et designer Gualtiero Galmanini est l'auteur des plans d'urbanisme de la ville de Monza au cours du XXe siècle pendant lequel la ville développe son industrie, qui avait fait déjà ses premiers pas à la fin du XIXe siècle. Celle des chapeaux est particulièrement prospère, le cappellificio Valera-Ricci acheté par Giuseppe Cambiaghi arrivait à vendre et à exporter 18 000 chapeaux par jour en 1911[5]. Très réputée déjà la société Frette & C. devient une référence encore active en 2016 dans le secteur du Linge de maison[6]. Toujours à cette époque on voit naitre et se développer la société Candy, qui produisit la première machine à laver italienne en 1946. La Simmenthal quant à elle lança la viande en boite et la Star, fut la première à faire de l’extrait de viande pour le bouillon. Ces deux marques recouvrent encore des parts importantes du marché italien en 2016.
Politique et administration
La ville est administrée par un conseil municipal de 32 membres élus pour un mandat de cinq ans. Les dernières élections ont eu lieu les 12 et 26 juin 2022.
↑Anton Friedrich Büsching, Contenant l'Italie, premiere partie, savoir : la Savoie, le Piemont, le Montserrat, la Sardaigne, les Duches de Mantoue, de Parme & Plaisance, de Modene les Republiques de Venise, de Genes, de Lucques, l'Isle de Corse & la Toscane, , 662 p. (lire en ligne), p. 131.
↑(it) Monica Amari, I musei delle aziende : la cultura della tecnica tra arte e storia, Franco Angeli, , 346 p. (ISBN978-88-464-3273-5, lire en ligne), p.285