Morat
Morat (Murten en allemand, Mora Écoutez en fribourgeois) est une localité et une commune suisse du canton de Fribourg, située dans le district du Lac, dont elle est le chef-lieu. HistoireL'emplacement est mentionné en 515 sous le nom Moritum. Déjà du temps des Romains la région était bien peuplée, située au bord d’un axe de communication nord-sud reliant Rome à la Germanie par le col du Grand-Saint-Bernard, d'Aventicum (Avenches) à Solodurum (Soleure) et Windisch, et leur jonction vers Augusta Raurica à travers les Gorges du Taubenloch, et passant par le Col de Pierre Pertuis. Une ville nouvelle est fondée en 1170 par le duc (Herzog en allemand) Berthold IV de Zähringen. Le eut lieu la bataille de Morat, qui vit la victoire des confédérés suisses, alliés de Louis XI, sur Charles le Téméraire. En 2002, Morat est l'une des villes organisatrices de l'Exposition nationale suisse de 2002. Le , Morat absorbe la commune voisine d'Altavilla. Puis, le , l'ancienne commune de Buchillon est rattachée à celle de Morat. Enfin le , ce sont les communes de Courlevon, Jentes, Lourtens et Salvagny qui sont fusionnées avec Morat. Le , les communes de Clavaleyres, Charmey, et Champagny fusionnent avec Morat[3]. GéographieMorat se situe à l'est du lac de Morat, en face du Mont Vully, à 14 km au nord de Fribourg. Morat et les villages voisins de Meyriez et Montilier forment une agglomération. Une partie de la zone industrielle de Morat est située sur la commune de Courgevaux. La commune possède une rive de près de 1,8 km de long. Le territoire de la commune s'étend au sud-ouest sur les plateaux du Champ de Meyriez et de Fin de Mossard, où la commune de Meyriez est enclavée le long du lac. À l'est, la commune s'étend jusqu'aux villages de Châtel (518 m) et d'Altavilla (537 m), qui ont été absorbés par la commune de Morat depuis 1975 et 1991, respectivement. Une étroite bande (500 m de large pour 4 km de long) détachée du reste de la commune se situe dans la plaine, intensivement cultivée, du Grand marais entre les communes de Charmey, Mont-Vully, Essert ainsi que Monsmier dans le canton de Berne. Les autres communes voisines de Morat sont Cormondes, Courgevaux, Courtepin, Cressier, Champagny, Greng, Meyriez, Montilier, Ormey ainsi que Villars-les-Moines dans le canton de Berne. La commune jouxte également la forêt domaniale du Galm. Selon l'Office fédéral de la statistique, Morat mesure 3 641 ha[2]. 21,6 % de cette superficie correspond à des surfaces d'habitat ou d'infrastructure, 51,5 % à des surfaces agricoles, 26,3 % à des surfaces boisées et 0,5 % à des surfaces improductives[2]. LocalitésMorat comprend les localités suivantes avec leur code postal et les dates des différentes fusions :
DémographieMorat compte 9 414 habitants en 2022[1]. Sa densité de population atteint 259 hab./km2. Le graphique suivant résume l'évolution de la population de Morat entre 1850 et 2008 (incluant celle des communes absorbées pendant cette période)[4] : Morat est située sur la frontière linguistique entre l'allemand et le français, dans le district du Lac ; 82 % de la population parle allemand, 15 % français et 0,5 % une autre langue (2023). Au XVe siècle, le français était encore la langue principalement parlée, mais l'allemand est devenu majoritaire à la fin du XVIIe siècle. Morat constitue un des liens entre la Suisse alémanique et la Suisse romande, entre Fribourg et Bienne. Un certain nombre d'habitants militent actuellement pour une officialisation du statut bilingue de la ville. En 2000, la population est à un peu moins de 55 % catholique et à un peu moins de 35 % protestante. TourismeLe tourisme est un des points forts de la ville qui a mis en place un règlement strict pour les constructions et la protection du patrimoine. La vieille ville et le bord du lac ont amplement préservé leur état d'origine et d'ensemble. Les remparts font actuellement encore presque le tour de la ville, ce qui témoigne des anciens conflits dans la région. Le village obtient en 2022 le label Meilleurs villages touristiques de l'Organisation mondiale du tourisme[5].
Traditions / Manifestations
Les tambours des votationsLes dimanches de votations et d’élections, à l’heure d’ouverture du bureau de vote, un groupe de tambours, qui peut aller de deux à six ou huit, se déplace à travers la vieille ville de Morat et se rend au local de vote (l’école devant la ville) pour rappeler le devoir citoyen à la population. Le groupe, dont la taille est variable selon les années, se retrouve devant la maison « Rübenloch » et marche en battant le tambour jusqu’au local de vote dans l’école. Cette coutume n’a gardé qu’un caractère symbolique depuis l’introduction du vote par correspondance. Il faut remonter au début de la Société des tambours de Morat pour trouver quelques mentions dans les procès-verbaux puis dans les livres de comptes (depuis 1934) où il apparaît que la ville paie un forfait de 10 francs à la société pour cette prestation. En 1936, une description détaillée figure au rapport annuel : « … le ont eu lieu les élections cantonales. À onze heures du matin et à une heure de l’après-midi nous avons joué du tambour à travers la vieille ville puis, à quatre heures, nous avons fini autour d’un verre de vin et d’une saucisse à l’auberge Ringmauer. » Le tambour des votations a été expressément mentionné durant des décennies dans les statuts de la Société des fifres et tambours[8]. Depuis la dernière modification, les statuts fixent simplement une obligation faite aux membres de participer à toutes les activités de la société ; la prestation du jour des votations y est implicitement incluse puisqu’elle figure dans le programme annuel. La tradition est reconnue aussi bien par les tambours que par les instances de la Ville, celle-ci leur accordant un subside annuel au sens d’un mandat de prestations pour diverses interventions. On peut en déduire que la pratique est antérieure à la fondation de cette société (le ). À ce moment-là, il est fait mention d’une ancienne société de tambours et on en trouve aussi l’évocation dans le journal Murtenbieter quand celui-ci parle, le , d’une « renaissance » de la société. On peut supposer que la société précédente remplissait les mêmes fonctions, dont la tâche de rappeler leurs devoirs aux citoyens les dimanches de votation[9]. Transports
Références
AnnexesBibliographie
Articles connexesLiens externes
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