À partir de 2008, elle est conseillère municipale de Bordeaux. Elle est élue sénatrice de la Gironde en 2017 et occupe une vice-présidence du Sénat de 2020 à 2023.
Nathalie Delattre a grandi à Périgueux (Dordogne). Ses années lycée, qu'elle passe au sein du lycée Laure-Gatet, voient émerger son goût pour la politique à l'occasion d'une table ronde sur la loi Devaquet, où elle représente les lycéens[1].
Elle est titulaire d'un DEUG obtenu en 1988 à l'Institut d’études juridiques et économiques de Périgueux (IEJE devenu DEJEP), où elle crée l'amicale de droit et en assure la présidence pendant deux ans. Elle continuera à s'engager dans la vie associative à Bordeaux, où elle prépare en 1989 une licence de droit à la faculté. Présidente de l'amicale des étudiants, elle anime une équipe de cinq salariés dans une association qui compte 1500 membres, et siège au conseil d'administration de l'Université Bordeaux I.
Inscrite en maîtrise de droit à l'université Lumière Lyon II, elle ne veut pas poursuivre ses études.
En 2002, elle opère une reconversion professionnelle et s'installe sur un vignoble en friche de 3,3 ha, le domaine de Bellevue à Langoiran. En 2006, elle obtient un diplôme universitaire d'aptitude à la dégustation (DUAD) des vins[1].
Carrière professionnelle
De 1992 à 1993, Nathalie Delattre est collaboratrice juridique de la Maison du bâtiment, des travaux publics et des transporteurs routiers de la Dordogne.
À partir de 1996, elle travaille au Conseil régional d'Aquitaine. Elle y est déléguée territoriale au sein de la direction de la formation professionnelle et de l'apprentissage. En 2000, elle devient responsable de la division études et conseil auprès de la sphère publique dans le cabinet Consulting européen.
À partir de 2003, à l'âge de 35 ans, avec son compagnon, elle devient viticultrice à Langoiran, en AOC Cadillac dans le Bordelais[2].
Engagement associatif
En 1998, elle devient membre de l'association VMEH[réf. nécessaire], avec laquelle elle effectue des visites auprès de malades hospitalisés, notamment à l'Hôpital Saint-André de Bordeaux. Elle développe au sein de l'association la section des « dormeuses », bénévoles qui veillent auprès des enfants malades du service pédiatrique de l'Hôpital Pellegrin, à Bordeaux. En 2004, elle devient présidente de VMEH Gironde[3]. Elle devient membre du conseil d'administration du CHU de Bordeaux et de l'Institut Bergonié.
Nathalie Delattre est la compagne de Jean-François Boras (né en 1963)[4]. Celui-ci a remis en viticulture le « Domaine de Bellevue » appartenant à ses parents, en 2002. Il est maire de Langoiran depuis 2014. Le couple a trois garçons, Geoffray (né en 2003), Guillaume (2004) et Gauvrain (2009)[5].
Parcours politique
Militante en Dordogne auprès d'Yves Guéna
Dès l'âge de 15 ans, Nathalie Delattre s'engage à Périgueux aux côtés d'Yves Guéna, figure du gaullisme et alors président départemental du RPR.
Elle devient, en 1990, responsable des jeunes de la fédération de la Gironde. Dès 1991, elle intègre le comité exécutif du parti.
En 2002, elle est candidate aux élections législatives dans la première circonscription de la Dordogne, avec l'investiture du Parti radical, de l'UMP et de l'UDF. Elle est battue au second tour avec 48,7 % des voix face au député sortant, Michel Dasseux (PS).
À partir de 2008, Nathalie Delattre est élue à la ville de Bordeaux, aux côtés d'Alain Juppé, qui la nomme maire adjointe du quartier Bordeaux maritime[6] et est élue conseillère communautaire à la communauté urbaine de Bordeaux (devenue Bordeaux Métropole). La même année, elle est candidate aux élections cantonales dans le canton de Bordeaux-1 (Centre), où elle parvient à se qualifier au second tour, mais est battue par le conseiller général sortant, Philippe Dorthe.
En , elle est candidate aux élections sénatoriales sur la liste « Unis pour la Gironde », en 4e position. Cette liste obtiendra 47,80 % des suffrages exprimés[7].
En , Nathalie Delattre est élue conseillère régionale UDI de Nouvelle-Aquitaine. Elle devient vice-présidente du groupe Union des démocrates et indépendants[8], présidé par le maire d'Agen, Jean Dionis du Séjour. Au nom du groupe, ils portent tous deux plainte à Bordeaux contre les irrégularités constatées par la Chambre régionale des comptes dans l'affaire de la gestion des comptes de l'ancienne région Poitou-Charentes[9].
Aux élections municipales de 2020 à Bordeaux, elle est colistière de Nicolas Florian, maire sortant ; elle est réélue conseillère municipale au second tour, dans un contexte marqué par la victoire de Pierre Hurmic à la mairie de Bordeaux. Elle est également élue conseillère métropolitaine.
En 2003, elle devient vice-présidente nationale du Parti radical. Elle est à la tête de la fédération du parti de la Gironde de 2010 à 2015.
Après le retrait de Jean-Louis Borloo pour raisons de santé, elle est élue, en , secrétaire générale du Parti radical[10], aux côtés de Laurent Hénart, le ticket Hénart-Delattre ayant obtenu 61 % des voix face à Rama Yade.
Elle devient présidente du Parti radical le 28 septembre 2024, succédant à Laurent Hénart, qui occupait cette fonction depuis dix ans[11].
Sénatrice de Gironde et vice-présidente du Sénat
Le 1er octobre 2017, elle devient sénatrice de la Gironde à la suite de la démission de Xavier Pintat, l'un des 41 sénateurs à avoir choisi de privilégier ses mandats locaux en vertu de la loi du 14 février 2014 sur le non-cumul des mandats en France[12],[13]. Nathalie Delattre quitte dès lors ses fonctions d'adjointe au maire de Bordeaux et de conseillère régionale pour rejoindre la Chambre haute. Elle conserve ses mandats de conseillère municipale et métropolitaine de Bordeaux.
En novembre 2019, elle défend — à l'occasion du projet de loi relatif à l'engagement dans la vie locale et à la proximité de l'action publique — sa proposition visant à instituer un médiateur territorial dans certains collectivités territoriales aux fins d'éviter, lorsque c'est possible, les recours judiciaires et favoriser le règlement des différends au niveau local[16]. Sa proposition a été adoptée par le Parlement et a permis d'introduire dans le droit français un cadre législatif pour développer cette pratique au sein des collectivités territoriales.
Engagée dans la défense de la laïcité et de la loi de 1905, Nathalie Delattre est nommée, à l'automne 2019, présidente de la commission d'enquête sénatoriale sur la radicalisation islamiste et les moyens de la combattre[17]. Au travers de nombreuses heures d'auditions, Nathalie Delattre a dirigé ces travaux qui ont permis de formuler, aux côtés de la rapporteure Jacqueline Eustache-Brinio, 44 propositions pour lutter contre certaines dérives dans les milieux sportif, associatif, éducatif mais aussi au sein de la fonction publique et d'entreprises du secteur privé[18],[19],[20].
Pour cet engagement, Nathalie Delattre est récompensée en mars 2021, avec Jacqueline Eustache-Brinio, par le prix de sénatrice de l'année, accordé par le jury du Trombinoscope[21].
En 2020, Nathalie Delattre est élue sénatrice de la Gironde et devient vice-présidente du Sénat[22],[23],[24].
Le 15 novembre 2022, la proposition de loi de la sénatrice concernant les agressions envers les élus est adoptée à l'unanimité au Sénat. Elle vise à permettre aux associations représentatives nationales d'élus de se porter partie civile, à leurs côtés avec leur accord, lorsqu'ils portent plainte pour incivilités, outrages ou agressions. Elle prévoit également d'élargir les motifs pour lesquels cette procédure est possible si la victime est l'un des proches de l'élu, en cas de dégradations de biens ou en cas de divulgation d'informations personnelles[25],[26],[27].
Ministre déléguée chargée des Relations avec le Parlement
Jusqu'à cette date, elle est co-présidente de l'Association nationale des élus de la vigne et du vin (Anev). Le 7 novembre 2024, au cours d'une réunion de l'Anev pendant les discussion du Projet de loi de financement de la sécurité sociale 2024, elle revendique d'être « une lobbyiste des alcooliers »[28]. Elle-même ancienne vigneronne, elle s'attache à exonérer les viticulteurs de toute contribution supplémentaire au budget de la sécurité sociale et prend position contre des mesures de prévention de l'alcoolisme comme le Dry January[29],[30],[31].
↑« Pour la classe politique, « le vin n’est pas un alcool comme un autre » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑Géraldine Hallot, « Enquête: Comment le lobby de l’alcool influence les pouvoirs publics », sur France Inter, (consulté le ) : « A partir de la minute 17:55 : "J'assume être une affreuse lobbiste des alcooliers", a-t-elle déclaré le 7 novembre 2024 lors d'une intervention au colloque annuel de l'ANEV. »