Novi Sad (en serbecyrillique : Нови Сад ; en hongrois : Újvidék) est une ville et une municipalité de Serbie située dans la province autonome de Voïvodine et dans le district de Bačka méridionale. Selon les données du recensement de 2011, la ville intra muros compte 231 798 habitants, la municipalité 307 760[1],[2] et le territoire métropolitain de Novi Sad, appelé ville de Novi Sad (Град Нови Сад et Grad Novi Sad), 341 625[1].
Novi Sad, située aux confins des régions de la Bačka et de la Syrmie, est la capitale de la Voïvodine. Par sa population, elle est la deuxième plus grande ville de Serbie après Belgrade[1]. Depuis sa fondation en 1694, elle est devenue l'un des centres les plus importants de la culture serbe, ce qui lui a valu le surnom d'« Athènes serbe ». Novi Sad est aujourd'hui un important centre économique et financier du pays.
Nom de la ville
En serbe, le nom de Novi Sad signifie « le nouveau sillon ». Comme la ville est située à un carrefour de peuples et de cultures, elle est connue sous différents noms dans différentes langues. Aujourd'hui, le nom officiel de Novi Sad, tel qu'il est utilisé par les autorités locales est celui de Град Нови Сад en serbe cyrillique. En hongrois, elle porte le nom de Újvidék, en slovaque celui de Nový Sad. En rusyn, elle s'appelle Город Нови Сад, en allemand Neusatz (an der Donau), en latin Neoplantae et en bulgare du Banat Mlada Loza.
L'expression Grad Novi Sad, en alphabet latin, en françaisVille de Novi Sad, renvoie à l'une des quatre subdivisions administratives officielles de la Serbie ; les trois autres Villes sont Belgrade, Kragujevac et Niš. Dans un sens plus restreint, le nom de Novi Sad se réfère à la municipalité de Novi Sad, c'est-à-dire à l'une des deux municipalités qui composent la Ville de Novi Sad ; la seconde municipalité de la Ville est celle Petrovaradin). Novi Sad peut aussi désigner la zone urbaine de la Ville de Novi Sad, qui outre la vieille cité de Novi Sad inclut également les villes de Sremska Kamenica et de Petrovaradin. Novi Sad peut aussi, au sens le plus restreint du terme, désigner le cœur historique ancien de la zone urbaine de Novi Sad, c'est-à-dire la ville de Novi Sad (ville avec une minuscule), en excluant Sremska Kamenica et Petrovaradin).
Géographie
Novi Sad est située dans la province autonome de Voïvodine. Avec ses alentours, Novi Sad forme un ensemble appelé Ville de Novi Sad, qui couvre une superficie de 699 km2[3],[4]. Mais Novi Sad, au sens restreint du terme, couvre une superficie de 129,7 km²[4]. La ville est située sur les rives du Danube et sur une petite section du canal Danube-Tisa-Danube.
Le territoire de la municipalité est séparé en deux parties : l'une est située dans la région de la Bačka, l'autre dans la région de Syrmie. Le Danube constitue une limite naturelle entre les deux ensembles. La partie située dans la Bačka se trouve dans une des parties les plus méridionales de la plaine pannonienne, tandis que la partie située en Syrmie est située sur les pentes du massif montagneux de la Fruška gora (un horst).
Climat
Novi Sad dispose d'une station météorologique située à 84 m d'altitude dans le quartier de Rimski Šančevi (coordonnées 45° 20′ N, 19° 51′ E) ; elle enregistre des données depuis sa fondation en 1860[5]. Le climat de la ville est de type continental modéré, avec une température moyenne annuelle de 11,4 °C pour la période 1981-2010 ; janvier est le mois le plus froid de l'année, avec une température moyenne de 0,2 °C ; avec une moyenne de 21,9 °C, juillet est le mois le plus chaud de l'année[6]. Pour la même période, la moyenne des précipitations annuelles est de 647,3 mm, avec les précipitations mensuelles les plus faibles en février et les plus élevées en juin[6]. La température la plus basse enregistrée à Novi Sad a été de −28,6 °C, le ; la température la plus élevée a été de 41,6 °C, le ; le record de précipitations en une seule journée a été établi à 91,8 mm le [5].
Un vent du sud-est appelé « Košava », venu des Carpates, apporte souvent un temps clair et sec. Il souffle surtout en automne et en hiver, à des intervalles de deux ou trois jours. La vitesse moyenne de ce vent est de 25 à 43 km/h, avec des pointes occasionnelles à 130 km/h. En hiver, accompagné d'une tempête de neige, il peut former des congères. Il peut également faire descendre localement la température à −30 °C.
Relevés à la station météorologique de Novi Sad - Rimski Šančevi (84 m) - Période 1981-2010
Pour la période 1960-1981, la température moyenne annuelle s'établissait à 10,9 °C et le total des précipitations annuelles à 576,8 mm[6].
Histoire
Avant la fondation de la ville : de la Préhistoire à la période ottomane
Sur le territoire de l'actuel secteur urbain de Novi Sad, les archéologues ont mis au jour les vestiges d'une présence humaine remontant à l'âge de la pierre (vers 4500 av. J.-C.) ; plusieurs localités et des nécropoles ont été découvertes lors du percement du Bulevar Evrope (le « boulevard de l'Europe ») dans le quartier d'Avijatičarsko naselje, qui furent datées de 5000 av. J.-C.[7]. Lors de fouilles, une autre localité, datant du début du Paléolithique (19000 à 15000 av. J.-C.), a été repérée sur la rive droite du Danube, à l'emplacement de l'actuelle forteresse de Petrovaradin[8].
Dans l'Antiquité, la région a été habitée par les Illyriens, les Thraces et par des tribus celtes, notamment les Scordisques, qui au IVe siècle av. J.-C. construisirent une première forteresse sur la rive droite du Danube. Au Ier siècle av. J.-C., elle fut conquise par les Romains qui l'inclurent dans la province de Pannonie et donnèrent à la forteresse celte le nom de Cusum. Selon Ammien Marcellin, un historien romain du IVe siècle, une villa appelée Villa Pistrensis se trouvait sur la rive gauche du Danube ; la future impératrice Constantia, femme de l'empereur Gratien, manqua de s'y faire capturer par les Sarmates mais réussit à se réfugier à Sirmium (aujourd'hui Sremska Mitrovica). Ainsi, selon certains, le nom slave de Bistrica, aujourd'hui un quartier de Novi Sad, pourrait être une corruption de Pistrensis. En 1698, dans son Lexicon universale, Jacob Hofmann mentionne cette villa, située « en face de Petrovaradin... à peu près à mi-chemin de Bononia (Banoštor) et de Taurinum (Zemun) », ce qui laisserait supposer que le nom du secteur remonte au moins à 374[9].
Au Ve siècle, Cusum fut dévastée par l'invasion des Huns. À la fin du siècle, elle fut reprise et reconstruite par les Byzantins qui lui donnèrent le nom de Petrikon. Des tribus slaves comme les Séverianes, les Abodrites et les Serbes vinrent s'installer dans la région de Novi Sad aux VIe et VIIe siècles[10]. Par la suite, les Serbes assimilèrent la totalité des populations slaves de la région[10].
Au début du Moyen Âge, la région fut successivement contrôlée par Ostrogoths, les Gépides, les Avars, les Francs et les Bulgares, avant d'être reconquise par les Byzantins. Elle fut finalement intégrée au royaume de Hongrie aux XIe et XIIe siècles ; à cette époque de nombreux Magyars vinrent s'y installer. Dans des documents remontant à 1237, la principale localité du secteur est mentionnée sous son nom hongrois, Peturwarad ou Pétervárad pour Petrovaradin. Du XIIIe siècle au XVIe siècle, plusieurs localités existaient dans l'actuel secteur urbain de la ville[11],[12] : sur la rive droite du Danube, Pétervárad (en serbe : Petrovaradin) et Kamanc (Kamenica), sur la rive gauche Baksa ou Baksafalva (en serbe Bakša ou Bakšić), Kűszentmárton (Sent Marton), Bivalyos ou Bivalo (Bivaljoš, Bivalo), Vásárosvárad ou Várad (Vašaroš Varad, Varadinci), Zajol I (Sajlovo I, Gornje Sajlovo, Gornje Isailovo), Zajol II (Sajlovo II, Donje Sajlovo, Donje Isailovo), Bistritz (Bistrica). D'autres localités figurent aussi sur les cartes, comme Mortályos (Mrtvaljoš), Csenei (Čenej), Keménd (Kamendin) et Rév (Rivica).
En 1526, après la chute de Belgrade en 1521 et à la suite de la bataille de Mohács, les Ottomans s'emparèrent de la région, ce qui provoqua notamment une fuite de la population magyare. En 1590, l'actuel secteur urbain de Novi Sad comptait 105 foyers, habités exclusivement par des Serbes ; en revanche, ledit recensement ne tenait compte que de la population payant l'impôt, sans inclure ceux qui servaient dans l'armée de l'Empire[13].
Après la bataille de Vienne et la défaite militaire des Ottomans (1683), la région passa sous le contrôle de la monarchie de Habsbourg en 1687. Petrovaradin fut alors désigné sous le nom de Peterwardein.
Période austro-hongroise (fin du XVIIe siècle-début du XXe siècle)
Fondation et développement de la ville
L'empire des Habsbourgs s'empara de la région à la fin du XVIIe siècle et le gouvernement autrichien interdit aux populations orthodoxes de résider à Petrovaradin. Ainsi, en 1694, les Serbes fondèrent une nouvelle ville nommée Ratzen Stadt, la « ville des Rasciens » ; elle était également connue sous le nom de Petrovaradinski Šanac. En 1718, les habitants du village d'Almaš vinrent s'installer à Petrovaradinski Šanac, où ils fondèrent Almaški kraj, le « quartier d'Almaš ». Selon le recensement de 1720, Ratzen Stadt comptait 112 foyers serbes, 14 foyers allemands et 5 foyers hongrois[14]. La nouvelle ville est désignée sous son nom serbe actuel de Novi Sad et sous son nom hongrois d'Újvidék dans un décret de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche daté du lui accordant le statut de « ville libre royale »[15].
Avec ce nouveau statut, la ville fut dirigée par un maire, dont le premier fut Ignac Hajl, également connu sous le nom de Ignatius Hayll (1748-1752), par un juge et par douze sénateurs ; parallèlement la cité se développa rapidement et, dans les années 1760, elle comptait déjà environ 8 000 habitants, principalement des artisans et des marchands mais aussi des agriculteurs et des maraîchers. Selon le recensement de 1780, elle comptait environ 2 000 foyers, dont 1 144 foyers serbes[16].
En 1813, le philologue Pavel Jozef Šafárik affirmait qu'à Novi Sad se trouvait « le nid de la nation serbe » et, en 1817,Vuk Stefanović Karadžić, le grand réformateur de la langue serbe, écrivait que Novi Sad était « la plus grande municipalité serbe du monde »[17]. Selon le recensement de 1843, Novi Sad comptait 17 332 habitants, dont 9 675 Chrétiens orthodoxes, 5 724 Catholiques, 1 032 Protestants, 727 Juifs et 30 membres de l'Église arménienne. Les Serbes représentaient la plus grande partie de la population et les Allemands constituaient la seconde communauté dans la ville[réf. nécessaire].
À cette époque, le gouvernement hongrois appliqua une politique de magyarisation qui modifia la structure démographique de la ville. Selon le recensement de 1880, 41,2 % des habitants parlaient serbe et 25,9 % hongrois. Jusqu'en 1910, la pourcentage de locuteurs serbes décrut pour atteindre 34,52 %, tandis que, parallèlement, le pourcentage de locuteurs hongrois montait à 39,72 %[18]. À cette époque, Novi Sad possédait une communauté juive comptant 2 326 membres, parlant pour la plupart hongrois[19].
Parallèlement, cette époque est marquée par le transfert du siège de la Matica srpska du Tekelijanum de Pest au Platoneum de Novi Sad. L'institution devint le symbole de la société civile, de la culture et de l'éducation, ce qui confirma le surnom d'« Athènes serbe » que portait la ville[20]. Les bâtiments endommagés pendant la révolution de 1848-1849 furent restaurés et d'autres virent le jour comme le bâtiment de l'hôtel de ville (1895), le bâtiment du Grand lycée orthodoxe de la ville (1899-1900) ou le palais épiscopal de l'éparchie de Bačka (1899-1901). Beaucoup d'architectes venus de Hongrie introduisirent dans les bâtiments de Novi Sad le style de la Sécession hongroise, variante de l'Art nouveau, particulièrement visible dans le palais Menrath (1908).
Les travaux de la ligne de chemin de ferBudapest-Subotica-Novi Sad-Zemun-Belgrade commencèrent en 1881 ; la gare de l'époque, construite en 1882, se trouvait dans l'actuel quartier de Grbavica ; la ligne entra en activité en 1883 et Novi Sad vit alors l'arrivée de son premier train ; à partir de 1901, un omnibus tiré par des chevaux conduisait les voyageurs de la gare au centre puis, à partir de 1911, cette liaison fut effectuée par un tramway électrique.
Première Guerre mondiale et entre-deux-guerres
Le , un Conseil national serbe et un Conseil de Sauvegarde furent établis à Novi Sad. Le 6 novembre, le Conseil national serbe demanda à la division du Danube, une division de l'armée serbe qui était déjà entrée en Syrmie, de se rendre dans la région de la Bačka. Le 8 novembre, les derniers soldats austro-hongrois évacuèrent la ville, qui passa entièrement sous le contrôle du Conseil national serbe et du Conseil de sauvegarde. Les troupes serbes entrèrent à Novi Sad le .
En 1941, le royaume de Yougoslavie fut envahi puis démembré par les puissances de l'Axe. La partie septentrionale du pays, dont Novi Sad, fut annexée par la Hongrie de Miklós Horthy. Pendant la Seconde Guerre mondiale, environ 5 000 habitants de la ville furent tués et d'autres furent déplacés. Lors du massacre de Novi Sad, qui eut lieu du 21 au , la police hongroise tua 1 246 personnes, parmi lesquelles on comptait 809 Juifs, 375 Serbes, 18 Hongrois, 15 Russes et 2 Ruthènes[26]. Leurs corps furent jetés dans les eaux du Danube[27]. Le nombre total de morts lors du massacre s'élevait à environ 2 500[28]. En 1971, un monument en l'honneur des victimes du massacre a été érigé sur la rive du fleuve ; il est considéré comme un site mémoriel de grande importance de la République de Serbie (n° d'identifiant ZM 30)[29].
Après la guerre, Novi Sad fit partie de la nouvelle République fédérative socialiste de Yougoslavie ; la ville devint la capitale de la province de Voïvodine, autonome au sein de la République socialiste de Serbie. La ville s'industrialisa rapidement et elle vit sa population plus que doubler entre la fin de la guerre et la chute de la Yougoslavie communiste.
Après 1992, Novi Sad fit partie de la République fédérale de Yougoslavie. En 1999, pendant la guerre du Kosovo, la ville fut gravement endommagée par les bombardements de l'OTAN. Ses trois ponts sur le Danube furent détruits, ainsi que les voies de communication, le système d'alimentation en eau et les installations électriques. Des quartiers résidentiels furent touchés. La raffinerie de pétrole de la ville fut bombardée quotidiennement, ce qui provoqua d'importants dommages écologiques.
En 2003, la ville fit partie de la Serbie-Monténégro et, depuis 2006, elle fait partie de la Serbie indépendante.
Au recensement de 2002, le secteur urbain de Novi Sad comptait 216 583 habitants[33]. Ce secteur est divisé en trois parties : la ville de Novi Sad proprement dite (191 405 habitants) située sur la rive gauche du Danube, Petrovaradin (13 973 habitants) et Sremska Kamenica (11 205 habitants). Ces deux dernières localités sont, elles, situées sur la rive droite du Danube. La zone métropolitaine de Novi Sad, appelée aussi Ville de Novi Sad, englobe Futog, Veternik, Bukovac et Ledinci ; en 2002, ce grand ensemble comptait 259 017 habitants[33].
Quartiers de Novi Sad
Les quartiers les plus anciens de la ville sont Stari grad (« la vieille ville »), Rotkvarija, Podbara et Salajka ; formant autrefois des localités séparées, ils ont été réunis en 1694, lors de la fondation de la ville. Sremska Kamenica et Petrovaradin, sur la rive droite du Danube, restent aujourd'hui des villes à part entière mais font partie de la « zone urbaine » de Novi Sad. Liman (divisé en quatre parties numérotées de I à IV) et Novo naselje sont des quartiers construits dans les années 1960, 1970 et 1980, avec des immeubles modernes et de larges avenues ; conçus pour accueillir des populations autrefois rurales, ils ont remplacé des champs et des forêts qui entouraient la ville. De nombreuses maisons anciennes, dans les quartiers de Rotkvarija et de Bulevar, ont cédé la place à des immeubles de plusieurs étages dans les années 1950 et 1960. De la même manière, des quartiers comme celui de Grbavica ont complètement changé d'aspect.
Des quartiers résidentiels, avec des maisons individuelles, ont été construits à l'écart du centre ancien. Telep, à l'ouest de la ville, est le plus ancien de ces quartiers. Klisa, au nord, Adice et Veternička rampa, à l'ouest, ont connu un développement important, notamment avec l'arrivée de nombreux réfugiés après les guerres de Yougoslavie.
Outre la partie urbaine de la Ville de Novi Sad, qui englobe Novi Sad proprement dite, Petrovaradin et Sremska Kamenica, la municipalité compte 13 localités supplémentaires. Parmi ces localités, une seule, Futog, est officiellement classée parmi les « localités urbaines », c'est-à-dire parmi les villes de Serbie ; les autres sont officiellement considérées comme des « villages ». Outre Futog, qui compte 18 582 habitants, Veternik, avec 18 626 habitants est la localité la plus importante de la municipalité ; avec l'expansion démographique des années 1990, ces deux localités ont fini par former une continuité avec Novi Sad. Le village le plus isolé et le moins peuplé de la municipalité est Stari Ledinci (823 habitants). Ledinci, Stari Ledinci et Bukovac sont situés sur les pentes du massif de la Fruška gora.
Les chiffres communiqués sont ceux de l'agglomération de Novi Sad, qui compte 250 439 habitants. En 2011, avec plus de 78 % de la population, la proportion de Serbes est en nette augmentation ; au contraire, avec 3.9 % de la population, la proportion de Magyars est en nette diminution ; les Croates représentaient 1,3 % de la population. Avec 1,26 % des habitants, les Roms devançaient les Monténégrins (1,19 %) ; la catégorie de recensement des Yougoslaves, qui, en 2002, représentait environ 3,7 % de la population, n'en représentait plus que 0,75 % en 2011[38].
Municipalité de Novi Sad
Évolution démographique dans la municipalité
Selon une estimation effectuée par les autorités locales en avril 2005, la population de la municipalité s'élevait à 333 895 habitants[39].
Données de 2002
Répartition de la population dans la municipalité (2002)
Toutes les localités de la Ville de Novi Sad ont une majorité de peuplement serbe, à l'exception du village de Kisač qui est majoritairement habité par des Slovaques.
Données de 2011
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« Ville » de Novi Sad
Évolution historique de la population dans la « Ville »
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Données de 2002
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Données de 2011
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Avant la Seconde Guerre mondiale, Novi Sad comptait une communauté juive forte de 4 350 personnes, dont 3 020 furent assassinés ou exécutés dans des camps pendant la guerre ; après la guerre, 654 Juifs partirent s'installer en Israël ; selon le site de la communauté, 650 Juifs habitent encore à Novi Sad[47]. Les données du recensement de 2011 en Serbie attestent de la présence d'une communauté de 84 membres déclarés[48].
Novi Sad est la capitale de la province autonome de Voïvodine et, de ce fait, elle héberge le gouvernement et l'Assemblée de la province. Depuis 2002, Novi Sad est soumise à un nouveau statut. La Ville de Novi Sad est divisée en 46 communautés locales, réunies dans deux municipalités urbaines, celle de Novi Sad et celle de Petrovaradin, séparées par le Danube.
En tant que chef-lieu d'une municipalité, la ville possède également une assemblée municipale (pouvoir législatif), un maire et un gouvernement (pouvoir exécutif). Les membres de l'assemblée de la ville, ainsi que le maire, sont élus au suffrage direct, tous les quatre ans. L'assemblée compte 78 sièges. Le gouvernement municipal, quant à lui, compte 11 membres ; il est élu par l'assemblée, sur proposition du maire.
Au XIXe siècle, Novi Sad fut la capitale de la culture serbe et, à cette époque, elle reçut le surnom d'« Athènes serbe »[73],[74]. À cette époque, presque tous les intellectuels serbes, romanciers, poètes, juristes, etc. ont vécu dans la ville. Parmi eux, on peut citer Vuk Stefanović Karadžić, le grand réformateur de la langue serbe, Mika Antić, Đura Jakšić, ainsi que beaucoup d'autres. La Matica srpska, fondée en 1826 à Pest, fut transférée à Novi Sad en 1864 ; entre 1967 et 1976, cette institution culturelle, la plus ancienne de Serbie, a publié un Vocabulaire de la langue littéraire serbe standard en six volumes. Le Théâtre national serbe, créé en 1861, est le plus ancien théâtre professionnel du pays[75].
Novi Sad est une ville de festivals. Depuis 2000, elle accueille le festival EXIT[87], le plus grand festival de musique du pays ; il se déroule tous les étés dans la forteresse de Petrovaradin. Elle organise aussi le festival de théâtre d'avant-gardeInfant (en serbe : Интернационални фестивал алтернативног и новог театра et Internacionalni festival alternativnog i novog teatra, « Festival international du théâtre alternatif et nouveau »)[88], le festival de littérature pour enfants appelé Zmajeve dečje igre (« Les Jeux d'enfant de Zmaj »), qui chaque année décerne un prix[89], le festival de théâtre Sterijino pozorje[90] ainsi qu'un festival de jazz[91].
Deux importants quotidiens paraissent à Novi Sad, le journal Dnevnik[101] et le Građanski list, tous deux en langue serbe. Jusqu'en 2006, Magyar Szó, un journal en hongrois, avait son siège à Novi Sad, mais il a été transféré à Subotica[102]. La ville abrite la chaîne régionale publique de télévision Radio Télévision de Voïvodine (RTV)[103] ; TV Apolo, une chaîne autrefois publique, a été privatisée en 2015 et rachetée par le groupe Srbija danas qui a son siège à Novi Beograd[104]. Plusieurs télévisions privées émettent depuis la ville, comme TV Kanal 9[105], RTV Panonija[106] et TV Most[107], ainsi que de nombreuses stations de radio, parmi lesquelles on peut citer Radio 021[108] et Radio As[109].
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La ville de Novi Sad compte quatre lycée. L'actuel lycée Jovan Jovanović Zmaj (4 rue Zlatne grede), créé en 1810, est le plus ancien d'entre eux ; il trouve son origine dans le Grand lycée orthodoxe serbe de Novi Sad (en serbe : Srpska velika pravoslavna gimnazija) ; lycée général, il est d'abord consacré aux humanités et aux sciences (notamment les mathématiques)[110]. Le lycée Isidora Sekulić (2 rue Vladike Platona) a été créé en 1990[111] ; bien que son origine soit beaucoup plus ancienne, le lycée Svetozar Marković (22 rue Njegoševa) est devenu un établissement d'enseignement général en 1993[112] ; les cours y sont dispensés en serbe et en hongrois. Ces trois lycées sont tous établis dans le quartier central de Stari grad. Le lycée Laza Kostić (1 rue Laze Lazarevića) a été créé en 1996 comme une annexe du lycée Svetozar Marković et est devenu une institution indépendante en 1998 ; il a reçu son nom actuel en 2000[113] ; il est situé dans le quartier de Telep.
Le sport a commencé à se développer à Novi Sad en 1790, avec l' Association des tireurs d'élite de la Ville, mais il prit surtout son essor après la création de l' Association municipale de culture physique en 1959 et plus encore à partir de 1981, quand le Centre sportif SPENS fut construit. Aujourd'hui, il existe dans la ville environ 220 associations sportives[117]. De ce fait, Novi Sad est la deuxième ville sportive de Serbie après Belgrade.
Des citoyens de Novi Sad ont participé aux premiers Jeux olympiques à Athènes en 1896. En 1996, onze sportifs de la ville participèrent aux JO d'Atlanta, où ils remportèrent 6 médailles[117].
Novi Sad est le centre économique de la province de Voïvodine, la région agricole la plus fertile de Serbie. De ce fait, elle constitue l'un des centres économiques les plus importants du pays.
Dans les années 1990, la ville, comme le reste de la Serbie, a été touchée par l'embargo commercial imposé au pays par la communauté internationale et par l'hyperinflation du dinar yougoslave. Ces difficultés entraînèrent la disparition ou le déclin de groupes industriels autrefois prospères, comme Novkabel (câbles électriques), Pobeda (métallurgie), Jugoalat (machines-outils) ou HINS (industrie chimique). Désormais, l'installation industrielle la plus importante de la ville est la raffinerie de pétrole, située au nord-est de la ville, près de la centrale thermique et à proximité du quartier de Šangaj.
Depuis 2001, l'économie de la ville a connu un important redressement qui s'accompagne notamment d'un report des activités de l'industrie sur le secteur tertiaire.
Dans le secteur agroalimentaire, on peut citer la laiterie de Novi Sad (Novosadska mlekara), qui dépend de la société Imlek dont le siège est à Belgrade[122]. La société BB Minaqua, créée en 1989, est spécialisée dans la production d'eaux minérales et de boissons non alcoolisées[119]. La ville est le siège de la société Neoplanta, qui fabrique de la charcuterie[123] ; le groupe Matijević, qui travaille dans la boucherie-charcuterie, est implanté dans la ville[124] ; il y dispose de plusieurs filiales comme la société Mat-Agro qui stocke et commercialise des produits agricoles[125].
La société Albus opère dans le domaine de l'industrie chimique ; elle produit notamment des cosmétiques et des détergents à usage ménager[126] ; elle fait partie des entreprises du BelexLine[121]. La société Alas holding a, depuis 2007, son siège social à Novi Sad ; cette holding opère notamment, à travers ses quatre filiales, dans le domaine des matériaux[127].
En 2009, le salaire brut moyen dans la « Ville de Novi Sad » s'élevait à 51 013 dinars serbes, soit environ 424 euros ou 468 dollars américains, contre 44 147 dinars pour l'ensemble de la Serbie ; le salaire net moyen, quant à lui, s'établissait à 36 500 dinars (environ 303 € ou 334 $), contre 31 733 dinars pour le reste du pays[118]. Toujours en 2009, 17,15 % des actifs travaillaient dans l'industrie de type process, 16,87 % dans le commerce, 12,11 % dans la santé et le travail social, 9,49 % dans l'éducation, 9,08 % dans le bâtiment, 7,54 % dans l'immobilier et 6,85 % dans le transport, le stockage et les télécommunications[118].
Tourisme
Parcs et loisirs
Novi Sad intra muros possède plusieurs parcs, dont le plus célèbre et le plus fréquenté est le Dunavski park, le « parc du Danube », créé à l'emplacement d'anciens marécages asséchés[136],[137] ; ce parc s'étend sur environ 3,7 ha sur la rive gauche du fleuve et abrite des sculptures dont celle du poète et peintre serbe Đura Jakšić, une œuvre de Jovan Soldatović réalisée en 1982 ; depuis 1998, il est inscrit sur la liste des monuments naturels botaniques de la République de Serbie[138]. Le Futoški park (le « parc de Futog ») a été conçu au début du XIXe siècle et redessiné au début du XXe siècle pour être intégré à l'ensemble thermal de Jodna banja ; il s'étend sur 8 ha[139],[140] ; depuis 2006, il est lui aussi classé parmi les monuments naturels. Le Limanski park (le « parc de Liman ») (12,9 ha) est situé dans le quartier de Liman III[141],[142].
En plus des quelques aires naturelles de la ville intra muros et de sa zone urbaine, notamment les parcs, Novi Sad possède plusieurs ensembles protégés reconnus sur le plan international. Le plus important d'entre eux est le parc national de la Fruška gora, créé en 1960, qui s'étend en tout sur 255,25 km2 et dont une partie se trouve dans la partie méridionale du territoire de la « Ville »[146] ; le parc est classé dans la catégorie V de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)[147] et son centre administratif est établi à Sremska Kamenica[148]. En 1999, un secteur de 492 km2 a été classé comme une zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO)[149].
En plus des monuments de Novi Sad intra muros, plusieurs monuments culturels se trouvent sur le territoire de la « Ville » et sont inscrits sur la liste du patrimoine culturel.
Sur le plan local, la société publique JGSP Novi Sad, dont le siège est situé sur le Fustoški put (la « route de Futog »), gère le transport en bus dans la ville. Elle dessert la ville elle-même ainsi que Petrovaradin ou Sremska Kamenica qui sont situées dans la zone urbaine de la ville ; elle permet aussi de rejoindre Futog ou Sremski Karlovci[163] ; 18 lignes d'autobus desservent uniquement la ville, 34 desservent la banlieue[réf. nécessaire]. Un système de tramways est prévu dans le cadre du projet Nostram[réf. nécessaire].
Personnalités liées à Novi Sad
De très nombreuses personnalités sont liées à Novi Sad, qu'elles en soient originaires ou qu'elles y aient vécu.
Personnalités politiques
Parmi les personnalités politiques, parfois devenues des personnages historiques, figure Stevan Branovački (1804-1880), né à Senta, qui fut avocat, homme politique et maire de Novi Sad ; il a également été président de la Matica srpska et l'un des fondateurs du Théâtre national serbe ; il est aujourd'hui inhumé dans le cimetière de la Dormition de Novi Sad[164]. Petar Biga, né en 1811 dans l'actuelle Croatie et mort en 1879, a été l'un des généraux serbes de la révolution hongroise de 1848-1849 ; défenseur de Srbobran, il est lui aussi enterré dans le cimetière de la Dormition[164]. Svetozar Miletić (1826-1901), avocat et homme politique, a été maire de Novi Sad et l'un des principaux chefs politiques des Serbes de Voïvodine à l'époque austro-hongroise ; né au village de Mošorin dans la région de la Šajkaška, il est lui aussi enterré dans le cimetière de la Dormition[164] ; un monument en son honneur a été érigé sur le Trg slobode (la « place de la Liberté »), la place centrale de Novi Sad. Son ami et collaborateur Jaša Tomić (1856-1922), journaliste et homme politique, est enterré dans le même cimetière.
D'autres personnalités comme Jovan Subotić (1817-1886), homme politique et écrivain, né à Dobrinci près de Ruma, Mihailo Polit-Desančić (1833-1920), juriste, journaliste et homme politique et enterré au cimetière de la Dormition, Miša Dimitrijević (1841-1889), homme politique et journaliste et enterré au cimetière d'Almaš, sont nées ou ont vécu à Novi Sad.
Beaucoup d'autres écrivains et intellectuels ont été attirés par Novi Sad, qui constituait un centre d'attraction culturels. Sans être nés dans la ville, ils y ont séjourné ou vécu comme Jovan Rajić (1726-1801), écrivain et historien, né à Sremski Karlovci, Jovan Pačić (1771-1849), peintre et poète, né à Baja en Hongrie, Pavel Jozef Šafárik (1795-1861), philologue slovaque, qui fut l'un des premiers à étudier scientifiquement les langues slaves. Vuk Stefanović Karadžić (1787-1864), un linguiste serbe, grand réformateur de la langue serbe, a passé l'hiver 1809-1810 à Novi Sad. Parmi les célébrités nées au XIXe siècle et liées à la ville, on peut encore citer l'écrivain Jakov Ignjatović (1822-1889), Đura Jakšić (1831-1878), poète, peintre, dramaturge et patriote serbe, né à Srpska Crnja, Laza Kostić (1841-1910), né à Kovilj, Jovan Grčić Milenko (1846-1875), un poète né à Čerević dans la municipalité de Beočin et qui a effectué ses études au lycée de Novi Sad, Branislav Nušić (1864-1938), romancier, dramaturge, essayiste, qui est l'un des fondateurs de la rhétorique moderne en Serbie ainsi que Vasa Stajić (1878-1947), un philosophe et un écrivain né à Mokrin, près de Kikinda.
L'homme de théâtre Joakim Vujić (1772-1847) a vécu à Novi Sad, tout comme l'actrice Mira Banjac (née en 1929). Le réalisateur Želimir Žilnik (né en 1942) est né dans la ville.
Le peintre Uroš Predić (1857-1953) est né à Orlovat dans la municipalité de Zrenjanin et a vécu à Novi Sad. L'artiste plasticien Igor Antić, né en 1962 dans la ville, vit actuellement à Paris. L'architecte et académicien Milan Marić est né dans la ville en 1940 ; il y a réalisé de nombreuses constructions.
De nombreuses personnalités du monde musical sont liées à Novi Sad, comme les compositeurs Josip Runjanin (1821-1878), qui a composé la mélodie de l'hymne national croateLijepa naša domovino et est mort dans la ville, et Isidor Bajić (1878-1915), le joueur de tamburaJanika Balaž (1925-1988), le percussionniste et compositeur Nebojša Jovan Živković (né en 1962) et le violoniste Dejan Bogdanović, né à Novi Sad. Des chanteurs et musiciens populaires sont également nés dans la ville, comme Đorđe Balašević (né en 1953), Rex Ilusivii (1961-1999), musicien, producteur, et l'un des pionniers de la musique électronique en Yougoslavie, Dara Bubamara (née en 1976) et Nataša Bekvalac (née en 1980).
Personnalités du monde des sciences
Albert Einstein, considéré comme un des plus grands savants du XXe siècle, a vécu à Novi Sad entre 1905 et 1907, au 20 rue Kisačka, avec sa première femme, Mileva Marić (1875-1948), une mathématicienne serbe.