L'opération fut lancée sur l'insistance de l'amiralChester Nimitz qui désirait renforcer l'impact de ses victoires navales grâce au minage des côtes du Japon par l'armée de l'air. Le généralHenry Arnold en saisit l'importance et demanda au général Curtis LeMay de la mener à bien.
La 313th Bombardment Wing (313e escadre de bombardement), comprenant 160 avions, fut mobilisée pour cette tâche et se vit ordonner de larguer 2 000 mines marines en . À partir du , des mines à senseurs acoustiques et magnétiques ainsi que des modèles sensibles à la pression de l'eau furent larguées par avion. Durant le reste du conflit, la 20th Air Force (20e flotte de l'armée de l'air) fit 1 529 sorties et largua 12 135 mines sur 26 champs au cours de 46 missions. Quinze bombardiers B-29 seulement furent perdus.
La plupart des ports et détroits du Japon furent minés à répétition ce qui permit d'interrompre les convois logistiques et les transports de troupes pour le restant de la guerre : 35 des 47 principales routes maritimes durent être abandonnées par les Japonais. L'Opération Famine a coulé plus de tonnage de cargaison durant les six derniers mois du conflit que tous les autres efforts de guerre réunis : 670 bateaux — 1,25 million de tonnes — furent endommagés ou envoyés par le fond.
Après la guerre, le commandant japonais des opérations de déminage émit son opinion au sujet de cette opération : elle aurait pu seule conduire à la défaite du pays si elle avait été entamée plus tôt.