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Palais Epang

Palais Epang
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Le palais Epang (chinois : 阿房宫 ; pinyin : ēpáng gōng) était un complexe palatial Chinois construit pendant le règne de l'empereur Qin Shi Huang, premier empereur de Chine et fondateur de l'éphémère dynastie Qin. Il est situé à l'ouest de Xi'an, la capitale de la province de Shaanxi. Les archéologues pensent que seule la salle correspondant au hall d'entrée a été achevé avant que la capitale ne soit mise à sac en 206 avant notre ère[1].

Nom

Il existe trois prononciations différentes du nom du palais : Epang, Efang et Afang[2]. La prononciation à considérer comme étant la « correcte » a fait l'objet de nombreux débats, le Dictionnaire de caractères de Kangxi préconisant Epang et le Xiandai hanyu guifan cidian préconisant Efang[3],[4],[5]:161–2.

Sima Qian, un historien de la Dynastie Han et auteur du Shiji, n'explique pas la signification du nom, mais Yan Shigu, qui écrit un commentaire du Shiji sous la dynastie Tang, fournit trois explications possibles :

  • La première est que le nom fait référence à la largeur des pièces (fang) du palais.
  • La deuxième est que E est un nom local désignant une colline, et que le nom est censé suggérer la hauteur d'une pièce sur une colline.
  • La troisième est que le caractère fang est parfois prononcé pang, ce qui signifie à côté, et que le palais a été nommé ainsi parce qu'il se trouvait à côté de la capitale des Qin, Xianyang[3].

Histoire

Après avoir unifié par la force les Royaumes combattants en 221 avant notre ère, Qin Shi Huang prend un certain nombre de mesures pour asseoir son autorité, notamment en se donnant un titre, communément traduit en occident par « Empereur », qui n'était auparavant utilisé que pour les figures semi-divines. Parmi ces mesures figurent un certain nombre de grands projets de construction, tels que la construction de routes et de murs de défense. L'un de ces projets est la construction d'un grand palais sur la rive sud de la rivière Wei, à l'extérieur de la capitale Xianyang[6]. Le plan du palais est censé refléter les principes de la cosmologie Chinoise[6],[3].

La construction du palais commence en 212 avant notre ère et continue après la mort de Qin Shi Huang, qui survient deux ans plus tard; ce bien que les travaux aient dû être retardés d'un an pour se concentrer sur la construction du tombeau de l'empereur défunt au mont Li. Qin Er Shi, le fils et successeur de Qin Shi Huang, a laissé l'image d'un souverain inefficace, qui a grandement affaibli le pouvoir des Qin. Après une série de luttes de pouvoir compliquées et sanglantes, Qin Er Shi est contraint de se suicider suite aux pressions de son ancien homme de confiance, l'eunuque Zhao Gao. Peu de temps après, la dynastie Qin s'effondre.

Selon Sima Qian, la ville de Xianyang tombe entre les mains du chef rebelle Liu Bang en 206 avant notre ère. Il profite de sa victoire peu de temps, car il est rapidement chassé de l'ancienne capitale des Qin par Xiang Yu, un autre chef rebelle, qui met la ville à sac et réduit en cendres les palais des Qin. Bien que Sima Qian ne le mentionne pas explicitement, les historiens ont longtemps supposé que le palais d'Epang faisait partie de ceux qui avaient brûlé[3].

Dans le Shiji, Sima Qian décrit les dimensions du palais comme étant d'environ 690 m de long sur 116 de large. Mais des études modernes des ruines ont démontré que la plate-forme en terre battue qui servait de fondation au palais mesurait 1,320 m d'est en ouest, 420m du nord au sud, pour 8m de hauteur[6]. Les archéologues responsables de ces fouilles, ont suggéré que les dimensions indiquées dans le récit de Sima Qian devaient être comprises comme étant celles que devait faire le palais si les travaux avaient été mené à leur terme, d'où cet écart[3].

Douze colosses de métal

Toujours selon Sima Qian, l'empereur fait fondre douze statues monumentales en bronze pour son palais, les Douze Colosses de Métal, pesant chacune environ 70 tonnes. Ces statues de bronze sont très célèbres dans la Chine ancienne et font l'objet de nombreux commentaires, jusqu'à ce qu'elles soient perdues ou détruites vers le 4e siècle de notre ère[7]:

« 收天下兵, 聚之咸陽, 銷以為鍾鐻金人十二, 重各千石, 置廷宮中. 一法度衡石丈尺. 車同軌. 書同文字.

trad: "Il (Ndt: Qin Shi Huang) rassembla les armes de Tous-ceux-vivant-sous-le-Ciel (Ndt : une expression désignant l'ensemble du peuple chinois) à Xianyang, les fondit en douze statutes de bronze, du même type que celui des cloches, pesant chacune 1000 dan [environ 70 tonnes], et les exposa dans le palais. Il unifia les lois, les poids et les mesures, normalisa la largeur des essieux des chars et le système d'écriture." »

— Extrait du Shiji par l'historien Sima Qian (c. 145–86 av. J.C), d'après le Huainanzi de Liu An, vers 139 av. J.C[7]

Archéologie


L'emplacement exact du palais d'Epang n'est pas mentionné dans le Shiji de Sima Qian, ce qui n'empêche pas plusieurs auteurs d'exposer leurs théories à ce sujet dans d'autres ouvrages

Le site archéologique du palais a été découvert pour la première fois en 1923, sur la base de rapports locaux. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale et la fin de la guerre civile Chinoise que Su Bingqi et He Shixing ont pu confirmer l'emplacement. Après plusieurs décennies de fouilles, il a été confirmé que seul le hall d'entrée avait été construit sous la dynastie Qin, ce qui contredit les récits littéraires faisant état d'un palais opulent. Les archéologues émettent même l’hypothése que seulement un mur aurait été construit sur les fondations en terre battue[3].

Depuis 1961, le site du palais est inscrit sur la liste des Sites historiques et culturels majeurs protégés au niveau national (N° 1-151).

Références culturelles

Depuis le récit de Sima Qian sur la destruction du palais par Xiang Yu, le palais est un symbole de la fin de la dynastie Qin, de nombreux écrivains soulignant le caractère poignant de son opulence perdue dans l'incendie[3]. Le poète Du Mu, de la dynastie Tang, a écrit une remarquable rhapsodie sur le palais, dont la fin se lit comme suit :

秦人不暇自哀
而後人哀之
後人哀之
而不鑒之
亦使後人
而復哀後人也

Le peuple de Qin n'as pas eu le temps de se lamenter sur son sort
Ceux qui sont venus après l'ont déploré
Quand ceux qui viennent après se lamentent
Mais n'apprennent pas
Alors ils ne feront que fournir
De nouvelles raisons de se lamenter
A ceux qui viendrons après eux[8].

Le palais est également le sujet de plusieurs peintures exécutées par Yuan Yao, un peintre de la dynastie Qing, et de Kimura Buzan, un peintre japonais qui a représenté la destruction du palais.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. http://english.people.com.cn/200412/28/eng20041228_168965.html Epang Palace Legends Blasted
  2. Jianying Guo, « Ēpánggōng de dúyīn » [« The Pronunciations of Epanggong »], Xueshu Yanjiu, vol. 6,‎ , p. 156
  3. a b c d e f et g Charles Sanft, « The Construction and Deconstruction of Epanggong: Notes from the Crossroads of History and Poetry », Oriens Extremus, vol. 47, no S278,‎ , p. 160–76 (lire en ligne, consulté le )
  4. Guangchun Zou, « Ēpánggōng de dúyīn zhī wǒ jiàn » [« My Thoughts on the Pronunciations of Epanggong »], Chuxiong Shifan Xueyuan Xuebao, vol. 2,‎ , p. 19–21
  5. (zh) Xiàndài Hànyǔ Guīfàn Cídiǎn [« A Standard Dictionary of Contemporary Chinese »], Beijing, Waiyu jiaoyuxue yu yanjiu chubanshe,
  6. a b et c David W. Pankenier, « The Cosmic Center in Early China and Its Archaic Resonances », Proceedings of the International Astronomical Union, vol. 7, no S278,‎ , p. 298–307 (DOI 10.1017/S1743921311012737 Accès libre, Bibcode 2011IAUS..278..298P, S2CID 130391655)
  7. a et b (en) Lukas Nickel, « The First Emperor and sculpture in China », Bulletin of the School of Oriental and African Studies, vol. 76, no 3,‎ , p. 436–450 (ISSN 0041-977X, DOI 10.1017/S0041977X13000487, lire en ligne)
  8. Geremie R. Barmé, « The Great Palace of Ch'in' - A Rhapsody », sur China Heritage, (consulté le )

Information related to Palais Epang

Prefix: a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

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