Né en 1890, fils d'un professeur de musique, Wilburforce James Whiteman, et d'une chanteuse d'opéra, Elfrida (née Dallison), Paul Whiteman commence sa carrière comme altiste dans l’orchestre symphonique de Denver puis dans celui de San Francisco. Il participe aussi comme instrumentiste (violon ou alto) à de nombreux orchestres de danse. Il est dans la Marine américaine en 1918.
En 1919, il fonde son propre orchestre. En 1920 il enregistre ses premières faces pour le label Victor. L’orchestre de Whiteman joue, entre autres, pour des revues dont celles de Florenz Ziegfeld. La notoriété arrivant, Whiteman élargit le personnel de son orchestre et le proclame orchestre de jazz symphonique. Dans les faits, le répertoire est composé de musique de danse et de variétés, de reprises « réarrangées » de pièces classiques, de jazz édulcoré et de tentatives de fusion entre « classique » et jazz.
En tant que directeur musical, il commande à George Gershwin qu'il avait rencontré lors de la revueGeorge White's Scandals 1922, un concerto jazz intitulé Rhapsody in blue, dont Gershwin avait juste suggéré brièvement l'idée à Whiteman deux ans auparavant, et dont il découvre l'annonce de ce dernier dans un journal pour un concert intitulé What is American Music? et prévu cinq semaines plus tard. Pris au dépourvu par Whiteman, Gershwin n'avait écrit aucune ligne et ignorait ce qu'était un concerto. Après s'être excusé, Whiteman réussit à convaincre George qu'il pouvait le réaliser et le 12février1924, fut présentée la Rhapsody in Blue sur la scène du Aeolian Hall de New York, avec le compositeur interprétant les solos du piano. L'œuvre connut un succès monstre de la part du public comme des critiques. Le morceau est enregistré le de la même année. Par la suite, Whiteman mène une tournée de ce concert à travers les États-Unis, dont Gershwin ne peut suivre qu'une première partie à cause d'engagements ailleurs[1].
À la fin des années 1920, Whiteman est d’ailleurs sacré « Roi du jazz ». En 1930, il est même la vedette d’un film musical qui lui est dédié The King of Jazz. L’arrivée de l’ère du swing va mettre fin à son « règne », Whiteman va continuer à diriger son orchestre jusqu’au milieu des années 1940. À partir de cette date, il ne dirige plus que des orchestres occasionnels.
Il est protestant et d'origine écossaise, irlandaise, anglaise, et néerlandais. Il s'est marié 4 fois et a eu 3 filles, Margot, Julie, et Jan, et avait une sœur, Ferne[2].
Franc-maçon de la St. Cécile Lodge, à l'Orient de New York, l'ensemble de son œuvre est reconnue dans la franc-maçonnerie[3]
Il meurt en 1967. Son épouse Margaret Livingston née en 1895 est décédée en 1984.
Son œuvre
Adulé dans les années 1920, sacré indûment[non neutre] « Roi du jazz », Paul Whiteman a longtemps été méprisé par les critiques de jazz[réf. nécessaire]. Certes le style ampoulé[non neutre] et pompier de certains des arrangements de l’orchestre a souvent très mal vieilli, mais il faut reconnaître à Whiteman sa réelle volonté de donner une « respectabilité » au jazz (même si son « concept » était naïf et inadapté), sa grande ouverture d’esprit et surtout sa capacité à savoir recruter d’excellents solistes[non neutre].
↑(en) Jean Pierre Lion, Bix : The Definitive Biography of a Jazz Legend : Leon "Bix" Beiderbecke (1903-1931), A&C Black, , 348 p. (ISBN978-0-8264-1699-5, lire en ligne)
↑(en) Brian Morton et Richard Cook, The Penguin Jazz Guide : The History of the Music in the 1000 Best Albums, Penguin UK, , 800 p. (ISBN978-0-14-195900-9, lire en ligne)