Petrus Mosellanus (né Peter Schade en 1493 à Bruttig – d'où son surnom Prote- ou Protogensis – sur la Moselle, d'où son surnom Mosellanus; † le à Leipzig) est un humaniste, philologue et théologien catholique favorable aux idées de Martin Luther et des premiers réformateurs.
Mosellanus fit connaissance du théologien de Wittenberg Philipp Melanchthon en , et au fil des années il se noua une intime amitié entre les deux érudits, que leurs divergences théologiques (Melanchthon était luthérien) n'ébranlèrent jamais. Melanchthon assista aux derniers instants de son ami Mosellanus.
En 1519, Mosellanus prononça le discours inaugural en latin de la Disputatio de Leipzig, qu'il avait organisée pour tâcher de rapprocher le théologien catholique Johannes Eck des Réformateurs groupés autour de Martin Luther et Andreas Bodenstein (alias Karlstadt)[2] ; mais ses tentatives pour concilier les deux points de vue échouèrent. Il éprouvait de la sympathie pour les Réformateurs ; lui-même était un « érasmien convaincu[3] » – et était en correspondance suivie avec l'érudit de Bâle.
Mosellanus était enseignant de la Thomasschule zu Leipzig[4]. Il exerça la fonction de recteur de l’Université de Leipzig lors du semestre d'été de 1520 et du semestre d'été de 1523. De 1520 à sa mort, il fut préfet de collège de l’École princière de Leipzig.
Son tombeau, qui se trouvait dans l’Église Saint-Nicolas de Leipzig, a été recouvert, comme les autres sépultures, lors de l'aménagement de l'église dans le style classique. Une plaque commémorative a été apposée à l'emplacement de sa maison natale à Bruttig-Fankel, dans le quartier de Bruttig, ainsi que sur une fontaine du vieil hôtel de ville.
Une école primaire et une rue de la ville commémorent l'érudit.
Noctes atticae. Accesserunt eruditissimi viri Petri Mosellani in easdem perdoctae adnotationes, Cologne, impr. Martin Gymnich. 1549. Édition critique des « Nuits Attiques » d'Aulu-Gelle, précédé d'une biographie : Auli Gellii Vita (éd. de 1565).
Discipulis suis salutem et Paedologia : essais de didactique édités à Strasbourg (1521, 1532) puis Augsbourg (1522 et 1523) et Haguenau (1522)
Praeceptiuncula de tempore, studiis impertiendo adolescentulis disciplinae suae commissis tradita
Schemata seu figurae (essai de rhétorique), Nuremberg (1527)
Tabulae de schematibus et tropis, Cologne (1528)
Tabulae in Erasmi Roterodami libellum de duplici copia, Cologne (1529)
Tabulae in rhetorica de Philippi Melanchthonis, Cologne (1529)
Categoremata ac categorias scholia (commentaires sur l'essai de Giorgio Valla, De expedita ratione argumentandi) , Bâle, édition de 1529
De Primis Apud Rhetorem exercitationibus praeceptiones, Augsbourg (1549)
↑Manfred Mezger, Bernhard Knick (éd.): St. Thomas zu Leipzig. Schule und Chor. Stätte des Wirkens von Johann Sebastian Bach. Bilder und Dokumente zur Geschichte der Thomasschule und des Thomanerchores mit ihren zeitgeschichtlichen Beziehungen. Breitkopf & Härtel, Wiesbaden 1963, p. 76.
Bibliographie
John L. Flood et Franz Josef Worstbrock (dir.), Deutscher Humanismus 1480-1520. Verfasserlexikon, vol. 2, Berlin + New York, Walter de Gruyter, 2009–2013, « Mosellanus (Schade), Petrus », p. 239-255.
Oswald Gottlob Schmidt, Petrus Mosellanus : Ein beitrag zur geschichte des humanismus in Sachsen, Leipzig,
Hermann Michel, Paedologia : Petrus Mosellanus – Lateinische Litteraturdenkmäler des 15. und 16. Jahrhunderts, Berlin, Weidmann,, .
R. F. Seybolt, Renaissance Student Life : The Paedologia of Petrus Mosellanus, Illinois, (trad en angl. de sa Paedologia)
Robert Schober, Petrus Mosellanus, 1493–1524, ein vergessener Mosel-Humanist, Coblence, Görres-Verlag,
Manfred Ostermann, Festschrift zur 500-Jahrfeier von Petrus Mosellanus, Gemeinde Bruttig-Fankel, 1993