Restitution paléoartistique schématique de différents ostracodermes étudiés par Philippe Janvier : les plages rouges représentent leurs champs sensoriels, peut-être électrosensibles.
Philippe Janvier, né à Chinon (France) le est un paléontologue et spécialiste des premiers vertébrés, notamment des poissons qui vivaient au Paléozoïque, il y a environ 535 à 360 millions d’années. C'est un spécialiste du cladisme[1].
La principale thématique de recherche de Philippe Janvier[5],[6] est l’évolution des premiers vertébrés et la transition évolutive entre les vertébrés sans mâchoires ou agnathes, et les premiers vertébrés à mâchoires, ou gnathostomes. Il a élucidé les étapes de la mise en place progressive du plan d’organisation de ces derniers (origine des mâchoires, du squelette ossifié, des nageoires paires) en utilisant la méthode d'analyse des caractères morphologiques de la systématiquephylogénétique de Willi Hennig (analyse "cladistique")[7],[8],[9]. A la recherche des poissons fossiles les plus anciens, il a exploré les terrains d’âge paléozoïque de nombreuses régions : Spitzberg, Anatolie, Iran, Thaïlande, Viêt Nam, Colombie et Bolivie où il a contribué avec son étudiant Pierre-Yves Gagnier à la découverte de l’un du plus anciens vertébrés possédant un squelette dermique complet, le Sacabambaspis[9] et de l’un des plus anciens chondrichthyens (groupe incluant les requins et chimères) : Pucapampella[10]. Cela l’a conduit à aborder la question de la phylogénie de l’ensemble des gnathostomes, notamment l’enracinement des chondrichthyens au sein des acanthodiens du Paléozoïque inférieur, qu’il a démontré avec John Maisey et Alan Pradel[11]. Philippe Janvier s’intéresse également aux rares cas de conservation exceptionnelle de tissus mous minéralisés sous l’action de voiles bactériens sur les vertébrés fossiles[12],[13],[14], comme par exemple dans le cas des vertébrés du Cambrien de Chine. Avec son collègue Alan Pradel, il a ainsi mis en évidence le premier cas de conservation exceptionnelle du cerveau chez un chondrichthyen de 300 millions d’années[15].
(en) Ph. Janvier, 2007. Homologies and evolutionary transitions in early vertebrate history. In J. Anderson, H-D. Sues (eds.), Major transitions in vertebrate evolution 57-121 [W. Dahdul/B. Frable].
↑Ph. Janvier, Cladistics : Theory, purpose, and evolutionary implications. In : Evolutionary Theory : Paths into the Future, London, New York, J. W. Pollard (ed.), John Wiley & Sons, , p. 39-75
↑ a et bA. Pradel, I. J. Sansom, P. Y. Gagnier, R. Cespedes et Ph. Janvier, « The tail of the Ordovician fish Sacabambaspis », Biology Letters, (DOI10.1098/rsbl.2006.0557)
↑J. G. Maisey, Ph. Janvier, A. Pradel, J. S. S. Denton, A. Bronson, R. Miller & C. J. Burrow, Doliodus and pucapampellids. Contrasting perspectives on stem chondrichthyan morphology. In Evolution and Development of Fishes., Cambridge, Z. Johanson, C. Underwood & M. Richter (Eds), Cambridge University Press,, , p. 87-109
↑J. G. Maisey, R. Miller, A. Pradel, J. S. S. Denton, A. Bronson, & Ph. Janvier, « Pectoral morphology in Doliodus bridges the ‘acanthodian’-euchondrichthyan divide », American Museum Novitates, (2017), 3875, p. 1-15
↑Ph. Janvier et M. Arsenault, « The anatomy of Euphanerops longaevus Woodward, 1900, an anaspid-like jawless vertebrate from the Upper Devonian of Miguasha, Quebec, Canada », Geodiversitas, (2007), 29(1), p. 143-216
↑D. G. Shu, S. Conway Morris, J. Han, Z. F. Zhang, K. Yasui, Ph. Janvier, L. Chen, X.-L. Zhang, Y. Li, J. N. et H. K. Liu, « Head and backbone of the early Cambrian vertebrate Haikouichthys », Nature, (2003), 421, p. 526 – 529
↑Ph. Janvier, « Facts and fancies about early fossil chordates and vertebrates », Nature, (2015), 520, p. 483-489
↑A. Pradel, M. Langer, J. G. Maisey, D. Geffard-Kuriyama, P. Cloetens, Ph. Janvier & P. Tafforeau, « Skull and brain of a 300 million-year-old chimaeroid fish revealed by synchrotron holotomography », PNAS, (2009), 106(13), p. 5324-5228
Janvier est l’abréviation habituelle de Philippe Janvier en zoologie.