Né, selon Fétis, à Louvres, près de Paris, vers 1618, mais plus probablement vers 1622, Pierre Robert fait ses études musicales à la maîtrise de Notre-Dame de Paris sous la direction d'Henry Frémart, Jean Veillot, puis François Cosset. Il en est nommé "Spé" le , avant d'obtenir le une bourse d'études au fameux collège de Fortet ; cette étape, qui supposait également la sortie de la maîtrise, intervenait ordinairement à l'âge de 17 ans, après la mue, ce qui ferait remonter sa naissance vers 1622.
À l'issue des habituelles quatre années d'études au collège de Fortet, il est nommé à la tête de la maîtrise de la cathédrale de Senlis en juin 1643. En 1648, il remporte au Mans le concours de motet à la fête de sainte Cécile. En 1650, il part de Senlis pour la cathédrale de Chartres où, pendant dix-huit mois, il assure l'intérim à la suite du décès du maître de musique, Vincent Jolliet, avant de retourner à Senlis en , comme maître de musique.
Le , il est nommé maître de musique de Notre-Dame de Paris, en remplacement de Valentin de Bournonville ; il occupe ce poste jusqu'en . Le , Louis XIV le choisit avec Henry Du Mont pour occuper l'un des quatre postes de sous-maître de la Chapelle royale. Il remplit cette fonction conjointement avec Thomas Gobert, Gabriel Expilly et, bien sûr, Henry Du Mont ; après la démission des deux premiers, en 1668, Robert et Du Mont se partagèrent le service annuel de la Chapelle du roi, pour laquelle ils s'attachèrent à développer le genre du motet à grand chœur (grand motet), genre emblématique de la musique religieuse du Grand Siècle. Les deux sous-maîtres devaient à leur tour démissionner en 1682, au moment où la cour s'installa à Versailles (mai 1682) et où Louis XIV souhaite insuffler une nouvelle dynamique dans la création d'un style français d'apparat ; les deux sous-maîtres, auxquels le roi prouve sa grande reconnaissance par de confortables gratifications, des bénéfices d'abbayes et en ordonnant l'impression d'une part significative de leurs motets à grand chœur, quittent leur service à l'issue de leur premier quartier de 1683 : en mars pour Du Mont, en juin pour Robert. Robert meurt le , très probablement à Paris - en , il habitait rue aux Oues (actuellement rue aux Ours) - et est inhumé le lendemain en l'église Saint-Nicolas-des-Champs.
Œuvres
Plusieurs témoignages musicaux des différentes périodes d'activité de Pierre Robert nous sont parvenus :
2 motets contrapuntiques, antérieurs à 1663 : Regina caeli (2 versions), Tristis est anima mea
24 motets à deux chœurs et instruments (grands motets) pour la Chapelle du roi, publiés à Paris chez Christophe Ballard en 1684
11 élévations (petits motets) pour la Chapelle du roi
3 hymnes en plain-chant sur des poèmes de Jean Santeul pour le nouveau bréviaire de Paris (1680)
Pierre Robert : Grands Motets, De profundis,Quare fremuerunt gentes,Te decet hymnus, Nisi Dominus, Les Pages et les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles ; Musica Florea, dirigés par Olivier Schneebeli, label K617, 2009.