Peuplée dès l'antiquité, la commune a hébergé une abbaye tenue par des moines de Redon. Pierric a une histoire indissociable de celle de la Bretagne.
L'exploitation de carrières d'ardoise n'ayant pas subsisté après le début du XXe siècle, l'économie de Pierric repose essentiellement sur l'agriculture. Cette commune rurale a connu un déclin démographique tout au long du XXe siècle, la tendance s'inversant au début du XXIe siècle.
Pierric est située dans le Massif armoricain. Le territoire est légèrement vallonné, et plus élevé au sud[2].
Hydrographie
La commune est longée au nord par la rivière la Chère qui coule d'ouest en est. Le ruisseau du Pas Guillaume traverse la commune et décrit un méandre dans laquelle le bourg est installé, avant de se jeter dans la Chère. Au sud-est se trouve l'étang de la Renoulière, duquel coule vers le nord le ruisseau du même nom. Du sud, se jetant dans le Pas Guillaume, coule le ruisseau la Bodinais. Quelques étangs parsèment la commune[2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 756 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 6,3 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « La-Noe-Blanche », sur la commune de La Noë-Blanche à 13 km à vol d'oiseau[5], est de 12,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 780,5 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
Typologie
Au , Pierric est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[10] et hors attraction des villes[11],[12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (94,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (67,8 %), zones agricoles hétérogènes (18,5 %), prairies (6,5 %), forêts (3,2 %), zones urbanisées (3,1 %), eaux continentales[Note 1] (0,9 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Pirrich en 1133, Pirric en 1148, Pieric en 1287 , Pierrit en 1630[14].
Deux hypothèses principales et opposées se dégagent pour expliquer l'étymologie de Pierric : il s'agit soit de l'appellatif toponymique pierre[15] suivi du suffixe breton -ic, ou soit de l'anthroponyme germanique Piricho pris absolument[16], attesté en Gaule[17], avec attraction des noms bretons en -ic, comme pour Héric (Loire-Atlantique, HyariacumXIe siècle, *Heriac) ou Pornic (Loire-Atlantique, Pornit en 1130, Porsnith en 1179, de Pornidio vers 1330).
Remarque : Albert Dauzat, repris par Ernest Nègre citent comme forme la plus ancienne Pierrich en 1133, alors que KerOfis mentionne Pirrich pour la même date, c'est-à-dire sans e. Si la forme citée par KerOfis est correcte, elle réfute la première hypothèse d'A. Dauzat par pierre et conforte en revanche celle d'Ernest Nègre par l'anthroponyme Piricho, tout comme la seconde forme Pirric de 1287. L'attraction paronymique du mot français pierre s'est alors faite tardivement.
La place de la commune, située à la confluence de trois rivières, en fait surtout un lieu de passage, son développement est limité. Au XVIIIe siècle l'exploitation de carrières d'ardoise entraîne un développement économique. Un moulin à eau est installé sur l'étang de la Renouillère au XIXe siècle. La concurrence de sites plus rentables et le développement de la tuile en argile entraîne la fermeture des carrières de Pierric au début du XXe siècle. Les terres étant peu adaptées à l'agriculture, la commune connaît une perte de ses habitants[F 1].
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Selon le classement établi par l'Insee, Pierric est une commune multipolarisée. Elle fait partie de la zone d'emploi de Nantes et du bassin de vie de Derval. Elle n'est intégrée dans aucune unité urbaine[10]. Toujours selon l'Insee, en 2010, la répartition de la population sur le territoire de la commune était considérée comme « très peu dense » : 50 % des habitants résidaient dans des zones « peu denses » et 50 % dans des zones « très peu denses »[25].
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[27].
En 2021, la commune comptait 1 004 habitants[Note 2], en évolution de +2,34 % par rapport à 2015 (Loire-Atlantique : +6,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 35,6 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 23,4 % la même année, alors qu'il est de 23,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 509 hommes pour 480 femmes, soit un taux de 51,47 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,58 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[30]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,2
90 ou +
1,1
6,9
75-89 ans
9,0
12,1
60-74 ans
17,6
22,0
45-59 ans
18,5
22,3
30-44 ans
19,1
12,8
15-29 ans
13,6
23,7
0-14 ans
21,1
Pyramide des âges du département de la Loire-Atlantique en 2021 en pourcentage[31]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,6
90 ou +
1,8
6
75-89 ans
8,6
15,1
60-74 ans
16,4
19,4
45-59 ans
18,8
20,1
30-44 ans
19,3
19,2
15-29 ans
17,4
19,5
0-14 ans
17,6
Santé
Il n'y a pas de médecin à Pierric, les plus proches sont situés au Grand-Fougeray et à Derval[32]. Un centre hospitalier est installé à Redon[33]. Depuis 2017, un cabinet infirmier s’est installé dans l’ancienne boulangerie de la commune.
En 2008, le revenu fiscal médian par ménage était de 14 291 €, ce qui plaçait Pierric au 28 550e rang parmi les 31 604 communes de plus de 50 ménages en métropole[36].
Entreprises et exploitations
Selon l'Insee, au , la commune comptait 76 entreprises : 32 dans l'agriculture, deux dans l'industrie, dix dans la construction, 28 dans le commerce, le transport et les services, et quatre dans l'administration. Ces entreprises sont petites et procurent 58 emplois salariés. Deux d'entre elles emploient plus de neuf salariés, 55 n'en emploie aucun.
L'agriculture a vu sa superficie exploitée rester constante entre 1988 et 2000 (de 2 215 à 2 114 hectares), tandis que l'élevage de volaille multipliait ses effectifs par dix, passant sur cette période de 1 173 unités à 12 524, le nombre de bovins passant de 3 200 à 2 600.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Le Pas-du-Saint est un lieu de pèlerinage datant du Xe siècle. Selon la légende, les moines de l'abbaye de Landévennec, fuyant les Normands, passant par ce lieu, s'y arrêtent, épuisés et assoiffés. Alors qu'ils invoquent saint Guénolé, le moine supérieur aurait vu son pied s'enfoncer dans la roche, d'où l'eau aurait jailli. La croix et la petite chapelle présentes sur le site sont postérieurs au Xe siècle[F 2].
Vers 1140, les moines de l'abbaye Saint-Sauveur de Redon se voient léguer des terres à Pierric, Olivier de Pontchâteau leur ayant fait ce don entre 1127 et 1131 pour expier ses fautes. Les moines fondent alors l'abbaye de Ballac vers 1140. Il ne reste de cette abbaye que la chapelle, le logement des moines, la salorge et quelques soubassements. Douze moines pouvaient y loger. Lors de remaniements ultérieurs, les moines ont réutilisé des pierres sculptées pour la construction d'autres bâtiments. Lors de la Deuxième Guerre mondiale, la porte du mur nord sert de signal aux Résistants[F 2].
La commune recèle également des fours à pain en schiste du XIXe siècle[F 4]. L'école publique construite au début du XXe siècle en pierre et brique a dû fermer en 1960, faute d'élèves[F 3].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article..
Jean-Luc Flohic (dir.) et Carole Georgelain, Le Patrimoine des communes de la Loire-Atlantique, vol. 1, Charenton-le-Pont, Flohic éditions, , 1383 p. (ISBN2-84234-040-X), p. 410-413.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )