Pont de Rohan
Le pont de Rohan est un pont bâti français franchissant l'Élorn au centre de Landerneau, dans le Finistère, en région Bretagne. C'est l'un des plus vieux des dix-neuf ponts bâtis d'Europe. Construit au XVIe siècle au fond de l'aber qui servait de port, il subit la marée[3] et sépare l'eau douce de l'eau saumâtre. CaractéristiquesLes soixante sept mètres qui constituent un tronçon de la rue du Pont relient au nord le quai de Léon, et au sud le quai de Cornouaille . Le pont compte cinq arches. Une première arche relie ce dernier à une petite île par-dessus un canal qui sert de déversoir et remonte vers le lit de la rivière après avoir dessiné un coude. Un bief fermé par un pertuis sépare cette petite île d'une seconde encore plus petite située au milieu du fleuve et reliée par une seconde arche quasiment invisible au piéton. Une digue consolide la rive nord de ce second îlot et se prolonge en aval jusqu'après un barrage à effacement invisible à marée haute. De là, trois arches franchissent ce qui constitue le bras principal de l'Elorn en aval d'un autre barrage à effacement. HistoireUn pont, très certainement en bois, franchissait depuis au moins 1336[2] le dernier gué de l'Elorn. Celui ci était déjà dans l'Antiquité un nœud routier qui reliait au sud les voies de Coriosopites et Darioriton puis Vorgium, à celles au nord ouest de Vorganon, Tolente, Occismor et Gesocribate, et à l'est d'Aleth via le gué de Mont Relaxe. Ce premier pont est reconstruit en 1510 par le vicomte Jean II de Rohan, seigneur de Léon. Le prince se rembourse et en finance l'entretien par un péage. L'ouvrage comprend à l'origine deux boutiques, un moulin et une prison[4] ainsi qu'une pêcherie, une chapelle et une salle de garde[5]. Les rives qu'il relie ne seront dotées de quais que dans les décennies suivantes. Le port, que ferme en amont le pont, est alors, tout comme Morlaix, le lieu d'un trafic intense vers Séville, Saint-Sébastien, Anvers et la Baltique, par où est exportée la production de la deuxième plus grande région toilière de France, les très recherchées crées du Léon[6]. C'est au XVIIe siècle que le pont se garnit de petites maisons. Elles sont construites en appui d'un côté sur le bord amont du pont et de l'autre sur des pilotis. En 1639, un magistrat de la ville, Jacques Gillart, se fait construire son logement, une belle demeure de style renaissance en pierre de Logonna, à l'angle du pont et de la rive gauche, le quai de Cornouaille. Pour ne pas empiéter sur les ouvrages, ou peut être ne pas payer le prix du terrain, les fondations sont élevées dans le lit de la rivière même. En 1760, le péage est supprimé. La charge de l'entretien revenant au lointain gouverneur de la province, le pont se dégrade. En 1825, le moulin, qui profite du courant de l'Elorn, est détruit par un incendie. Il sera entièrement rasé en 1897. Le pont est consolidé mais les crédits manquent pour le rénover totalement. Durant l'Occupation, la Wehrmacht le double d'un pont en bois. Celui-ci est remplacé en 1958 par un pont en béton, qui permet de soulager le vieux pont de Rohan du trafic routier[4] auquel il n'était absolument pas adapté. ProtectionLe pont et les maisons bénéficient de plusieurs protections au titre des monuments historiques[2]:
Photographies
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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