De haut en bas, de gauche à droite : panorama de la ville depuis le Larmont ; la rue de la République et la mairie ; la rue de la République la nuit ; la place Saint-Bénigne ; la grande fontaine ; l'église Saint-Bénigne ; la façade du théâtre Bernard-Blier ; chemin de promenade sur les berges du Doubs ; la porte Saint-Pierre ; la rue de la République.
Géographiquement, Pontarlier est située à plus de 810 mètres d'altitude dans le massif du Jura. La commune revendique être la deuxième ville la plus haute de France après Briançon[1].
En 2021, elle compte 17 849 habitants. Ses habitants sont appelés les Pontissaliens et les Pontissaliennes[2].
Centre commercial, industriel, culturel et touristique de la micro-région du Haut-Doubs, la ville connaît une certaine renommée pour son absinthe (dont elle revendique le titre de capitale), réintroduite depuis décembre 2001, mais aussi pour son apéritif anisé « Le Pontarlier ».
Géographie
Localisation
La ville se situe dans le centre-est de la France, dans le sud du département du Doubs, en Franche-Comté. Proche de la frontière suisse, elle se trouve plus précisément à 45,3 kilomètres à vol d'oiseau au sud-est de Besançon[3], et à 48 kilomètres à vol d'oiseau au nord-ouest de Lausanne[4].
La commune urbaine est placée au pied de la seconde chaine du Jura, à l'extrémité d'une vaste plaine, la plaine d'Arlier, arrosée par le Doubs au nord-est et le Drugeon au sud-ouest, mais aussi au pied de monts traversés par une cluse au sud-sud-est, la cluse de Pontarlier, où s'insinue le Doubs une fois sorti du lac de Saint-Point par les territoires communaux d'Oye-et-Pallet et de La Cluse-et-Mijoux, et au nord-est par une longue combe jurassienne drainée par le ruisseau des Lavaux, autrefois bief des Lavaux. La cluse, passage stratégique sur une route antique, plus encore que la proximité des cols jurassiens, explique l'ancienneté de la ville de Pontarlier, station d'itinéraire protégé et développée par une belle fortification faisant entrer le Doubs, au Ve siècle, par des bandes armées burgondes.
L'axe tracé de la mairie d'Houtaud dans la plaine à la mairie de Pontarlier correspond à une élévation parfois hachée, mais essentiellement linéaire sur 3,7 km, de 810 mètres d'altitude à 830 mètres d'altitude. Si on prolonge le profil au-delà du Doubs et du faubourg Saint-Étienne vers la colline isolée d'Entrepas, aujourd'hui revers de la côte de Jeunet, l'altitude atteint presque 888 mètres en 1 km. Le versant sud-est de la côte Jeunet, qui donne sur le côté opposé à la ville, urbanisé récemment, s'étage entre 845 mètres et 860 mètres d'altitude. Cette colline s'inscrit comme un modeste pivot de l'espace communal, dominant la vallée et la ville devant sa plaine, tout en introduisant vers ces extensions montagnardes. Toutes les hauteurs sommitales communales au sud du débouché de la cluse avoisinent déjà 1 000 mètres d'altitude, mais c'est surtout à l'est et au nord-est que Pontarlier se révèle en commune montagnarde avec plus de 22 km2 de superficie, marquée par des reliefs plissés réguliers affichant des hauteurs maximales, le plus souvent, entre 1 000 mètres et 1 300 mètres d'altitude. Les forêts du Grand Taureau et les anciennes chaumes du Larmont culminent à 1 323 mètres d'altitude, c'est l'endroit oriental où la commune s'accole d'ailleurs à la frontière suisse, entre les communes françaises des Alliés au nord et de Verrière de Joux au sud.
Le point bas de la commune est situé au sud de l'aéroport de Pontarlier et de l'étang qui le borde, dans l'ancienne prairie nivelée du Bief Rouget, au bord du ruisseau à 811 mètres d'altitude. La plaine se caractérise plus à l'est de ce secteur plan par des petits monticules avoisinant 820 mètres d'altitude. Les fines ondulations de terrains rejoignent une fois passé les terrains intercalés entre la ferme de l'Etang sur la commune et l'ancien hameau des "Granges Dessous" au nord de la commune des Granges-Narboz une forte pente qui mènent sur le replat du Charpillot. Ce plateau de Charpillot assez étendu et régulier vers 850 mètres d'altitude lorsqu'il domine au nord le vaste faubourg Saint-Claude de Pontarlier s'élance au sud vers des hauteurs de 880 mètres puis 900 mètres d'altitude en limite communale. Le replat du Charpillot se situe à l'ouest du raide massif du Petit Bois culminant à 990 mètres d'altitude et bordant avec ses extensions sommitales vers le Pré l'Épine, tel un coin, le rebord occidental de la cluse de Pontarlier. Les massifs du Petit-Bois et du Pré l'Épine représentent d'ailleurs la partie septentrionale de la montagne du Laveron.
Plus au nord, dans la même plaine d'Arlier, la rivière Doubs quitte discrètement la commune à un peu plus de 812 mètres d'altitude, pour entrer dans sa commune homonyme.
Le territoire communal s'inscrit dans la grande région naturelle, relative au tertiaire moyen, du Jura interne, où elle s'est implantée dans une dépression correspondant à une cuvette synclinale préglaciaire, la plaine de Frasne - Bonnevaux (appelée aussi plaine de l’Arlier, il s'agit plus précisément d'un synclinorium), au débouché d’une importante cluse (cluse de Pontarlier, passage obligé au sein du massif du Jura), où s'est formé un delta glacio-lacustre. Le décrochement de Pontarlier recoupe toute la Haute-Chaîne du Jura, depuis le nord de Lausanne jusqu'au plateau d'Ornans-Valdahon. Ce décrochement se traduit dans le paysage par une longue dépression linéaire due à l'érosion des terrains fracturés, ce qui favorise le drainage des eaux : le cours du Doubs passe par ce décrochement qui permet le captage des eaux de la rivière en profondeur vers la Loue, car la faille interrompt la continuité des marnes imperméables du Lias. Le face à face de plis anticlinaux et synclinaux oblige le Doubs à suivre le décrochement sur plusieurs kilomètres dans la zone de Pontarlier, avant de reprendre son cours vers le NE[5]. La carte géologique de Pontarlier présente un sous-sol composé de terrains alluvionnaires glaciaires et des moraines[Note 1].
La commune est traversée par le Doubs, première ville importante à être traversée par cette rivière[6]. Le ruisseau des Lavaux (d'une longueur de 12 km) prend sa source dans la commune des Bayards en Suisse et rejoint le Doubs à proximité du centre-ville[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 569 mm, avec 13,3 jours de précipitations en janvier et 11,5 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 8,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 463,6 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 38 °C, atteinte le ; la température minimale est de −32 °C, atteinte le [Note 2],[10],[11].
Statistiques 1991-2020 et records PONTARLIER (25) - alt : 831m, lat : 46°54'17"N, lon : 6°20'22"E Records établis sur la période du 01-01-1897 au 04-01-2024
La région de Pontarlier est caractérisée par des hivers froids et secs, qui n'excluent pas une grande richesse écologique, liée à la variété des milieux de moyenne montagne et à la présence de forêts. L'enneigement favorise les activités liées au ski.
Urbanisme
Typologie
Au , Pontarlier est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle appartient à l'unité urbaine de Pontarlier, une agglomération intra-départementale dont elle est ville-centre[15],[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pontarlier, dont elle est la commune-centre[Note 3],[16]. Cette aire, qui regroupe 54 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[17],[18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (49,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (56,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (44,8 %), prairies (18,4 %), zones agricoles hétérogènes (12 %), zones urbanisées (10,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,8 %), terres arables (1,8 %), zones humides intérieures (0,5 %), eaux continentales[Note 4] (0,3 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Morphologie urbaine
La ville s'est développée à l'extrémité orientale, légèrement relevée du plateau d'Arlier, à environ 830 mètres d'altitude, au pied du Larmont (1 323 mètres). Elle est traversée par le Doubs.
La ville possède plusieurs parcs fleuris dont notamment le Grand Cours et la place Clemenceau mais aussi de nombreux monuments, tels la porte Saint-Pierre qui se présente sous la forme d'un arc de triomphe surmonté d'un « Haut » clocher, la chapelle de l'Espérance, l'église Saint-Bénigne, qui témoigne de l'importance de Pontarlier durant le Moyen Âge.
Le château de Joux, situé sur la commune limitrophe de La Cluse-et-Mijoux, est l'un des hauts lieux de l'histoire féodale et militaire du Haut-Doubs.
Logement
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Projets d'aménagement
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La desserte intra-urbaine de la ville est réalisée par le réseau de transports en commun TCP, anciennement Pontabus[20] (groupe Keolis) qui se compose d'une ligne régulière de bus dont le service est assuré en semaine entre 7 heures le matin et 19 heures le soir, et le samedi de 8 h à 18 h 30. Aucun bus ne circule les dimanches, jours fériés et après 19 heures.
Risques naturels et technologiques
Risques sismiques
L'ensemble du territoire de la commune de Pontarlier est situé en zone de sismicité no 3 (modérée), comme la plupart des communes situées sur le plateau jurassien[21],[22].
Au IVe siècle, les toponymes Ariola, Ariolica ou Arciola désignent la ville antique, à l'origine de Pontarlier, sur l'axe marchand fréquenté entre Italie cisalpine et Séquanaise[26]. La Table de Peutinger indique Ariarica, Ariolica ou Abiolica. C'est à l'époque carolingienne une étape de la célèbre Via Francigena.
Au XIIIe siècle, on trouve la forme relatinisée Pontarlum pour désigner la ville, probablement à partir du nom du quartier marchand ou passage emblématique de la ville médiévale[27]. Punterli est attesté en 1255[28]. Pons Arleium et Pons articiorum restent aussi des formes latines savantes[29].
Ce toponyme originel explique l'élément -arlier dans la deuxième partie du nom de Pontarlier[30] et dans celui de sa plaine, la Chaux d’Arlier, avec cependant une substitution de finale, -ie (issue de -ica) ayant été remplacé par -ier. L'élément Pont- (issu du gallo-roman PONTE) a été ajouté au toponyme initial à l'époque médiévale comme on l'observe souvent (cf. Pontfarcy, Calvados, Pons Falsi 1278 ; Pont-de-Ruan, Indre-et-Loire, RotomagusVe siècle, Ponte Ruanni 1247)[30].
L'identification exacte du second élément -arlier est plus complexe, et l'on doit sans doute se baser sur la forme Ariolica qui est la seule qui soit récurrente dans les formes anciennes, les autres étant vraisemblablement des cacographies. En outre, le type Ariolica est bien représenté dans la toponymie de la Gaule. Xavier Delamarre interprète ce type toponymique Ario-lica « (lieu) Devant-la-Falaise » ou « La Roche-Devant », plutôt que « Noble-Roche »[31]. Il serait basé sur les éléments celtiques ario- de l'indo-européen *prio[*prhio] « qui est en avant, éminent », racine *per(h) « devant, en avant », d'où le sens dérivé « qui est en avant, éminent »[32]. Le second élément -lica représenterait lica ou licca « pierre plate, dalle », peut-être aussi « falaise »[32].
Pontarlier est couramment surnommé Pontus[33]. Son nom en arpitan (dialecte burgondan) est Pontarliér (ORB) qui est prononcé localement Pontali ou Pontalie, on le retrouve dans le dicton « On ot biau verie, deverie, On ne voit ra d'té que Pontalie »[34],[35].
Histoire
Période antique
Dès l'Antiquité, la cluse de Joux, située à 5 km de la ville, est connue comme le lieu de passage principal pour traverser le massif du Jura. Aux premiers siècles de notre ère, le futur site de Pontarlier se dénomme Ariolica[36].
Premier essor urbain au temps burgondes et mérovingiens
Au centre du pagus Warasch, soumis à l'autorité militaire burgonde au cours du Ve siècle, Ariolica ou la Pontarlier antique s'impose en centre commercial et marchand, la ville est placée sur un axe d'échanges déterminant pour relier l'Italie au sud et la gaule séquanaise au nord en passant par les Alpes et le Jura. Cet espace convoité, lieu de passage stratégique est gardé puis administré par les Burgondes chrétiens installés en Sapaudia, bien avant que leurs rois n'investissent Lugdumum et fondent un grand royaume en descendant le Rhône et en remontant la Saône[37]. En 524, le royaume burgonde en sursis, certes réduit et soumis à la pression franque au nord et ostrogothique au sud, est encore présent sur cet axe marchand. Il s'effondre une décennie plus tard.
En 2020, sur le site du parc d'activités économiques des Gravilliers à 1 km de Pontarlier, l'ensemble bâti d'un village d'éleveurs mérovingien est mis au jour par les archéologues de l’Inrap[38]. Le site est entier et unique, il date des VIe et VIIe siècles de notre ère. Cet habitat mérovingien comporte une dizaine de grands bâtiments de 200 à 300 m2 chacun. Le site est occupé pendant près de 200 ans. L'apparition de ce village est contemporaine de la période de conquête du royaume des Burgondes par les Francs. Selon les archéologues, les Francs auraient déplacé une famille de nobles germaniques, avec sa suite, pour l'implanter dans ce domaine afin d'asseoir leur domination sur le bourg de Pontarlier[39].
Histoire millénaire du baroichage de Pontarlier jusqu'à l'annexion française
Époque moderne après l'occupation militaire française
À l'instar du Haut-Doubs et de la Franche-Comté, Pontarlier souffre beaucoup de l'invasion des armées royales française durant la guerre de Dix Ans, d'autant plus la longue guerre traine en cortège épidémies pesteuses et disettes récurrentes. La ville forte est assiégée le par les troupes souabes du duc de Weimar, puis occupée après capitulation et enfin au mépris des accords, pillée et incendiée .
La puissance militaire française, pragmatique, ne change pas notablement le pays conquis. Pontarlier, une des plus anciennes villes de Franche-Comté, reste de la Comté et du diocèse, du parlement et intendance de Besançon, avec bailliage et gouvernement particulier, malgré la disparition rapide de la vieille institution aristocratique du baroichage.
La ville est marquée par cinq autres graves incendies récurrents, en 1656, 1675, 1680, 1736 et 1754[40]. Ces incendies exclusivement urbains diffèrent des brasiers allumés par les troupes de la Confédération suisse en 1475 dans la ville et les villages environnants.
Lors de la Restauration, la commune de Pontarlier affiche avec fermeté ses anciennes armes héraldiques de couleur rouge (gueules) avec un pont blanc (argent), qui se décrivaient ainsi dans l'ancienne communauté : "de gueules à un pont de trois arches mouvant du deuxième ayant à l'autre bout une tour crénelée d'argent".
En 1850, la ville, à 58 km au sud-est du chef-lieu du département Besançon, enserré entre les montagnes jurassiennes au débouché d'une cluse, entourée d'un air vif et sain selon le corps médical, est régulièrement bâtie, disposant de rues droites, propres et bordées de maisons d'une architecture élégante[29]. Parmi les bâtiments publics, se remarquent la halle, l'hôtel de ville, le collège communal, l'hôpital et la bibliothèque. Les édiles bourgeois ont fait aménagé de jolies et paisibles promenades. Un corps de caserne de cavalerie rend visible ses fonctions militaires. La commune garde une vocation industrielle ancienne, avec de belles forges et des martinets, des feux d'affinerie et un haut fourneau, diverses fabriques métallurgiques d'outils, des taillanderies produisant faux et faucilles de qualité, une usine moderne à cuivre, une papeterie, des ateliers de boissellerie et des scieries hydrauliques, des tanneries traitant les peaux de vache en cuir en aval de la ville, des brasseries en croissance et autres usines de distillation pour produire de l'absinthe, des eaux-de-vie et autres alcools en quantité[29].
Jeudi est jour de marché. Les foires populeuses se déroulent le quatrième jeudi d'avril, les troisième de juin et de juillet en été, le second de décembre. L'important commerce ordinaire de fromages, en particulier de meules de gruyère, de bestiaux de toutes espèces, de chevaux de trait, d'eau de vie de cerise de la vallée et d'absinthe devient considérable lors des foires. Le marbre, le gypse, les bois de construction, les fers, les cuirs ouvrés, la boissellerie, l'horlogerie sont aussi l'objet d'un commerce très actif avec la Suisse voisine. L'absinthe, du moins le secret de fabrication, a été introduite de Suisse par les frères Pernod[41]. Cette dernière fée verte de Pontarlier inspire écrivains et artistes, comme Baudelaire, Verlaine et Van Gogh.
Pontarlier était à la Belle Époque la plus grosse productrice de liqueur d'absinthe, et à ce titre considérée comme la capitale de l'absinthe, jusqu'à son interdiction en 1915 déterminée par de multiples contrefaçons bas de gamme et toxiques, qui existaient d'ailleurs depuis des décennies. L'absinthe dans sa recette traditionnelle a été réintroduite par la Distillerie Pierre Guy de Pontarlier en .
Pontarlier est également une ville pionnière de l'aviation. La première page de l'histoire aéronautique de la ville est écrite, le , par Auguste Junod à bord de son biplan Farman de 50 ch. Ce premier vol suscite l'admiration de la foule venue très nombreuse pour admirer cette machine. Les 2 et de l'année suivante sont marqués par l'arrivée de deux autres machines à Pontarlier pour effectuer le premier meeting aérien de Franche-Comté. L'événement attire environ 10 000 personnes. L'aéroclub de Pontarlier est créé 20 ans plus tard, le , par une poignée de passionnés d'aviation. À cette époque, l'association, présidée par Eugène Thévenin ne dispose pas encore d'avion, faute de fonds suffisants. Leurs premières actions visent donc à réunir de l'argent. Le l'aéroclub reçoit son premier avion, un Potez 43, monoplan triplace de 100 ch., baptisé pour l'occasion : Ville de Pontarlier. Toute une génération d'appareils suit ce précurseur.
L’un des aspects les plus importants des relations qui s’instaurent dans le cadre du jumelage entre ces villes et Pontarlier réside dans un rapprochement des populations[43]. Ainsi, en 2004, une grande fête des jumelages a été organisée par la ville de Pontarlier, réunissant ses villes jumelées et représentants afin de célébrer le rapprochement et les différents échanges qui les unissent.
Les voeux et les serments de jumelage sont souvent renouvelés, comme durant l'année 2014 avec la ville allemande (50 ans de jumelage) et du Pays-Basque espagnol (20 ans).
Tourisme
La ville se situe sur l'itinéraire franco-suisse de la Route de l'absinthe. Elle fait également partie du réseau des Plus Beaux Détours de France. Lointain héritier des pionniers de l'aviation, l'aéroclub de Pontarlier a pris un véritable envol et est doté de deux pistes de 1 000 mètres (dur et herbe), ainsi que d'une flotte de cinq avions à ailes hautes, à ailes basses, biplace, triplace ou quadriplace[44].
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[45],[Note 6].
En 2021, la commune comptait 17 849 habitants[Note 7], en évolution de +4,14 % par rapport à 2015 (Doubs : +1,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'unité urbaine, composée des communes de Pontarlier, Doubs, Houtaud et Dommartin, atteignait 22 605 habitants en 2019. L'aire d'attraction totalisait 49 878 habitants.
Enseignement
La commune de Pontarlier héberge de nombreux établissements scolaires sur son territoire dont[48] :
Écoles maternelles (9 écoles) :
La commune de Pontarlier héberge de nombreux établissement sanitaires et sociaux[48].
Établissements de secours aux personnes
Le centre de secours principal (CSP) : le centre de secours principal de Pontarlier, composé d'environ 50 sapeurs-pompiers professionnels et 50 sapeurs-pompiers volontaires, assure en moyenne 2 400 interventions annuelles. Le Groupe de Reconnaissance et d'Intervention en Milieu Périlleux (GRIMP) est spécialisé dans les actions en moyenne montagne notamment dans l'évacuation de personnes bloquées en télésiège. Plusieurs équipes spécialisées sont présentes au centre de secours principal de Pontarlier :
Le Centre Hospitalier intercommunal de Haute-Comté qui dépend du CHU de Besançon. Il assure les interventions chirurgicales les plus courantes sur tout le Haut-Doubs. (Les cas plus compliqués sont envoyés à Besançon, Nancy, Lyon, Lausanne ou Genève). Le CHI est composé de pôles de médecine, chirurgie, mère-enfant, urgences-SMUR, psychiatrique, gériatrique et de rééducation. Une Drop Zone est installée au sein du centre hospitalier permettant à l'hélicoptère de la sécurité civile ou fréquemment à la garde aérienne Suisse de sauvetage de déposer ou prendre en charge rapidement un patient.
La clinique St Pierre (maison de convalescence).
Le C.M.P.P. (Centre Médico Psycho Pédagogique)
Le Grand Vallier (unité psychiatrique)
Le POINT ECOUTE REGIONAL (Aide pour les jeunes en détresse, l'IVG, la contraception, etc.)
Parmi les journaux qui couvrent les événements locaux, se trouvent La Presse Pontissalienne (mensuel) et L'Est républicain (quotidien) dans son édition Doubs - Haut-Doubs.
L'industrie est un secteur d'activité important à Pontarlier : en 2007, la zone d'emploi de Pontarlier comptabilisait ainsi 3169 salariés, soit 22,4 % du total des salariés[53].
Agroalimentaire
L'industrie agroalimentaire représentait à elle seule 7,5 % de l'emploi salarié total en 2007 dans la zone d'emploi de Pontarlier. L'usine Nestlé emploie 310 personnes dans la fabrication de poudres chocolatées (Nesquik) et constitue le deuxième site industriel de la ville en termes d'effectifs. La fromagerie Badoz qui produit comté, Mont d'Or, cancoillotte et autres spécialités fromagère, compte une quarantaine de salariés. La distillerie Pierre Guy compte entre 5 et 10 salariés et produit de l'absinthe et un apéritif anisé qui porte le nom de la commune, le Pontarlier (apéritif)[54].
Fabrication de matériel de transport
L'usine Schrader est le plus important site industriel de Pontarlier en termes d'effectifs avec 391 salariés. L'usine Gurtner, 106 salariés, produit des pièces industrielles pour l'automobile.
Autres
Parmi les autres entreprises notables, l'usine Armstrong Building Products (division plafonds) fabrique des panneaux et dalles de plafonds suspendus et compte 195 employés. L’usine Idealec, comptant une soixantaine de salariés et appartenant au groupe Mersen depuis 2018[55], fabrique depuis 2001 des composants électroniques (barres laminées d'alimentation).
Commerce
Grande distribution
Les grandes surfaces commerciales sont regroupées au sein de la zone commerciale Les Grands Planchants : on y trouve notamment un hypermarché de l'enseigne Intermarché dont l'effectif dépasse les 120 salariés.
Mais également au sein d'un deuxième pôle commercial, des enseignes nationales comme Decathlon, Darty, Hyper U. Le , l’enseigne Fnac est venue enrichir l’offre commerciale sur la zone.
Culture locale et patrimoine
Monuments
Château de Sandon, inscrit au titre des monuments historiques en 2003 (demeure privée, ne se visite pas).
Chapelle Notre-Dame-de-l'Espérance, également appelée chapelle de l'Espérance, située rue de la Chapelle. Petit édifice de 7 mètres sur 5, de style néo-gothique et due à l'architecte Louis Irénée Girod, cette chapelle qui domine Pontarlier est inaugurée sur le mont Molar en 1861, en remerciement à la Vierge Marie pour avoir épargné à la ville l'épidémie de choléra de 1854. Elle est surmontée d'une statue de la Vierge à l'enfant, sculptée par Favier, mise en place en 1862. Abattue par la foudre en 2005, une copie à l'identique est remise en place en 2009.
Église Saint-Pierre, située au 52 rue de Besançon.
Chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, située au 6 rue Boileau.
Chapelle des annonciades, située au 69 rue de la République.
Chapelle de l'hôpital Saint-Étienne, située au 13 faubourg Saint-Étienne.
Chapelle de l'ancien couvent des Capucins, située rue des Abbés-Cattet.
Chapelle des Étraches.
Église protestante unie, située au 1 place Albert Schweitzer.
Le Grand Taureau : point culmimant de la commune qui offre un panorama à 360 degrés.
Les Dames des Entreportes : lame de calcaire taillée par l'érosion dont la forme en trois blocs a fait naître une légende. Celle des trois filles du seigneur de Joux qui auraient été figées dans la pierre[62]. Ce site fait partie des sites classés du département du Doubs par la DREAL depuis 1912[63].
La vallée du Doubs qui traverse la ville du sud au nord.
Le Grand Taureau.
Les Dames des Entreportes.
Chemin-promenade sur la berge du Doubs.
Équipements culturels
Il existe deux théâtres : le théâtre Bernard Blier et le théâtre du Lavoir.
Un cinéma (l'Olympia) et le ciné-club Jacques Becker (https://www.ccjb.fr), un ciné-club actif[64] qui anime une programmation régulière et deux festivals.
Une médiathèque.
Le Musée municipal de Pontarlier, place d'Arçon : outre des salles de peinture régionale, il présente une exposition d'objets trouvés dans la région depuis la pré-histoire mais surtout le trésor de la nécropolemérovingienne de la Grande Oye à Doubs. Dans ses réserves se trouve une collection importante de livres légués par Xavier Marmier, écrivain voyageur du XIXe siècle. Il possède une collection de faïences. Une exposition sur l'absinthe occupe tout le 1er étage. Au rez-de-chaussée, on découvre des objets faisant partie de l'histoire pontissalienne. La bâtisse appartenait à la famille Saint-Mauris, gouverneurs de Pontarlier et du château de Joux sur plusieurs générations. On y voit des vitraux, des parquets et des plafonds anciens dont une poutre ornée.
Jean Le Michaud d'Arçon (1733-1800), né à Besançon, mais baptisé à Pontarlier, général du corps du génie, spécialiste français des fortifications.
Jean-Baptiste Michaud (1759-1819), dit le conventionnel Michaud. Eut une carrière politique qui dépassa le cadre de la région. Après des études au lycée de Pontarlier, puis de droit à Besançon, il entra au Parlement comme avocat en 1777, à seulement 18 ans. Peut-être influencé par l'exemple de son père - Charles-François Michaud, maire de la ville de 1756 à 1764 et de 1790 à 1795 -, il accepte avec une certaine ardeur les grands principes révolutionnaires et devient l'un des administrateurs du Département du Doubs en 1790. Sa carrière connut des débuts fracassants. Il fut élu député à l'Assemblée législative puis à la Convention. Michaud rejoignit le rang des robespierristes et vota la mort de Louis XVI en 1793. Son action fut ensuite plus modérée, notamment dans les missions qui lui furent confiées. Cette attitude lui permit de traverser la période révolutionnaire sans difficulté. Fidèle à l'idéal républicain, il refusa toute fonction publique sous le consulat et se retira à Pontarlier après 1799 où il vécut avec son père et sa fille. Se consacrant entièrement aux livres, il réalisa l'inventaire et le classement de la bibliothèque municipale. Obligé de s'exiler à la chute de l'Empire, il termina ses jours à Monthey (Valais suisse) en 1819. Soixante ans après sa mort, on retrouva son portrait, signé « La Neuville / Elève de David / 1792 », dans les combles de l'Hôtel de Ville de Pontarlier.
Bourgon, Recherche sur la ville et l'arrondissement de Pontarlier, Tome 1, 1841.
Droz, Mémoire pour servir à l'histoire du bailliage de Pontarlier, in octo, 1760.
François Nicolas, Eugène Droz ou le fils aîné Droz , Mémoires pour servir à l'histoire de la ville de Pontarlier, in octo, édition A. Faivre fils, 1840 books.google.fr
Eusèbe Girault de Saint-Fargeau, Dictionnaire géographique, historique, industriel et commercial de toutes les communes de la France et de plus de 20,000 hameaux en dépendant, en trois volumes, 1844-1846, illustration de 100 gravures (costumes coloriés, plans et armes des villes), en particulier volume 3, entrée Pontarlier, p. 396.
↑Terrains notés FG (alluvions fluvio-glaciaires), GL (alluvions glacio-lacustres), Gm (alluvions glaciaires morainiques) et Gx (alluvions glaciaires) sur la carte
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Recueil des historiens des Gaules et de la France, V. Palmé, Paris, 1867-1880, 9 tomes, en particulier Tome 1, Ex itinerario Antonini Augusti, page 104 (en latin).
↑(en) William Smith, George Long, « Dictionary of Greek and Roman Geography vol. 1 », sur books.google.fr, Little, Brown, & Cie, (consulté le ) : « Ariolica : […] 2. A station in Gallia, is placed in the Tables on the road from Urba (Orbe), in the Pays de Vaud in Switzerland, to Vesontio (Besançon) in France, and seems to represent Pontarlier on the Doubs; but the distances in the Antonine Itin. do not agree with the real distances, and D'Anville resorts to a transposition of the numbers, as he does occasionally in other cases. The Theodosian Tab. names the place Abrolica, — possibly an error of transcription. [G.L.] », p. 214.
↑André Cherpillod, Dictionnaire étymologique des noms géographiques, Paris, Masson, 1986, 528 pages. (ISBN978-2-225-81038-1). En particulier, entrée Pontarlier, p. 373.
↑ ab et cEusèbe Girault de Saint-Fargeau, opus cité.
↑ a et bAlbert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit.
↑Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise. Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, éditions Errance, (ISBN2-87772-237-6), p. 54 - 55.
↑(fr) Xavier Marmier, « Voyage en Suisse », sur books.google.fr, Morizot, (consulté le ) : « On ot biau verie, deverie, On ne voit ra d' té que Pontalie. On a beau tourner et retourner, On ne voit rien de tel que Pontarlier. », p. 459.
↑(fr) Xavier Marmier, « Journal : 1848-1890 », sur books.google.fr, Librairie Droz, (consulté le ) : « On [ot] biau veri, deveri, On ne vet ran de té que Pontali. On a beau tourner, retourner, On ne voit rien de tel que Pontarlier. », p. 51.
↑[Bichet et al. 2019] Vincent Bichet, Arthur Barbier, Valentin Chevassu, Daniel Daval, Émilie Gauthier, Murielle Montandon, Hervé Richard et M. Thivet, « Traverser les montagnes du Jura : identification de voies antiques de franchissement de la haute chaîne jurassienne par analyse LiDAR », dans Nicole Lemaitre (dir.), Des routes et des hommes : la construction des échanges par les itinéraires et les transports (actes du 142e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques à Pau en 2017), Paris, éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, , sur books.openedition.org (lire en ligne)
↑La chronique de saint Bénigne de Dijon, rédigée en 1030, rapporte partiellement cette histoire burgonde.
↑André Besson, Aimer la Franche Comté, éditions Ouest-France, Cêtre, 1990, 128 pages. En particulier, p. 80-81.
↑Stéphane Simonnet, Claire Levasseur (cartogr.) et Guillaume Balavoine (cartogr.) (préf. Olivier Wieviorka), Atlas de la libération de la France : 6 juin 1944- 8 mai 1945 : des débarquements aux villes libérées, Paris, éd. Autrement, coll. « Atlas-Mémoire », (1re éd. 1994), 79 p. (ISBN978-2-746-70495-4 et 2-746-70495-1, OCLC417826733, BNF39169074), p. 35.