Un réacteur nucléaire de recherche sert principalement de source de neutrons pour la recherche et développement de la filière électronucléaire par l'étude du comportement des matériaux et des combustibles nucléaires face à des sollicitations neutroniques, thermohydrauliques ou chimiques représentatives du fonctionnement en vraie grandeur d'un réacteur industriel. Il peut servir aussi à la formation des personnels de l'industrie électronucléaire, à la médecine nucléaire pour la production de radioisotopes médicaux, ou à l'industrie nucléaire militaire.
C’est à Enrico Fermi que l'on doit le premier réacteur nucléaire au monde : la Chicago Pile-1 destinée à la recherche en 1942.
Aujourd'hui, plus de 200 réacteurs nucléaires de recherche sont en fonctionnement dans plus de 60 pays, mais seuls une quarantaine ont une puissance significative (supérieure à 5 mégawatts).
Les réacteurs de recherche peuvent être divisés en cinq familles distinctes[1] :
les réacteurs à faisceaux de neutrons ;
les réacteurs d'irradiation et d'expérimentation en cœur ;
les maquettes critiques ;
les réacteurs d'études et essais de sûreté ;
les réacteurs d'enseignement.
Types de réacteurs par application
Réacteurs à faisceaux de neutrons
Les réacteurs dits « à faisceaux de neutrons » sont destinés principalement à la recherche fondamentale sur les matériaux. Les neutrons (essentiellement des neutrons thermiques) sont sortis du cœur du réacteur et sont utilisés à l'extérieur pour faire des analyses par diffraction de neutrons ou bien par diffusion.
Quelques exemples de réacteurs de recherche de ce type :
Les réacteurs d'irradiation sont des réacteurs destinés à l'étude et au test de matériaux qui entreront dans la composition de composants de réacteurs ou de combustibles nucléaires. L'acronyme anglais utilisé pour désigner ce type de réacteurs est MTR (Material Test Reactor)
RJH (France), mise en service prévue entre 2032 et 2034
Maquettes critiques
Les maquettes critiques sont des réacteurs de très faible puissance thermique et de faibles flux neutroniques, destinés à la qualification expérimentale de données théoriques ou de calculs en neutronique et en physique des cœurs[2].
Ils sont destinés à l'étude d'accidents par la mise en œuvre de situations accidentelles volontaires (augmentations contrôlées de pression, de température, perte de réfrigérant, etc.)
Les réacteurs qualifiés de réacteurs d'enseignement sont de petits réacteurs représentant de réels réacteurs de puissance mais à échelle réduite. Ils sont utilisés dans le cadre de la formation continue ou de l’enseignement universitaire.
Les réacteurs à eau lourde permettent d’obtenir des flux de neutrons thermiques importants sortis du réacteur sous forme de faisceaux. Ils sont utilisés principalement en recherche fondamentale et pour la production de plutonium militaire.
les réacteurs à eau légère
Les réacteurs à eau légère plus adaptés aux tests de matériaux. On peut distinguer deux sous-catégories :
les réacteurs "piscine", refroidis et modérés à l’eau, généralement polyvalents et très simples d’accès et d’utilisation,
les réacteurs à eau sous pression, pouvant fonctionner à des puissances supérieures à celles des réacteurs "piscine", dont l’utilisation expérimentale est plus délicate du fait de la présence du caisson contenant le cœur du réacteur.
↑« L’apport des maquettes critiques Minerve et Masurca à la physique des réacteurs », Clefs CEA, no 55, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
chap. 2 « Les différents types de réacteurs de recherche, situation globale dans le monde, utilisations et risques associés », dans Eléments de sûreté nucléaire - Les réacteurs de recherche, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, (lire en ligne [PDF]).