Ce charançon est de couleur noire mate avec des élytres rainurés[3]. Il mesure de 20 à 40 mm de long. Le rostre est fin et long, les pattes robustes, le corps d’un noir velouté, le corselet ovalaire, rétréci en avant et arrondi en arrière. L’animal marche lentement et se cramponne au corps qui le soutient. Le dimorphisme sexuel concerne la longueur de l’insecte, ainsi que la dimension de la prolongation du rostre. Rhynchophorus palmarum ne peut pas tourner la tête de 90 degrés lorsqu’il est inquiété. Il ne doit pas être confondu avec Dynamis borassi dont les élytres ne sont pas finement pruineuses mais sont noir brillant et qui peut tourner la tête de 90 degrés lorsqu'il est inquiété.
Biologie
La larve de la calandre, d’un blanc sale, appelée vulgairement ver palmiste, est très grosse. Elle vit dans les troncs de palmiers, dont elle dévore la matière féculente. Au moment de sa transformation, elle se fabrique une coque avec les filaments du bois de palmier.
L’insecte est attiré par l’odeur de sève des palmiers voire d'autres plantes, ce qui implique qu’il attaque plus les palmiers qui présentent une blessure voire les stipes et souches des palmiers abattus. Il se nourrit dans les tissus des stipes de palmiers (et donc cocotiers également) et pond dedans. La larve se développe à l'intérieur des tissus et peut creuser les stipes assez profondément en produisant une forte putréfaction. Les individus communiquent entre eux au moyen d'une phéromone d'agrégation qui a été isolée et synthétisée. Un individu qui découvre un palmier propice au développement de l'espèce émet cette molécule volatile qui attire d’autres individus. La phéromone n'est attractive que lorsqu'elle est combinée à l'odeur du végétal blessé même légèrement. On peut attirer R. palmarum avec d'autres végétaux ou organes qui ferment rapidement comme la canne à sucre ou les fruits du palmiers Bactris gasipaes.
De la Palestine à l'Amérique latine, on fait griller le « ver palmiste » et on le considère comme un mets très délicat : ainsi en Guyane, sa larve est appelée pisu en Wayãpi, tandis que l'adulte est appelé alamɛnay[5].
Le genre Rhynchophorus contient d'autres espèces nuisibles aux palmiers dans diverses parties du monde.
Synonymes
Rhynchophorus cycadis Erichson
Rhynchophorus depressus Chevrolat
Rhynchophorus languinosus Chevrolat
Notes et références
↑ a et bF. Vigouroux, Dictionnaire de la Bible, vol. II, Letouzey et Ané, , « Calandre », p. 36
↑Les coléoptères abondent en Palestine, où les naturalistes en ont compté plus de quatre cents espèces. Les Hébreux ont donc certainement connu la calandre et le ver palmiste. Cependant l'Écriture n’en fait aucune mention certaine, quoique divers commentateurs aient cru la reconnaître, soit dans le gâzâm, soit dans le ṣelâṣâl : cf. Wood, Bible animals, Londres, Ch. Scribner, , p. 630
↑ très finement pruineuses (d'où l'aspect mat) (es) Rodolfo Bastidas et Yanet Zavala, Principios de Entomología Agrícola, Ediciones Sol de Barro, (ISBN980-245-006-5)
↑Françoise Grenand, Dictionnaire wayãpi-français, lexique français-wayãpi : Guyane française, Paris, Peeters-Selaf, , 538 p. (ISBN2-87723-012-0 et 9782877230124, lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
(es) Mexzón, G. Ramón; Carlos M. Chinchilla; Geovanny Castrillo & Danny Salamanca, Biología y hábitos de Rhynchophorus palmarum L. asociado a la palma aceitera en Costa Rica, ASD Oil Palm Papers 8: pp. 14–21, 1994.