Les routes départementales 18, 20 et 142 passent sur la commune.
L'accès depuis le TGV se fait depuis Avignon (gare TGV ou gare du centre-ville), Orange ou Montélimar.
Relief
Plaine agricole, le territoire de la commune de Richerenches est relativement plat avec une différence de dénivelé de 59 mètres seulement.
Sismicité
Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[2].
Hydrographie
La Coronne traverse la commune sur un axe est-ouest au sud du bourg, tandis que l'Aulière et le canal du Moulin arrivent depuis la commune de Valréas[1]. Un affluent du Lez, le Talobre[3], cours d'eau de 10,50 km, sert de limite communale entre Richerenches et Visan.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 814 mm, avec 6,3 jours de précipitations en janvier et 3,2 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Visan », sur la commune de Visan à 6 km à vol d'oiseau[6], est de 14,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 772,7 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 42 °C, atteinte le ; la température minimale est de −10,9 °C, atteinte le [Note 1],[7],[8].
Au , Richerenches est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Valréas, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[12]. Cette aire, qui regroupe 12 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,1 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (94,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
cultures permanentes (49,7 %), zones agricoles hétérogènes (40,1 %), prairies (5,3 %), zones urbanisées (3 %), forêts (1,8 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Le premier site habité fut celui de Bolboton Il n'en reste aujourd'hui qu'une ferme qui porte ce nom. Ce toponyme venant d'un thème pré-celtique *borb désignant des sources ou des rivières, indique une occupation dès l'antiquité[16]. Mais aucun vestige n'a été encore découvert à proximité.
Moyen Âge
Le fief de Bolboton fit partie des biens donnés par le prieur de Saint-Saturnin-du-Port, en 954, à l’abbaye de Cluny. Cette donation fut confirmée, entre 963 et 1066, par Conrad, roi de Bourgogne. En 1251, Alphonse de Poitiers, gendre de Raymond VII de Toulouse et héritier de ses domaines, ayant fait dresser l’état de ses biens dans le Livre Rouge, il y est noté que les terres de Bolboton dépendaient alors du prieuré clunisien de Saint-Pierre de Colonzelle[17].
En , 5 000 gens d'armes, sous la conduite de Guichard de Poitiers-Valentinois et de son cousin Hugues Adhémar, descendirent ravager le Haut Comtat. Ils s'en prirent particulièrement au siège de l'ancienne préceptoriale qu'ils pillèrent et incendièrent. Seul resta intact et habité le castellas de Bolboton, perché, à 400 mètres d’altitude sur la colline voisine de ce lieu qui désormais eut pour nom les « Vieilles Richerenches »[1].
En 1389, après s'être attaqué à Visan, Raimond de Turenne se dirigea vers les Richerenches, fief de Dieudonné d’Estaing[18], évêque du Tricastin, et le castellas de Bolboton. Il prit d'assaut ce dernier, détruisit le village de Montaigu qui se trouvait à proximité sur le territoire de Valréas et fit fuir les Richérenchais.
Encouragé, il fit venir les frères Guichard et Hugues de Parnac, deux autres chevaliers du Temple. Leur arrivée amplifia le mouvement de donation. Cette même année ce furent 18 seigneurs du Tricastin qui cédèrent aux Templiers les biens qu'ils possédaient entre le ruisseau de l'Essonne et l'étang du Grenouillet avec droit de chauffage et droit de pâture[19].
L'activité de cette commanderie était orientée sur la culture du blé et de la vigne ainsi que sur l'élevage de chevaux et de moutons. Richerenches était alors réputée pour la qualité de ses chevaux, tous destriers de guerre (appelés aussi turkoman), solides physiquement, dont la quasi-totalité était envoyée en Terre sainte. En 1139 Le seigneur Hugues de Bolboton se fit Templier, céda à l'Ordre tous ses biens et terrains et fut nommé commandeur de Richerenches cette même année[17].
En 1230, un conflit s'éleva entre le précepteur Bertrand de la Roche et Geoffroy, l'évêque du Tricastin. La discorde avait comme motif la jouissance des pâturages de la Baume-de-Transit. Il fallut l'arbitrage de Jean des Baux, dit de Baussan, évêque de Toulon, pour réconcilier les deux parties[19].
Guigues Adhémar, Grand Maître de la Milice de Provence, en présence de Guillaume Hugolin, précepteur du Temple de Richerenches, et de tous les commandeurs, rendit hommage, en 1290, au pape de tous les biens templiers entre les mains de Philippe de Bernisson, nouveau recteur du Comtat Venaissin[19]. Lors de la dissolution de l'ordre du Temple, au concile de Vienne, en 1308, ces terres furent données aux Hospitaliers puis au pape Jean XXII en [1].
Renaissance
Le castellas de Bolboton, en 1409, était encore considéré comme une place forte. Il fut démantelé en 1411. C’est à cette date que les Valréassiens obtinrent le droit de récupérer les ruines des remparts des « Vieilles Richerenches » et des maisons détruites de Bolboton. Claude Faure, un historien du Comtat Venaissin, explique :
« Les habitants de Valréas avaient supplié le cardinal de Thurey de leur accorder l’autorisation de prendre les pierres des maisons écroulées et depuis longtemps inhabitées et de s’en servir pour réparer leurs murailles. Ils demandèrent aussi le droit de pâture sur le territoire. Le cardinal avait accordé cette autorisation mais ses ordres n’avaient pas été exécutés. À sa mort, François de Conzié manda son trésorier pour s’assurer si les pierres demandées appartenaient au pape ou à des particuliers : dans le premier cas, les habitants de Valréas pouvaient les prendre ; mais ils devaient s’en servir seulement pour réparer et fortifier les murs de clôture de leur ville[20]. »
La Révérende Chambre Apostolique - le ministère des finances pontificales - en tant que Dame foncière de ces deux fiefs, les octroya au seigneur de Baume-de-Transit. En 1476, comme ces lieux étaient toujours inhabités, la ville d’Avignon les racheta pour le compte du cardinal-légat Julien de la Rovère, le futur pape Jules II. Celui-ci tenta de repeupler le village. Mais en 1487, les nouveaux habitants en butte aux exigences financières de Guillaume Adhémar de Monteil, l'évêque du Tricastin, préférèrent quitter les lieux. Il fallut les interventions des frères Antoine et Pierre Allard, Jean et Vincent Néalme, conseillers de la ville de Valréas, pour que le prélat acceptât de baisser ses dîmes du 1/12e au 1/18e[21].
Julien de la Rovère les rétrocéda, le , au Collège du Roure, ex Collège Saint-Nicolas d'Annecy, qui passa un acte d’habitation pour les repeupler. Seules, après 177 ans d’abandon, les « Autres Richerenches » le furent et donnèrent naissance à l’actuel village qui porte ce nom. Bolbotonn resta désert et aujourd’hui ce site est uniquement signalé par une ferme portant cette dénomination située au confluent du Lez et de l’Aulière[22].
En 1562, les « Autres Richerenches » furent attaquées, en pleine guerres de Religion, par le baron des Adrets. Le village, à nouveau déserté, ne retrouva que peu à peu ses activités. Le , la Révérende Chambre Apostolique, redevenue Dame foncière, ne retira que sept florins de son fief grâce à la dérivation pour l'eau du moulin[21].
Période moderne
Le beffroi fut édifié au cours des années 1746 et 1747. Sur sa façade méridionale fut installée une horloge. Quant à la façade de l'église, elle fut entièrement refaite selon les plans de l'architecte Jean-Baptiste Franque, en 1765[22].
Le fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.
En 1800, il y eut modification des limites départementales, Suze-la-Rousse étant rattachée à la Drôme, ce qui eut pour conséquence l'enclavement du canton vauclusien de Valréas, devenu dès lors l'enclave des papes.
Dans le premier quart du XXe siècle, fut édifié le monument aux morts de la commune. Il est dû aux ciseaux du sculpteur Henri Guérin et est inscrit depuis le à l'inventaire général du patrimoine culturel[23].
Au début des années 1950, l'archevêque d'Avignon nomme un nouveau curé dans la paroisse de Richerenches, l'abbé Henri Michel-Reyne, originaire de Jonquières. Ce fut à son initiative que fut instituée, en 1952, la « messe aux truffes » en l'honneur de saint Antoine et du diamant noir[24].
Monument aux morts des deux dernières guerres mondiales.
La messe aux truffes de Richerenches.
Toponymie
Les formes les plus anciennes attestées sont Ricarensis, en 1138, et Richernsis, en 1143. Ces deux toponymes indiquent une origine liée au nom d'un homme germain, Richari, auquel a été accolé le suffixe germain -ing puis croisé avec le suffixe pré-latin -incum[25].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[30].
En 2021, la commune comptait 542 habitants[Note 3], en évolution de −19,35 % par rapport à 2015 (Vaucluse : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'agriculture tient une place importante dans l'économie des communes de l'enclave, avec la culture de la vigne ainsi que la production et l'échange de truffes. Richerenches est d'ailleurs réputée pour être la capitale de la truffe. Selon les années, il s'y échange de dix à trente tonnes de truffes, soit 30 % de la production nationale.
L'on trouve sur le territoire de la commune une cave coopérative, « Le Cellier des Templiers », et deux domaines privés, le domaine Saint-Alban et le domaine La Guiberte[33].
Tourisme
Le patrimoine hérité des Templiers, les paysages de l'enclave et le marché truffier attirent les touristes.
La commune dispose d'un office de tourisme une étoile situé dans la maison templière de la commanderie qui date de 1136, où il est possible de visiter le petit musée de la truffe et du vin ainsi que la maquette de la commanderie telle qu'elle se présentait au XIIe siècle, la grande salle de l'étage accueille régulièrement des expositions, des concerts et autres manifestations.
La commune dispose également d'un comité des fêtes[34].
Les touristes peuvent loger en locations meublées ou chambres d'hôtes.
Chaque année, le troisième dimanche de janvier, on célèbre dans l'église la messe dite « des truffes », cérémonie créée à la fin des années 1950 par le curé de la paroisse l'abbé Henri Michel-Reyne[35]. Lors de cette messe (en provençal), des truffes sont données en offrande lors de la quête, puis une pesée et une vente aux enchères est organisée devant la mairie.
Plusieurs parcours à vélo permettent de visiter les communes de l'Enclave des papes et leur patrimoine[38].
Un club de football (Avenir Sportif de Richerenches) et une société de chasse[34]. La pétanque se pratique malgré l'absence d'un club.
Un parc de loisirs familial, le Fun Parc Aventure de Richerenches, permet la pratique du laser ball ainsi que quad et kart cross[39].
Santé
Pas d'aménagement particulier de santé sur la commune, mais centre hospitalier, pharmacies et divers médecins sur la commune voisine de Valréas.
Vie locale
Cultes
Catholique (église)
Écologie et recyclage
La collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés et la protection et mise en valeur de l'environnement se font dans le cadre de la communauté de communes de l'Enclave des Papes.
Statue d’une Vierge Noire, Notre-Dame de Coronne. Cette vierge noire a été datée du XIIIe siècle. Trois siècles plus tard, la chapelle de Bolboton, dédiée à cette Vierge Noire, portait le nom de Notre-Dame-des-Veilles, comprendre les Vieilles, sous-entendues Richerenches.
Église Saint-Denis reconstruite au début du XVIe siècle sur la base d'une église templière achevée en 1147 et détruite avec l'abolition de l'ordre du Temple[42].
La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Rencontre (XVIIe siècle).
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Richerenches et le cinéma
Une grande partie des scènes du film télévisé Le serre aux truffes (1997), tiré du roman de Pierre Sogno, et réalisé par Jacques Audoir, avec Pierre Vaneck, Christian Barbier, Raoul Billerey et Franck Dubosc a été tournée à Richerenches[43].
Raoul Ruiz a également tourné sur la commune de Richerenches en 2001, "les Âmes fortes", tiré du roman de Jean Giono. La distribution était riche en acteur avec John Malkovich, Laetitia Casta, Arielle Dombasle, Frédéric Diefenthal, Christian Vadim entre autres.
Richerenches et la télévision
Le village de Richerenches est mentionné dans l'épisode 1 de la saison 4 de la série télévisée Warehouse 13. Dans cet épisode, les personnages principaux se rendent à Richerenches pour y rechercher un artefact censé les aider à réparer une catastrophe survenue quelques jours auparavant, et ce faisant, ils rencontrent la secte fictive de La Confrérie du Diamant Noir, issue du mouvement des Templiers.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Éd. Larousse, 1968, p. 1713.
↑ abc et dRipert de´ Monclar, Le Cartulaire de la Commanderie de Richerenches de l’Ordre du Temple, Avignon – Paris, 1907
↑Dieudonné d’Estaing, simple doyen de Laon, était devenu évêque de Saint-Paul-les-Trois-Châteaux le 23 décembre 1388. Son oncle était le cardinal Pierre d'Estaing
Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique des communes du département de Vaucluse, Avignon, Seguin Ainé, , 400 p. (lire en ligne)
Robert Bailly, Dictionnaire des communes du Vaucluse, Éd. A. Barthélemy, Avignon, 1986. (ISBN2903044279)
Florian-Gabriel Serron (texte) et Annick Guillaume (photos), Richerenches la secrète. Un marché en terre de truffes, Balade explicative des codes et rites du marché de Richerenches.