Riek Machar
Riek Machar, né en 1950 à Leer, est un homme d'État sud-soudanais. Il devient vice-président de la région autonome du Soudan du Sud en 2005. Après l'indépendance de son pays en 2011, il est de nouveau vice-président, poste qu'il conserve jusqu'en 2013. Il redevient vice-président pendant quelques mois en 2016, puis est de retour à ce poste depuis 2020. BiographieJeunesse et formationRiek Machar Teny Dhurgon, né en 1950 à Leer, dans l'État de l'Unité, est un homme politique sud-soudanais et une figure-clé de la politique du Soudan du Sud. Il est le fils du chef d’Ayod et de Leer et a été élevé dans la foi de l'Église presbytérienne. D'origine ethnique Nuer, il appartient à la section Dok du peuple Nuer. Il a poursuivi ses études d'ingénierie à l'Université de Khartoum, où il a obtenu son diplôme, avant de compléter un doctorat en génie mécanique à l'Université de Bradford en 1984. Machar est souvent désigné par le terme tuut dhoali, ou Doth en anglais, qui se traduit par « adulte garçon », suggérant une connotation d'immaturité ou de manque d'initiation culturelle. Il a cherché à dépasser les divisions tribales et à décourager les pratiques d'initiation. Cependant, dans son conflit avec John Garang, il a exploité les rivalités ethniques entre les Nuer et les Dinka, contribuant ainsi aux tensions politiques dans la région. Carrière politiqueVice-président du Soudan du SudDevenu vice-président de la région autonome du Soudan du Sud en 2005, il conserve son poste lors de l'indépendance de son pays le . Deux ans plus tard, il est limogé par le président Salva Kiir avec tout son gouvernement le , après avoir fait état de son ambition de briguer le poste de président de la République lors des élections prévues en 2015[1]. Le , des combats éclatent dans la capitale Djouba, entre ses partisans et ceux du président Kiir, faisant ressurgir d'anciennes dissensions entre les différents clans du Mouvement populaire de libération du Soudan, l'ancienne rébellion qui mena le pays à l'indépendance, sur fond de rivalité ethnique : d'un côté les Nuers, et de l'autre les Dinkas (ethnie majoritaire dont est issu Salva Kiir). Le 16 décembre, le président Kiir annonce qu'un coup d'État a été déjoué. Au soir du 17 décembre, Riek Machar était toujours « en fuite » et activement recherché, tandis que huit de ses ministres avaient été arrêtés, et que les affrontements avaient déjà fait 73 victimes[2],[3]. Le , dans le but de tenter de mettre fin à la guerre civile, il est de nouveau nommé vice-président par le président Salva Kiir[4]. Le suivant, après de nombreux reports[5], il prend finalement ses fonctions après avoir prêté serment[6]. Le 2016, l'annonce par des médias sociaux que Machar serait retenu en otage par des partisans du chef de l'État met le feu aux poudres et entraîne des affrontements qui durent plusieurs jours et se terminent par un cessez-le-feu le 13 juillet. Craignant pour sa sécurité, Machar refuse de retourner à Djouba et le 25 juillet, il est remplacé par Taban Deng Gai comme premier vice-président de la République, mais il conteste son éviction[7]. Le , quelques jours après la signature à Khartoum d'un accord de cessez-le-feu permanent avec Salva Kiir, il est annoncé que Machar retrouvera son poste de premier vice-président, que les titulaires sortants seront maintenus à leurs fonctions et qu'une femme membre de l'opposition sera également nommée[8]. Le , un nouvel accord signé à Khartoum prévoit la nomination pour trois ans de Machar comme vice-président, et de quatre autres vice-présidents, la formation d'un gouvernement de transition de 35 membres, dont 20 de Kiir, 9 de Machar, ainsi que l'élargissement du parlement à 550 membres, dont 332 loyaux à Kiir et 128 à Machar[9]. Le , l'accord de paix est signé à Addis-Abeba[10] en Éthiopie. En , Salva Kiir et Riek Machar se sont rencontrés pour mettre en application l'accord de , dans le but de former un gouvernement à partir de [11]. En , Machar se met d'accord avec son rival, le président Salva Kiir, pour former un gouvernement d'union nationale à la fin du mois de [12]. À la suite de cet accord, il est nommé vice-président le [13]. Son épouse Angelina Teny est nommée ministre de la Défense[14]. Vie privéeLa première épouse de Machar, Angelina Teny (en) , est l'une des femmes politiques de premier plan au Soudan du Sud. Elle a été ministre d'État à l'Énergie et aux Mines au sein du gouvernement de transition entre 2005 et 2010. Machar a ensuite épousé Emma McCune (en), une travailleuse humanitaire britannique. Cette dernière est morte dans un accident de voiture à Nairobi en 1993, à l'âge de 29 ans, alors qu'elle était enceinte. Notes et références
Liens externes
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