Marguerite la Villette est la fille de l'artiste peintre Élodie La Villette (1842-1917) et de Jules La Rousse La Villette[2]. Elle est aussi la nièce du côté maternel de l'artiste peintre Caroline Espinet (1844-1910).
En 1888, elle épouse l'enseigne de vaisseau Émile Strohl (1863-1900) dont elle gardera le nom[3] et dont elle eut trois filles et un fils, les deux aînées ayant été recueillies à la mort de leur père par Caroline Espinet. Rita Strohl crée en 1912, avec son second mari, le maître verrier et mélomane Richard Burgsthal (pseudonyme de René Billa) et avec l’appui financier d'Odilon Redon, Gustave Fayet et d’autres souscripteurs, l'éphémère théâtre de La Grange[4] à Bièvres (Essonne), qui fermera dès le début de la Première Guerre mondiale. Elle y donne des œuvres lyriques imprégnées de mysticisme et de symbolisme.
Sa condition de femme artiste et son fort tempérament, ainsi qu’une volonté farouche d’échapper aux mondanités parisiennes expliquent peut-être les raisons de son oubli : la plupart de ses œuvres n’ont jamais été éditées ni enregistrées, et les manuscrits de ses œuvres sont actuellement en possession de ses descendants lorientais.
Morte quasi oubliée, sa musique suscite depuis quelques années un regain d’intérêt, mais encore trop confidentiel au regard de la qualité des œuvres retrouvées[réf. nécessaire] (notamment sa sonate pour violoncelle et piano « Titus et Bérénice »[5]).
Titus et Bérénice, Aude Pivôt (violoncelle) et Laurent Martin (piano), avec la Sonate pour violoncelle et piano no 2 de George Onslow, Ligia Digital, 2017[17].
Titus et Bérénice, Edgar Moreau (violoncelle) et David Kadouch (piano), avec d'autres œuvres de compositeurs français de la même période, sur double album Warner Classics / Erato, 2018[18].
Rita Strohl, une compositrice de la démesure. Monographie en 3 volumes, musique vocale, musique de chambre et musique orchestrale (6 CD), La boîte à pépites, 2023-2024[19].
↑Mariage à Lorient le 12 décembre 1860, la mariée sans profession et le marié lieutenant au bataillon d'apprentis fusiliers à Lorient[réf. nécessaire].
Carlos Larronde, L'art cosmique et l'œuvre musical de Rita Strohl, Paris, Denoël et Steele, 1931 (lire en ligne).
Florence Launay, Les compositrices en France au XIXe siècle, Paris, Fayard, 2007.
Mario d'Angelo (coord. avec le concours de l'Observatoire musical français), La musique à la Belle Époque. Autour du foyer artistique de Gustave Fayet (Béziers, Paris, Fontfroide), Narbonne, MAGFF, 2010.
Mario d'Angelo, "Musique et musiciens à la Belle Époque", dans Mario d'Angelo (coord.), La musique à la Belle Époque. Autour du foyer artistique de Gustave Fayet, Paris, Éditions Le Manuscrit, 2013, p. 109-142. Présentation en ligne