Roquepertuse. Les piliers du portique et deux statues de guerriers accroupis retrouvés sur le site. IIIe – IIe siècle av. J.-C. Musée d'archéologie méditerranéenne à Marseille.
Roquepertuse sur la commune de Velaux dans les Bouches-du-Rhône, est un plateau d'environ un demi-hectare, surplombant la vallée de l'Arc. Du VIIe au IIe siècle avant notre ère, s'y trouvait un important village proto-celte.
Le site est classé monument historique en 1967[1].
Premières fouilles
statue d'oiseau
statue de guerrier assis
statue bicéphale
Sa notoriété est due à la découverte ancienne de statues (deux « guerriers-héros assis en tailleur », un oiseau de proie, une tête d'Hermès bicéphale) et de fragments de portiques en pierre, qui ont longtemps caractérisé ce site comme un sanctuaire sallien (ou salyen) du IIe siècle avant l'ère chrétienne.
Après la découverte par hasard des premiers éléments sculptés au XIXe siècle[2], on doit la première fouille du site au comte Henry de Gérin-Ricard. Une campagne de fouilles s'étala ensuite sur une période de dix ans, de 1917 à 1927, et permit de mettre au jour les structures bientôt associées à un sanctuaire. Ce dernier, attribué aux Celto-ligures, fut d'abord daté de la veille de la conquête romaine.
Analyses récentes
Une réinterprétation du style des guerriers assis a fait que les archéologues privilégient aujourd'hui une origine plus ancienne pour ces statues, qui remonteraient au moins au Ve siècle avant l'ère chrétienne (à la fin du premier âge du fer ou au début de la période laténienne).
Les fouilles menées entre 1989 et 2002 ont montré que le site – peut-être un sanctuaire à l'origine – était un centre d'habitat important au IIIe siècle. Cette « agglomération », comprenant un oppidum sur le plateau et un habitat en terrasses au sud (« village de pente ») connut une première destruction violente au IIIe siècle, avant d'être définitivement abandonné au début du IIe siècle. Dans ce contexte, l'emploi ou le réemploi des statues n'est pas clair.
La caractérisation exclusive du site de Roquepertuse en tant que sanctuaire celto-ligure a donc été abandonnée. Les principales « pièces » archéologiques trouvées à Roquepertuse étaient visibles au Musée d'archéologie méditerranéenne de Marseille, elles sont à présent (2023) transférées au Musée d'histoire de Marseille.
↑Fabienne Gateau (dir.), Frédéric Trément et Florence Verdin, L'Étang-de-Berre, L'Étang-de-Berre, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, coll. « Carte archéologique de la Gaule » (no 13/1), , 379 p. (ISBN978-2-87754-041-4, lire en ligne), p. 322
Annexes
Bibliographie
Henri de Gérin-Ricard, Le sanctuaire préromain de Roquepertuse à Velaux (Bouches-du- Rhône), Marseille, Société de statistique d'histoire et d'archéologie de Marseille et de Provence,
Brigitte Lescure, « Roquepertuse », dans Voyage en Massalie : 100 ans d'archéologie en Gaule du Sud, Marseille, Musées de Marseille/Édisud, (ISBN2-85744-496-6), p. 165-171
B. Lescure, F. Cognard et L.-F. Gantès, « Le sanctuaire celto-ligure de Roquepertuse », Archeologia, no 303, , p. 40-47 (ISSN0570-6270)
Dominique Garcia, La Celtique méditerranéenne : habitats et sociétés en Languedoc et en Provence (VIIIe – IIe siècle av. J.-C.), Arles, Errance, coll. « Les Hespérides », , 2e éd. (1re éd. 2004), 247 p. (ISBN978-2-87772-562-0)
Fernand Benoit, « Reconstitution des statues de Roquepertuse », Provence historique, t. 5, no 21, , p. 193-195 (lire en ligne)