Il retourna au Mexique où il commença sa carrière professionnelle. En 1957, il fut invité à filmer un reportage sur la Grande Muraille de Chine. Le documentaire ne fut jamais post-produit mais il existe des copies des rushes originaux. En 1962, il réalisa Magueyes[1], une succession de photographies accompagnant la IXe Symphonie de Dmitri Chostakovitch. Magueyes est apprécié pour son style personnel, expérimental et dramatique, à la morale pacifiste. Le film, de neuf minutes, fut distribué en Europe comme préambule à Viridiana de Luis Buñuel, projeté notamment au Festival de Cannes, au Festival de Sestri Levante et à la Semaine du Cinéma de Mannheim.
En 1964, la STPC[2] ouvrit au public le Premier Concours du Film Expérimental, qui prétendait donner à de nouveaux talents l'opportunité d'entrer dans l'industrie du cinéma mexicain, alors très fermée. La fórmula secreta, scénarisé par Santos Núñez, avec un texte de Juan Rulfo lu par Jaime Sabines, permit à Gámez de remporter le premier prix. Son ton novateur et expérimental met en parallèle des images d'un Mexique en perte d'identité, avec ses terres arides et désertes, et une population s'ouvrant au capitalisme, représenté par la firme Coca-Cola.
Dans les années 1970, Gámez tourna plusieurs courts métrages documentaires, notamment avec son confrère Carlos Velo. Il dut attendre 1992, pour réaliser Tequila, son unique long métrage, dédié aux femmes mexicaines. En 2000, sortit directement en vidéo Apuntes, hommage au compositeur Silvestre Revueltas. Rubén Gámez décéda d'un arrêt cardiaque le , laissant inachevé son projet de fictionMesoamérica.
En 2001, Rubén Gámez avait été récompensé par l'AMACC d'un Ariel d'Or Spécial pour l'ensemble de sa carrière, « profitable à l'enrichissement de la culture mexicaine ».