La rue Scheffer est une voie publique allant de la rue Benjamin-Franklin à l’avenue Georges-Mandel ; elle mesure 590 mètres de long, et sa largeur varie de 12 mètres au maximum à 6 mètres au minimum[1].
De la rue Benjamin-Franklin à l’avenue Georges-Mandel, elle croise successivement :
En 1730, le « chemin des Moulins » désigne une voie comprise entre la rue Vineuse et la rue Cortambert. En effet, il y avait à l'époque trois moulins à proximité, dont le moulin Leclère, situé près de l’actuelle rue Bellini. En 1848, cette voie l'ancienne commune de Passy devient la « rue des Moulins », avant d'être classée dans la voirie parisienne en vertu du décret du et de prendre sa dénomination actuelle par un décret du . Entre 1848 et 1853, des travaux prolongent la rue vers l'ouest. Originellement, il était prévu qu'elle rejoigne la rue de la Pompe, mais le projet est abandonné lors du percement de l'avenue Henri-Martin (actuelle avenue Georges-Mandel[Note 1]). En 1903, on choisit de la prolonger vers le sud, entre les rues Vineuse et Benjamin-Franklin, ce qui absorbe alors le square Benjamin-Franklin, depuis disparu[1].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
No 1 : immeuble Art déco construit par l'architecte Marcel Hennequet en 1929-1930, remarquable par sa façade entièrement composée de bow-windows[2].
No 4 : le chansonnier Pierre-Jean de Béranger y habita jusqu'en 1850, chez la veuve d'un militaire, nommée Mme Bega[1].
No 7 : il se trouvait ici une voie privée, la villa Bigot, disparue depuis[1].
No 10 : immeuble construit par l'architecte Roger Anger[3].
No 39, à l'angle de la rue Louis-David : immeuble de style Art nouveau construit en 1911 par l'architecte Ernest Herscher[4], qui y installe, au rez-de-chaussée, son agence d'architecture[5]. L'immeuble est primé par le jury du concours de façades de la ville de Paris en 1922[6]. L’artiste dramatique Léa Caristie-Martel[7] (1865-1934), surnommée la Muse des armées, y a vécu. En 1914, sous sa présidence, un ouvroir[8] y est installé exclusivement réservé aux femmes habitant le seizième arrondissement et, plus particulièrement, aux ouvrières touchant l’allocation de chômage[9]. Le président du Niger Hamani Diori y a acheté un appartement en 1962, au prix de 170 000 francs[10], par l'intermédiaire de son ambassadeur[11]. Il avait pour habitude d'y recevoir ses hôtes de marque lors de ses séjours parisiens entre 1962 et 1974.
No 40 : la poétesse Anna de Noailles y habita à partir de 1910. Elle y mourut en 1933[1]. Sur un panneau Histoire de Paris installé à proximité est écrit : « La princesse Anna Bibesco Brancovan, née à Paris en 1876 d'une mère grecque et d'un père roumain, devenue comtesse de Noailles par son mariage commence de publier ses vers avec le Cœur innombrable en 1901. Le succès de sa poésie imprégnée d'un néo-romantisme très personnel, mais coulée au moule de la prosodie classique, est immédiat et ne se dément pas, de L'Ombre des jours (1902) ou la Muse des jardins exalte la sensualité et un amour panthéiste de la vie à L'Honneur de souffrir (1927), marqué d'un lyrisme devenu grave et nostalgique. Cette personnalité littéraire et mondaine publie ses mémoires en 1924 (Le Livre de ma vie) et tient salon ici jusqu’à sa mort, en 1933 ».
Immeuble du 40, rue Scheffer.
Plaque sur l'immeuble où se trouvait l'appartement de la comtesse de Noailles.
No 55.
No 57 bis : ancienne ambassade congolaise.
Plaque de la rue.
No 44 : immeuble dont la demande en autorisation de bâtir date du 8 juillet 1910 et dont le propriétaire est alors la marquise de Polignac, qui habite elle-même dans un hôtel particulier situé au no 43 de l’avenue Henri-Martin voisine (aujourd’hui : avenue Georges-Mandel)[12]. Ancienne demeure de madame Marghiloman.
No 57 bis : la République du Congo est propriétaire de cet immeuble. Son ambassade s'y trouvait de 1962 jusqu'au début des années 1980, avant de s'installer au 37 bis, rue Paul-Valéry. Les lieux sont actuellement occupés par des services techniques de l'ambassade.
No 59 : le peintre Théo van Rysselberghe (1862-1926) installe son premier atelier à cette adresse lorsqu'il s'installe à Paris en 1898, atelier qu'il quitte en 1901 pour le 44, rue Laugier[17].
No 11 bis : à cette adresse se trouve avant la Première Guerre mondiale un établissement scolaire, l’Institution de jeunes gens. La fin de l’année scolaire est marquée par un concours de marche, saut, boxe, gymnastique suédoise, etc., entre les élèves et, parfois, entre les professeurs[18].
↑Un ouvroir est un atelier de charité où des personnes bénévoles font des ouvrages de dames pour les indigents - et en l’occurrence, ici, pour les soldats - ou des ornements d’église.
↑L'avenue Henri-Martin telle qu'on l'entend de nos jours n'occupe plus qu'un tronçon de sa superficie d'autrefois, supplantée en grande partie par l'avenue Georges-Mandel.
Annexes
Bibliographie
Napoléon Chaix, Paris guide, 1807, Librairie internationale.