À l'origine, elle partait de la rue des Couronnes, se poursuivait en ligne droite vers le nord-est, en pente douce, sur 200 mètres environ, avant de se terminer par un escalier d'une cinquantaine de marches qui rejoignait la rue Piat. La chaussée était pavée, les trottoirs étroits, sans arbre. La circulation y était peu importante, du fait de l'escalier au bout, qui la rendait quasiment semblable à une impasse. C'était un terrain de jeu idéal pour les enfants qui aimaient dévaler l'escalier ou jouer tranquillement au ballon dans la rue.
Dans le cadre de la rénovation de l’îlot insalubre no7 (qui a consisté essentiellement en des démolitions), la rue a été substantiellement modifiée en 1988 quand le parc de Belleville a été créé, l'amputant de sa moitié supérieure entre la rue Julien-Lacroix et la rue Piat. L'entrée dans chaque immeuble se fait par une rue adjacente.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
L'écrivain Georges Perec a vécu au n°1 (acte de naissance) puis au no 24 (sa mère Cyrla tenait un salon de coiffure) de 1936 à 1941, puis y est souvent retourné, notamment pour l'écriture de son livre W ou le Souvenir d'enfance. Il a chroniqué sa destruction dans un texte paru dans le recueil L'Infra-ordinaire. Au même numéro a habité la famille de Simon Gutman, survivant d' Auschwitz.
Un film documentaire de Robert Bober de 1992, En remontant la rue Vilin (FIPA d'argent 1992), rend hommage à Georges Perec et retrace, à l'aide de photographies anciennes, la destruction progressive de ce cadre du Paris ancien[2].
↑Michel Denis et Juliette Dubois, « Belleville à l'écran : Un exercice de topographie cinématographique », 1895 : Revue de l'Association Française de Recherche sur l'Histoire du Cinéma, no 97, été 2022, p. 36-67.