La saison 1922-1923 du Foot-Ball Club Juventus est la vingt-et-unième de l'histoire du club, créé vingt-six ans plus tôt en 1897.
Le club turinois prend ici part à la 23e édition du championnat d'Italie (appelé alors la Première division, ancêtre de la Serie A), premier championnat de l'Italie fasciste.
Historique
Lors de cette nouvelle saison (la dernière saison du club avant son acquisition par la famille Agnelli), avec toujours Gino Olivetti comme président, le Foot-Ball Club Juventus, ayant connu quelques difficultés au cours des saisons précédentes, tente, avec un effectif quelque peu remanié, de retrouver le haut du tableau.
Pour la première fois de l'histoire de la Juventus, l'effectif se dote d'un capitaine[4], en la personne de Carlo Bigatto, le milieu emblématique au club depuis 1913.
C'est également au cours de cette saison que le club change de siège, en passant de la Via Botero, 16 au Corso Marsiglia.
La société juventina débute donc sa nouvelle saison en étant placée dans le groupe B des éliminatoires de la Ligue nord (en italien Lega Nord) de ce championnat d'Italie 1922-1923 (en italien Campionato d'Italia di calcio 1922-1923).
La Juve ouvre sa saison le dimanche contre le club du Derthona en les battant chez eux à Tortone par 2-1 grâce à un doublé de Blando. Lors de la semaine suivante, les bianconeri subissent une défaite inattendue 2 à 0 contre le club de l'Unione Sportiva Rivarolese.
Lors de 3e journée, les juventini inaugurent leur nouveau stade, le Stadio di Corso Marsiglia[5], premier stade d'Italie construit en béton armé, considéré à l'époque comme un « joyau d'ingénierie ». Ils jouent leur première rencontre à domicile dans leur stade contre le Modène Football Club en s'imposant par 4 buts à 0 (avec un triplé de Ferraris et un but de Blando).
La rencontre prévue pour la 4e journée contre Spezia (qui se finit sur un nul 0-0) fut déplacée la semaine suivante du 5 novembre, à cause du coup d'état de Benito Mussolini lors de sa marche sur Rome du 28 octobre, qui introduisit le pays dans l'ère fasciste. La Juve termine ensuite son année avec deux victoires et une défaite. Lors du premier match de la nouvelle année, le , les bianconeri et le Milan se neutralisent à Turin sur le score de deux buts partout (avec des buts juventini de Monticone et Ferraris). L'effectif juventino bat ensuite 3-1 l'Unione Sportiva Cremonese (avec Blando (doublé) et Ferraris comme buteurs) puis subissent la semaine suivante leur première grosse défaite de la saison, un 4 buts à 1 à l'extérieur contre Bologne (ce fut Beccuti qui sauva l'honneur). Le 11 février, lors d'une rencontre comptant pour la 12e journée, la Juventus prend sa revanche contre Rivarolese en les écrasant 5 à 0 (doublé de Blando, un but contre son camp de Pittaluga, et des buts de Gallo et Grabbi), leur plus grosse victoire de la saison. La Juve enchaîne ensuite avec trois défaites consécutives avant de se ressaisir le 18 mars lors d'une victoire 2 buts à 0 sur l'Udinese grâce à un doublé d'Ansermino. Le club finit ensuite sa saison sans encombre avec aucune défaite, et la clôt sur un nul 2 buts partout contre Bologne au Corso Marsiglia lors de la 22e et ultime journée (avec un but de Blando et un autre contre son camp de Genovesi). C'est d'ailleurs Francesco Blando qui termina meilleur buteur du club avec 11 réalisations.
Avec 25 points, la Juventus se classe à la 5e place de ces éliminatoires (avec 10 victoires, 5 matchs nuls et 7 défaites), une de moins que l'année précédente, et ne parvient toujours pas à franchir le cap des éliminatoires.
Quelques semaines après la fin du championnat, les joueurs de la Juve se rendent à Paris pour disputer une compétition amicale, appelée le Tournoi de Pentecôte de l’US Suisse Paris. En demi-finale, les bianconeri affrontent les Belges du Racing Club de Gand et se séparent sur le score de un but partout, le dimanche . Le lendemain du dimanche de la pentecôte, la Juventus se retrouve en finale contre les parisiens de l'Union sportive suisse de Paris. Après un score vierge de 0-0, les deux clubs sont déclarés vainqueurs ex æquo.
La saison s'arrête pour la Juve au printemps1923, saison qui fut la dernière de la société avant qu'elle ne soit rachetée par la riche famille d'industriels piémontais des Agnelli[6].
↑ a et bAppelé également Anselmino selon certaines sources.
↑Il n'existait pas avant 1922 de capitaine clairement défini, rôle que les joueurs de champ assumaient.
↑Voulu par Gino Olivetti, ce nouveau stade de 15000 places (une performance pour l'époque), aujourd'hui situé au Corso Tirreno, augmenta considérablement le nombre de tifosi du club.