En tant qu'athlète, il s'adjuge quatre médailles olympiques et devient le seul athlète à avoir remporté deux titres consécutifs sur 1 500 mètres, en 1980 et en 1984. Il est également sacré champion d'Europe du 800 mètres en 1986. Au cours de sa carrière, son duel avec son compatriote Steve Ovett s'inscrit dans l'histoire de l'athlétisme. En 1979, il devient le premier athlète à cumuler les records du monde du 800 m, du mile et du 1 500 m. Sebastian Coe entre en politique après sa carrière sportive et occupe un siège de député pour le Parti conservateur de 1992 à 1997.
Né en 1956 dans le quartier de Chiswick à Londres, Sebastian Coe débute l'athlétisme à l'âge de 14 ans au sein du club local des Hallamshire Harriers. Entrainé par son père, Peter Coe, il remporte en 1975 son premier titre national junior sur 1 500 mètres, avant de se classer troisième des Championnats d'Europe juniors, à Athènes, en 3 min 45 s 1[1]. Auteur de 1 min 47 s 7 sur 800 mètres en 1976, il décroche son premier titre international majeur en début d'année 1977 en enlevant le 800 m des Championnats d'Europe en salle de Saint-Sébastien, en Espagne, dans le temps de 1 min 46 s 5. Il confirme son rang durant l'été 1978 en battant le record de Grande-Bretagne du 800 m en 1 min 44 s 25, puis en prenant la troisième place des Championnats d'Europe de Prague derrière l'Est-Allemand Olaf Beyer et l'autre Britannique Steve Ovett. Quelques jours plus tard, à Londres, il bat en 1 min 43 s 97 le record britannique que lui avait ravi Steve Ovett.
Premiers records du monde
Poursuivant ses études d'histoire de l'économie à l'Université de Loughborough[2], Sebastian Coe devient, durant l'été 1979, le premier athlète à cumuler les records mondiaux du 800 mètres, du mile et du 1 500 mètres. Le , lors des Bislett Games d'Oslo, il établit un nouveau record du monde du 800 m en 1 min 42 s 33, améliorant de plus d'une seconde l'ancienne meilleure marque mondiale détenue depuis la saison 1976 par le Cubain Alberto Juantorena[3], alors que de 1962 à 1979, le record mondial du 800 m n'avait progressé que de 9/10 de seconde[4]. Deux semaines plus tard, toujours à Oslo, le Britannique bat le record mondial du mile en 3 min 49 s 0, soit quatre centièmes de moins que le temps du Néo-Zélandais John Walker établi lors de la saison 1975[5]. Puis, le , Coe établit sur la distance du 1 500 m son troisième record mondial en l'espace de 41 jours en signant le temps de 3 min 32 s 03 lors du meeting de Zurich. Il améliore à cette occasion de treize centièmes de seconde le record mondial du Tanzanien Filbert Bayi[6]. Il est élu sportif britannique de l'année 1979 par la rédaction sportive de la BBC.
Titre olympique (1980)
En 1980, Sebastian Coe bat le record du monde du 1 000 mètres de l'Américain Rick Wohlhuter en 2 min 13 s 40 et devient, à cette occasion, le premier athlète à détenir simultanément les records mondiaux des quatre principales épreuves de demi-fond. Aux Jeux olympiques de Moscou, auxquels il participe malgré les consignes de boycott de Margaret Thatcher, il échoue face à Steve Ovett sur le 800 mètres au terme d'une course tactique remportée en 1 min 45 s 40. Coe se classe deuxième en 1 min 45 s 85 après avoir été débordé par son compatriote à deux cent cinquante mètres de l'arrivée[7]. Aligné cinq jours plus tard en finale du 1 500 mètres, Coe prend sa revanche en décrochant son premier titre olympique dans le temps de 3 min 38 s 40, devant l'Allemand Jurgen Straub et Steve Ovett, après avoir lancé une accélération à l'entrée de la dernière ligne droite[8]. Fin août à Coblence, Steve Ovett reprend le record mondial du 1 500 m de Sebastian Coe en 3 min 31 s 36.
Le , à Florence, le Britannique améliore de 61/100 son propre record mondial du 800 mètres en parcourant la distance en 1 min 41 s 73, après être passé en 49 s 9 au 400 m. Cette performance ne sera égalée qu'en 1997 par le Danois Wilson Kipketer. Moins d'un mois plus tard, à Oslo, Coe porte le record du monde du 1 000 m à 2 min 12 s 18, puis celui du mile à 3 min 48 s 53. Dépossédé peu après de ce record par Ovett (3 min 48 s 40), Coe reprend son bien le au Mémorial Van Damme de Bruxelles en signant le temps de 3 min 47 s 33. Sélectionné dans l'équipe d'Europe lors de la troisième édition de la Coupe du monde des nations, à Rome, il s'impose facilement sur 800 m en 1 min 46 s 16.
Blessures et retour au sommet
Mais les ennuis physiques perturbent son ascension l'année suivante. Victime d'une fracture de fatigue au pied, il ne retrouve pas son état de forme de la saison précédente en subissant une défaite sur 800 m face à l'Allemand Hans Peter Ferner lors des Championnats d'Europe d'athlétisme d'Athènes. Quelques jours plus tard, un examen médical lui révèle une mononucléose[9].
Il établit la troisième performance mondiale de l'année 1983 en réalisant 1 min 44 s 80 à Oslo, mais doit mettre prématurément un terme à sa saison après avoir été victime d'une nouvelle infection, la toxoplasmose, lui faisant passer plus d'un mois à l’hôpital. Il déclare forfait pour les premiers Championnats du monde d'athlétisme, à Helsinki.
Deuxième titre olympique (1984)
De retour sur les pistes d'athlétisme en 1984, il se classe deuxième du 800 m, derrière Peter Elliott, lors des Championnats d'Angleterre, mais obtient néanmoins sa qualification pour les Jeux olympiques de Los Angeles. Participant aux deux épreuves de demi-fond, comme à Moscou quatre ans plus tôt, il est largement dominé par le Brésilien Joaquim Cruz sur 800 m (1 min 43 s 00 contre 1 min 43 s 64) mais obtient néanmoins sa deuxième médaille d'argent consécutive sur la distance. Quelques jours plus tard, Sebastian Coe remporte la finale du 1 500 m en 3 min 32 s 53, devant Steve Cram et l'Espagnol José Manuel Abascal après que l'Américain Steve Scott s'est effondré aux 1 000 m et que Steve Ovett s'est effondré sur le bord de la piste après une crise d'asthme[10]. Auteur d'un nouveau record olympique, Coe devient le premier athlète à conserver son titre olympique dans cette épreuve. Il déclare à cette occasion : « Revenir d'une année olympique, c'est très difficile. ce fut une terrible bataille mentale. Après tous les soucis et tous les doutes qui m'ont assailli depuis 1982, j'éprouve un bonheur plus intense qu'à Moscou »[11]
Champion d'Europe (1986)
Forfait pour les Jeux du Commonwealth de 1986, Sebastian Coe décroche lors de cette même saison son premier titre continental à l'occasion des Championnats d'Europe de Stuttgart où il s'impose en finale du 800 m en 1 min 44 s 50, devant ses deux compatriotes Tom McKean et Steve Cram. Coe se classe par ailleurs deuxième de la finale du 1 500 m, devancé au sprint par Cram. Le à Rieti, Coe établit la meilleure performance de sa carrière sur 1 500 m en 3 min 29 s 77. Il souffre d'une tendinite en 1987 et doit déclarer forfait pour les Championnats du monde de Rome. En 1988, mal remis d'une infection pulmonaire contractée lors d'un stage en altitude, il n'est pas sélectionné pour les Jeux olympiques de Séoul à la suite de son échec en séries du 800 m des championnats nationaux. Il établit néanmoins l'un des meilleurs temps de sa carrière sur la distance, quelques jours plus tard, à Coblence, en 1 min 43 s 34.
Fin de carrière
Auteur de 1 min 43 s 38 en 1989 à Berne, Sebastian Coe honore son ultime sélection en équipe nationale à l'occasion de la Coupe du monde des nations de Barcelone. Il se classe deuxième de l'épreuve du 1 500 m derrière le Somalien Abdi Bile.
Coe est devenu dès 1981 membre de la première commission d'athlètes mise en place par Juan Antonio Samaranch, puis de la commission sport pour tous. Il a été un des porte-parole des athlètes au congrès du Comité international olympique de Baden-Baden en 1981. En 2003, il devient président de l'EAAA (association anglaise d'athlétisme amateur) puis membre du conseil de l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF). Il en est le vice-président en 2007[13] et, enfin, président le lors d'un congrès à Pékin, en devançant Sergueï Bubka 115 voix contra 92[14]. Il prend ses fonctions le à l'issue des Championnats du monde d'athlétisme 2015. Sous sa présidence, l'IAAF change de nom et devient World Athletics. En 2017 est créée l'Unité d'intégrité de l'athlétisme (AIU) chargée de la lutte contre le dopage dans l'athlétisme[15]. Seul candidat en lice en septembre 2019 lors du congrès de Doha, il est réélu à l'unanimité[16]. En 2023, il est à nouveau élu lors d'un congrès à Budapest et entame alors son troisième et dernier mandat en application du règlement de World Athletics[15].
À la suite de la découverte de la maladie dont est atteinte sa mère, la PSP (paralysie supranucléaire progressive) il s'engage dans l'association « The Association PSP » pour aider à lutter contre cette maladie rare et orpheline[20].
Président du comité d'organisation de Londres 2012
Succédant à l'Américaine Barbara Cassini, il a milité avec succès depuis le (décision du CIO du ) pour que Londres accueille les Jeux olympiques d'été de 2012[21]. Il a ensuite pris la présidence du LOCOG, le comité organisateur des Jeux olympiques de Londres[22].