Au début des années 1990, Ortner a orienté ses recherches vers les États-Unis. Son premier projet concernait la compréhension et le fonctionnement du concept de classe sociale aux États-Unis, en utilisant les élèves de sa propre classe de terminale comme sujets ethnographiques. Son ouvrage le plus récent concerne la relation entre la culture américaine et les films d'Hollywood. Elle publie aussi régulièrement sur l'anthropologie culturelle et sur le féminisme dans une perspective théorique et philosophique.
Ortner a été mariée à Robert Paul, un anthropologue culturel enseignant actuellement à l'université Emory; et à Raymond C. Kelly, professeur émérite d'anthropologie à l'université du Michigan. Elle est actuellement mariée à Timothy D. Taylor, professeur en ethnomusicologie et musicologie à l'UCLA.
Thèmes de recherche
Sherry Ortner est considérée comme une figure de l'anthropologie féministe[5]. Elle soutient l'idée d'une asymétrie universelle (interculturelle) entre hommes et femmes ; le rôle de reproductrices des femmes les aurait situées symboliquement du côté de la nature, par opposition aux hommes, qui auraient été associés à la culture[5]. Eleanor Leacock, autre anthropologue féministe, s'est opposée à cette thèse de l'universalité de la domination masculine en affirmant (en 1981) que la subordination des femmes était un phénomène lié à la division du travail dans les sociétés industrialisées[6].
Ortner est partisane de la théorie de la pratique (practice theory). Elle ne se focalise pas sur la reproduction sociétale mais se concentre plutôt sur l'idée de « jeux sérieux » (serious games), sur la résistance et la transformation au sein d'une société. Elle a établi ses idées en travaillant avec les Sherpas.
Liste non exhaustive de ses publications
(1974) "Is female to male as nature is to culture?" p. 67–87 in Woman, Culture, and Society, edited by M. Z. Rosaldo et L. Lamphere. Stanford, CA: Stanford University Press.
↑Pascale Bonnemère, « Marilyn Strathern en Mélanésie : un regard critique sur le genre, les objets et les rituels », Tracés. Revue de Sciences humaines, no #14, , p. 203–221 (ISSN1763-0061, DOI10.4000/traces.6019, lire en ligne, consulté le )