Siège de Metz (1444)Siège de Metz
Le siège de Metz par Jean Chartier Chronique de Charles VII (Grandes Chroniques de France)
Guerres féodales en Lorraine
Le siège de Metz en 1444 oppose le duc de Bar et de Lorraine René d’Anjou, et son allié le roi de France Charles VII, aux « citains » de la République messine. La guerre de 1444-1445 est sans doute la plus dévastatrice des guerres médiévales qu'ait eues à subir la cité messine[1]. Contexte historiqueMalgré la signature régulière de « communes trêves », ou Landfrieden, entre les seigneurs de la région, la guerre est un mal chronique en Lorraine aux XIVe et XVe siècles. La région devient le théâtre régulier d’affrontements entre différents seigneurs du Saint-Empire romain germanique. Les ducs de Lorraine, de Bar, de Luxembourg, les comtes de Deux-Ponts, de Vaudémont, l’archevêque de Trèves, les évêques de Metz, Toul et Verdun, s’allient ou s’opposent au gré des circonstances, dans un monde fortement marqué par la féodalité[2]. Afin de conquérir la cité messine, le duc de Bar et de Lorraine, René d'Anjou, demande l'aide de son beau-frère, le roi de France Charles VII. Souhaitant d'une part, contrer l'expansionnisme du duc de bourgogne Philippe le Bon aux marges du Saint-Empire, et d'autre part se débarrasser des troupes d'Écorcheurs qui pillent son propre royaume, le roi de France saisit cette occasion[3]. Pillage du Pays messinLe , les troupes royales mettent le siège devant Épinal, qui appartenait à l'évêque de Metz. La ville s'étant rendue le , le roi soumet Toul et Verdun, avant de « faire guerre aux ville, cité, chasteaulx, places et seigneuries de Metz et aux habitants et subgiects d'icelles »[3]. Le , les "Écorcheurs" arrivent dans le Val de Metz. Les 15 et , le sénéchal Pierre de Brézé, le maréchal André de Laval, le comte Charles IV du Maine et le duc René d'Anjou menacent d'assiéger la ville de Metz, si elle ne se rend pas. À partir du , les maisons fortes et les églises fortifiées du Pays messin sont prises d’assaut, les unes après les autres[3]. Face aux « Écorcheurs » à la solde du roi de France, et à leurs abominations, les paysans messins se réfugient en nombre dans la ville, qui devient vite surpeuplée. Siège de MetzConfiée à Jean Vitton, à ses mercenaires et aux « soldoyeurs » de la cité, la défense de Metz s’organise tant bien que mal[1]. Chaque corporation — il y en a plus de cinquante au XVe siècle à Metz[4] — est chargée de la défense d’une tour des remparts de Metz lesquels sont renforcés où il le faut par des boulevards de terre, et équipés de bombardes. Les faubourgs de Saint-Martin, de Saint-Arnoul, de Saint-Clément, de Saint-Symphorien de Saint-Thiébaut sont en partie rasés, afin de faciliter la défense de la ville. Les faubourgs de Mazelle, Vallière, la Horgne-au-sablon et la Grange-aux-ormes sont aussi préventivement détruits, « pour le doupte que les escorchours ne se tapissent dedens »[3]. À partir du mois d'octobre, les messins marquent des points, reprenant Ennery, Neufchâtel et la maison forte de Crepy, « en laquelle estoit le capitaine Floquet, Thiry de Lenoncourt, baisli de Vitry-en-Parthois et plusieurs aultres nobles de Loherenne »[3]. Le , les écorcheurs abandonnent Woippy. Jean Vitton est aussi cruel pour ses adversaires, qu’il noie sans vergogne, que pour les Messins qu’il empêche de sortir, sous peine de mort. Le sort des prisonniers n’est pas plus enviable, comme en témoigne une complainte d’un prisonnier lorrain[5] : Je suis venu en Mets pour gesir sur l’estrain, Issue du conflitAu cours des hostilités, des pourparlers sont organisés. Ainsi, le roi de France invite les seigneurs de Metz à Nancy, dès le . Pourtant, le siège se poursuit. Mais après six mois de siège, de saccage et de pillage dans le Pays messin, les Messins se résignent à négocier. Tout en s'opposant aux propositions du roi de France, déclarant « qu'ils aymeroient myeulx a mourir que de laisser l'aigle imperialle », les maîtres échevins trouvent un arrangement financier avec les assiégeants[3]. Les bourgeois messins achètent le départ des troupes ennemies en payant 200 000 écus au roi Charles VII et en annulant les importantes dettes du duc de Lorraine[4]. Un nouveau traité de paix est signé en . La cité messine sortira financièrement affaiblie de ce nouveau conflit. Mais c’était là le prix à payer, pour rester une ville libre au sein du Saint-Empire romain germanique. Notes et références
AnnexesArticles connexes
Bibliographie
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